Je teste beaucoup de matériel, le plus souvent j’ai entre les mains de gros boîtiers ou du moins des appareils avec objectif interchangeable.
C’est le premier «compact» qui aura un article ici.
Habituellement, je ne fais pas de compte rendu sur ce type d’appareil, car leurs qualités photographiques sont souvent décevantes, à quelques exceptions près, et il faut reconnaitre que le Fuji X100s fait clairement partie de ces exceptions.
Digne descendant du X100 premier du nom, dont il reprend le look rétro, il fait encore quelques pas en avant pour corriger les erreurs de jeunesse de son prédécesseur tout en apportant des plus significatifs comme son nouveau capteur que nous détaillerons plus loin dans ce test.
Pré-test :
J’ai abordé ce test d’une manière un peu différente de ma façon de faire habituelle, et sans vraiment le faire exprès.
J’ai pour habitude de toujours avoir un appareil photo avec moi, mais généralement c’est un reflex avec au moins deux objectifs.
Je prends un sac photo avec dedans, en plus de mon appareil photo et objectif, différentes choses comme un flash et d’autres accessoires.
Ici, je l’ai simplement glissé dans un sac à dos bien plus léger que celui que j’ai habituellement.
Le côté discret et compact de l’appareil fait que je l’ai sorti un peu plus souvent que je ne le fais habituellement. Ce qui a donné des photos plus «familiales» et des sujets un peu moins recherchés, mais bien plus spontanées.
Toute l’essence de cet appareil …
Comme sa fiche technique est plutôt bien fournie, nous verrons plus loin dans ce test qu’il se sort de presque toutes les situations
Je ferai également le point sur les améliorations par rapport à son prédécesseur le Fuji X100 premier du nom.
Fiche technique
- Capteur : CMOS X-Trans II APS-C 16,3 Mpx
- Viseur : 2 360 000 points Oled multi hybride
- Écran : LCD 7,1 cm, 480 000 points
- Mise au point : système autofocus hybride par corrélation de phase intégré au capteur et détection de contraste
- Mesures d’exposition : mesure TTL sur 256 zones, correction d’exposition +/- 2 IL.
- Modes d’exposition : P,S,A,M.
- Vitesse d’obturation : 30 à 1/4000 seconde, Synchro-X 1/180 s
- Motorisation : 6 images par seconde
- Sensibilité ISO : 100 à 25600 ISO
- Mémoire : carte mémoire SD / SDHC / SDXC (UHS-I)
- Format image : photo : JPeg / Raw, 4896 x 3264 pixels
- vidéo : full HD 24 images par seconde
- Connexion : USB 2, mini HDMI
- Dimensions : 127 x 74 x 54 mm
- Poids : 445 g
Passons maintenant à….
L’ergonomie:
Comme son prédécesseur et ses grands frères, le X100s a une allure très rétro, qui est presque devenue la marque de fabrique de Fuji
Cela donne à ces appareils une allure très noble, un côté un peu sélect qui leur va très bien.
Bref, je suis fan de ce design et je trouve que Fuji a eu une idée de génie en leur donnant ce look vraiment attachant.
Très bon point, alors passons en revue le reste, comme une partie des plus importantes à mon sens dans un appareil…
Le viseur:
Si vous êtes un lecteur assidu de mon blog, vous n’êtes pas sans savoir que le viseur est pour moi une pièce maitresse d’un appareil.
Le X100s propose un viseur hybride qui permet à l’envi de basculer du mode électronique au mode optique.
Soyons francs, le viseur électronique continue à me laisser perplexe tant la qualité n’est toujours pas au rendez-vous.
Bougez l’appareil (pour suivre un objet en mouvement), et l’image va saccader et ne suivra pas. Photographiez une scène contrastée, et les hautes lumières seront cramées, alors que les ombres seront clairement bouchées.
La définition est bonne, et la colorimétrie juste ce qui permet tout de même d’apprécier la scène correctement.
Au-delà de ces défauts qui se retrouvent au demeurant sur TOUS les viseurs électroniques du marché, ceux-ci ont certains avantages qu’on ne peut pas nier.
Afficher les infos importantes en temps réel, telles que l’histogramme ou encore l’échelle de distance en mode macro…etc.
