Voilà, le temps arrive ou la ville se couvre de lumière et où tout le monde se creuse la tête pour savoir quoi offrir … et à qui.
C’est aussi la période ou tout bon photographe est en effervescence, il essaye par tous les moyens d’immortaliser les belles décorations qui parent nos cités.
Haaa! Que tout ça est parfait, enfin presque….
Parce que dans ce splendide décor, on oublie une petite chose, les fêtes ça se fête!
Et là, je ne pense pas qu’à Noël ou Nouvel An, mais bien à toutes les fêtes qui vont réunir la famille et les amis.
Je ne sais pas pour vous, mais pour moi les fêtes sont devenues un moment redoutable, photographiquement parlant je veux dire, car pour le reste j’adore!
Une grande fête est organisé, Noël, Nouvel An, l’anniversaire des 20ans de Julie, le mariage de Jean, le baptême de Sarah….j’en passe et des meilleurs.
C’est le genre de fête de famille où votre passion pour la photo va être mise à rude épreuve!
Si vous êtes comme moi et que votre grande joie lors de ce genre de réunion est de photographier votre assiette et toute chose totalement inutile qui n’intéresse que vous….et bien c’est mal parti!
Vous êtes en tant qu’amoureux de photo désigné de force comme LE photographe de la fête….et c’est là que les galères commencent!
Fini votre petit délire culinaire qui vous donne pourtant tant de satisfaction, vous voilà embarqué de force comme photographe officielle de la soirée….que ça vous plaise ou non!
Plus la fête est importante, plus les problèmes vont s’accumuler.
Attention, je ne parle pas de problèmes de prises de vus, non, des problèmes bien plus dramatiques, les problèmes que provoquent votre famille adorée.
Première étape (la demande):
Le plus souvent, la demande est aussi simple et subtile que ça:
Toi qui aimes la photo avec tout ton matériel tu feras les photos de la fête !
Ce qui est en règle général ne souffre d’aucuns refus!
Jusque-là, tout va bien.
Il faut avouer qu’on est souvent flatté de cette demande, du moins la première fois, la deuxième on est tout de suite moins enchanté!
Deuxième étape (les préparatifs):
Ici tout devient difficile, car rien n’est fait pour aider le travail du photographe.
Et comme vous faites partie de la famille, vos remarques sont autant prises en compte que celles du chien.
Pour toute réponse on a généralement le droit à un:
Tu te débrouilleras très bien.
Le fait que la salle soit rouge du sol au plafond, que l’éclairage soit un mélange de bougies, lampes tungstènes, de néons et d’une boule disco surmontée d’une lumière bleue….ne doit pas vous faire peur!
On respire un coup, et là on entend:
Tu restitueras bien l’ambiance…hein!?
Beh oui! Pourquoi pas, tant qu’on y est!
On pourrait changer un truc ou deux, comme le spot de 5’000 watts…ce n’est pas excessif avec les bougies ?!
C’est bien sûr hors de question, faudrait pas bouleverser la déco de tati Jeanne experte autoproclamée “Décoratrice d’intérieurs”, elle a tous les numéros de “viva déco”.
Troisième étape (la fête):
Vous arrivez et constatez avec soulagement que les conditions de prise de vu sont peut-être moins difficile que vous ne l’aviez imaginé.
Un peu rassuré vous prenez quelques photos test. C’est là que vous découvrez le menu (buffet ou autre) qui vous fait tant envie et que vous ne pourrez de toute façon presque pas toucher.
Mais votre gout prononcé pour ce genre de photo vous pousse à prendre quelques clichés :
Hé! Mais va plutôt prendre tonton Jean qui joue des culières plutôt que le saladier…ce n’est pas intéressant!
Flash en place, carte mémoire prête, mesure spot et en RAW pour palier à l’éclairage affreux…et tout le monde qui ce place devant votre objectif avec des sourires forcés et des poses hallucinantes.
Mais où est-ce qu’ils ont bien pu apprendre à faire ce genre de contorsion?
Et pourquoi il y a toujours une fille qui penche la tête comme si elle avait mal au cou, une autre qui met sa main sous le menton…etc.
Les hommes ne sont pas mieux, entre celui qui se sent obligé de faire des grimaces et l’autre qui pense que s’il fait un sourire il risque de mourir, on a de quoi faire des crises de nerfs.