Au final, je trouve les viseurs électroniques pénalisants dans leur capacité actuelle, j’espère que dans un futur proche le niveau sera tel qu’il devienne agréable de les utiliser!
Je trouve l’idée du viseur hybride pas trop mal, mais comme pour le X-Pro1, la parallaxe me gêne pour les cadrages précis.
Nous pouvons passer à …
La prise en main:
Voilà encore un point qui m’a séduit !
Fuji a fait un travail vraiment superbe du point de vue de l’ergonomie, quelque chose de soigné, esthétique et vraiment fonctionnel.
Tout en gardant l’esprit «vieux» boîtier, ils ont réussi le petit exploit de rendre cet appareil très intuitif et avec une facilité d’utilisation impressionnante.
Les réglages ouverture vitesse se font à l’ancienne. Sur la bague de l’objectif pour l’ouverture, pour la vitesse, c’est une molette que l’on va tourner sur laquelle toutes les valeurs sont gravées.
On peut saluer le placement très logique des boutons qui tombent sous la main.
Comme l’excellente idée de la molette cliquable ou encore celle qui permet de directement accéder à la correction d’exposition, qui est sur cette nouvelle version plus dure ce qui évite les changements par erreur comme sur son prédécesseur, le X100, qui avait cette fâcheuse tendance à se dérégler.
En parlant des changements d’ergonomie positifs par rapport à l’ancien modèle, on notera que la touche «RAW» a été remplacée par la touche «Q» pour accéder rapidement au réglage de base de l’appareil, une très bonne idée encore une fois.
On peut régler la plupart des fonctions l’œil directement au viseur, d’autant plus facilement que ledit viseur est électronique de fait affiche les menus.
Menus qui sont simples et logiques, avec une ergonomie agréable.
J’ajouterai qu’on trouve de sympathiques fonctions, comme la simulation des émulations ou encore la possibilité de constituer un panorama directement à la prise de vue. Je dois pourtant avouer que je préfère réaliser ce genre de chose tranquillement en post-traitement.
La prise en main est bonne, très agréable, sa compacité et son poids ont pour effet qu’il sait se faire oublier et que de fait on l’emporte facilement avec soi. En photographie de rue, pour les prises de vues «spontanées», c’est un vrai avantage.
On peut donc saluer le superbe travail de Fuji du côté de l’ergonomie prise en main!
Qualité d’image :
Avant d’entrer dans le vif du sujet, il faut savoir que le capteur très spécial et tout nouveau que Fuji a placé au cœur de cet appareil demande un dématricage des RAW tout particulier.
Donc, assurez-vous bien que votre programme sait tirer le meilleur de ces fichiers, comme Lightroom qui maintenant s’en charge sans problème.
Ceci étant dit, passons à la suite…
Comme on ne change pas une équipe qui gagne, voici les points principaux sur lesquels je me penche pour tester la qualité d’image.
Ces différents points, qui rentrent en ligne de compte pour offrir la meilleure qualité d’image qui soit dans toutes les situations possibles, sont:
- La qualité de l’exposition.
- La qualité de l’AF.
- La qualité des images fournies et la gestion de la montée en ISO.
Nous allons donc les détailler afin de voir ce que ces appareils ont à offrir!
La qualité d’exposition :
Ce n’est pas avec cet appareil que je vais commencer cette rubrique en disant que c’est catastrophique, car le petit s’en sort haut la main!
Quelles que soient les conditions, les deux boîtiers relèvent le défi haut la main, pas moyen de les piéger avec de très jolis blancs, Non, l’expo sera juste et vous offrira un blanc blanc.
Les 256 zones font très bien leur travail et on sait que l’on peut compter sur une exposition de qualité, un gros plus bien agréable.
Autofocus et piqué :
Le X100 avait un AF un peu lent, pour ne pas dire poussif. C’était un des gros points noirs de ce bel appareil
Fuji a donc retroussé les manches pour améliorer les choses de façon drastique pour nous offrir un autofocus digne de ce nom.
Pour y parvenir, ils ont encore révolutionné leur capteur qui était déjà une merveille en lui adjoignant des pixels uniquement dédiés au soutien de l’AF.