Il y a aussi les faux timides qui refusent qu’on les prenne en photo se cachant de 1’000 façons et qui courent vers vous:
Je peux voir la photo?
Mais tout ça ne s’arrête pas là…malheureusement.
Vous n’avez pas 5 minutes de pause, pas le temps de manger, car tout le monde veut ça photo, mais surtout veux voir sa photo et voir…toutes les photos que vous avez faites.
On imagine alors la meilleure esquive:
Ha….désolé, je t’aurais bien montré les photos, mais l’écran arrière est cassé…dommage!
*sourire hypocrite*
Et surtout, n’ayez jamais, au grand JAMAIS la mauvaise idée d’oublier quelqu’un! Je vous en parlerais après. Il faut prendre TOUT le monde en photo, même ceux qui refusent, de force en les scotchant au mur s’il le faut!
Pendant la fête, on a aussi droit aux questions du genre:
Pourquoi tu fais un coup de flash au plafond, ça ne sert à rien d’éclairer le plafond!
N’essayez pas d’entrer dans une explication, cela ne servirait à rien. Faites un sourire et dégagez en touche:
Wouaw, mais ta robe (costume, cravate chaussure..etc) est vraiment classe, tu l’as acheté où?
Parce que des remarques sur votre matériel et votre façon de photographier, vous allez en avoir, par dizaine, par centaine, tout au long de la fête.
Vous aurez droit à celui qui pose des questions en toute bonne foi, mais qui ne va rien comprendre à vos explications.
Vous avez celui qui va vous poser des questions sans vraiment attendre de réponse.
Puis mon préféré, le cousin jaloux qui à son appareil photo autour du cou, mais qui n’a pas été choisi comme LE photographe et qui va vous sortir une phrase gentille du genre:
Pfff, t’es obligé de prendre tout ça pour faire des photos ?!
Mais on a aussi l’inverse:
Avec un matériel pareil, normal de faire des belles photos!
Merci, nous, on y est pour rien, heureusement que l’appareil est là!
Quatrième étape (le retour à la maison):
Si vous avez réussi à passer la soirée sans mourir de faim et sans tuer quelqu’un, vous allez maintenant devoir triller les 20’000 photos que vous avez faites.
Attention, cette étape est CRUCIALE, car personne n’est jamais totalement content, mais tout le monde veut les photos.
On a ceux qui vont nous offrir le texte type:
Ho, il n’y a que 5 photos de moi, mais pourquoi avec toutes celles que tu as prises?
On va éviter de lui répondre qu’elle a mis toute la soirée les mains devant le visage en disant “arrête, je ne suis pas photogénique”
Si par malheur vous avez oublié quelqu’un, que Dieu vous en préserve, car entre le pauvre délaissé et tout le reste des invités vous n’avez pas fini d’en chier…heu…je veux dire de le regretter!
Pourquoi tu ne m’as pas pris en photo, tu ne m’aimes pas?
Il n’était pas assez bien à ton gout?
T’as bien fait le vieux Roger c’est un con!
Pff, si c’est moi qui avais fait les photos elles auraient été meilleures et je n’aurais oublié personne!
Le pire, c’est que cette oublie vous suit année après année:
Ha ha n’oublie personne cette fois…
Sourire de circonstance et envie de commettre un homicide.
Il y a aussi les:
- “c’est tout?”
- “c’est sombre”
- “c’est trop clair ”
- “je ne suis pas bien sur cette photo”
- “mais où est tonton André”
- “je tournais la tête”
- “Au final, tu n’es pas si doué”
Malgré que tout le monde ai quelque chose à dire sur vos photos, ils vont TOUS les réclamer!
Pas que sur un CD, ils voudront un tirage papier pour mettre dans l’album en plus du CD:
Regarder les photos en vrai, c’est tellement mieux
Ha, parce que sur un écran les photos sont fausses?
Cinquième étape (enfin seul):
Après votre sortie de l’hôpital pour dépression nerveuse et votre serment de ne plus jamais faire de photo de famille, vous retourner devant votre écran.
Et là, se trouve la photo de ce petit plat si bien présenté, vous avez fait votre photo inutile!
Le pire, tout le monde s’en fou, personne ne veut la voir, mais vous la trouver si sympa, ça vous donne presque envie de rephotographier une fête!
….Heu….enfin, faudrait quand même pas exagérer!
Bon courage….et bon courage!
PS: Bien sûr, ce texte est sarcastique et à prendre au second degré…quoi que…