Résultat, la mise au point est rapide et très précise, une vraie réussite.
Le piqué est en relation directe avec l’autofocus, mais aussi tributaire de l’optique que l’on met devant le capteur.
Il faut savoir que Fuji a un très grand savoir-faire dans le domaine de l’optique. Ils produisent beaucoup d’objectifs pour les caméras professionnelles. Un savoir-faire que leurs Maîtres-opticiens ont utilisé pour réaliser des objectifs de très bonne qualité, et l’optique placée devant le capteur est impressionnant de ce point de vue.
L’autofocus hybride avec des photosites dédiés à cette tache directement sur le capteur est pour le moins impressionnant. Même en flagrant contre-jour (situation difficile pour un AF) le point est fait avec une précision déconcertante.
Pour le piqué, c’est presque une évidence, entre l’optique de très bonne qualité et le capteur sans filtre passe-bas, on ne pouvait pas avoir de mauvaises surprises!
Le piqué est tout simplement superlatif, le summum dans cette catégorie d’appareils !
La gestion de la montée en ISO :
Encore une fois (n’en déplaise à ceux qui cherchent du sang) Fuji a superbement travaillé !
À l’instar de ses grands frères, le petit X100s fait un travail de haut vol et monte en ISO avec une facilité déconcertante.
Comme vous le savez maintenant, si vous êtes un habitué, cela fait un moment que j’ai pris le parti de ne plus faire une série de photos à chaque valeur ISO pour vous les présenter.
Je pense simplement que prendre un objet en augmentant la valeur ISO n’est pas un juste compte-rendu de la réalité du terrain !
En effet, un éclairage qui donne un 1/20 de seconde à f/5,6 pour 100 ISO, donnera 1/5’000 de seconde à la même ouverture pour 25’600 ISO, ce qui est loin d’être la situation lumineuse la plus catastrophique. De fait, le fichier présenté ne souffrira que très peu du manque de lumière, ce qui sur le terrain est bien différent. En règle générale, on utilise de telles valeurs pour remédier à un manque de luminosité.
Quand on regarde la photo d’illustration de ce chapitre (ci-dessous), on voit qu’elle a été prise à 1/30 de seconde, à une ouverture de f/2 pour 6’400 ISO.
Comme on peut le constater si on clique sur l’image pour regarder le crop 100% (crop brut avant traitement), le fichier est tout particulièrement propre que ce soit dans les hautes ou dans les basses lumières !
Une très belle maîtrise de la montée en ISO.
Il faut savoir que les valeurs de base de ces boitiers sont comprises entre 200 et 6’400 ISO, que l’on peut étendre de 100 à 25’600 ISO (seulement en JPEG).
Je dirais que les fichiers supportent sans trop de problèmes la montée jusqu’à 3’200 ISO, à partir de 6’400 c’est jouable pour l’impression avec un bon travail de post-traitement. Au-delà, je déconseille, ou alors uniquement pour un affichage web qui ne dépassera pas 1’200px de large.
X100 ou X100s ?
Je sais que beaucoup se posent cette question, celle de savoir s’il faut rester avec son X100, ou passer au X100s.
La réponse est difficile à donner dans le sens ou elle ne tiendra pas compte du budget propre à chacun.
Ce que je peux dire, c’est que Fuji à fait un très bon travail avec cette nouvelle version du X100 qui, à mon avis, corrige la plupart des petits défauts que l’on pouvait reprocher à la première version.
Un AF plus rapide, une qualité d’image en progression, une ergonomie revue…etc.
Je pense que passer de l’un à l’autre ne pourra apporter que de la satisfaction.
Conclusion :
Je l’ai dit clairement en début d’article, je n’aime pas trop les compacts, mais après un bon moment passé en tête-à-tête avec cet appareil, j’avoue que je regarde les compacts d’une autre façon.
Un compact avec un capteur APS-C, une focale fixe d’une qualité exceptionnelle, un boitier qui a une allure plus que sympathique et des performances qui permettent d’envisager de le prendre comme un très bon bloc-notes, je ne peux que conseiller.
Ce petit X100s a vraiment tout pour lui !
Quel que soit votre boitier, je vous souhaite bon courage et bonnes photos !