Il y a presque un an de ça, je testais le Fuji X-E1, et soyons franc, j’étais tombé sous le charme de cet appareil qui avait réussi l’exploit de me réconcilier avec les appareils photo hybrides.
Le X-E1 était déjà un appareil que je trouvais exceptionnel. Je me demandais comment Fuji pouvait espérer améliorer les choses, bien que certains points me semblassent effectivement améliorables.
Ce que je redoutais, c’était une mise à jour surtout cosmétique pour pousser les acheteurs vers la nouveauté, mais c’était sans compter sur le savoir-faire de Fuji qui a réussi à réellement améliorer les choses.
Il faut dire qu’en ce moment Fuji ne se repose pas sur ses lauriers, qu’il ne profite pas de l’incroyable succès de leur boîtier pour ne rien faire, bien au contraire. Le 28 janvier de cette année le démontrera très clairement.
Mais nous sommes là pour voir ce que le petit et nouveau X-E2 a dans le ventre, donc, concentrons nous sur lui.
Pré-Test :
Si on ne fait pas attention, il est très difficile de différencier le X-E2 du X-E1, il n’y a que quelques détails qui changent sur son aspect extérieur.
Les plus gros changements sont internes, comme le capteur qui évolue ou encore l’autofocus qui s’améliore, l’écran arrière également ainsi que le viseur, et il gagne même le WiFi très bonne idée que cette ajout.
Toutes ces avancées sont-elles de bonnes choses ou n’est-ce que du marketing ?
Nous allons essayer de répondre à ces questions à mesure du test en faisant la comparaison directe avec le X-E1.
Mais avant penchons-nous sur sa fiche technique :
Fiche technique
- Capteur : CMOS X-Trans II APS-C 16,3 Mpx
- Monture : X (Fujifilm)
- Antipoussière : intégré au capteur
- Viseur : 2 360 000 points Oled
- Écran : LCD 3″ pour 1 Mpx
- Mise au point : AF Hybride intelligent (AF contraste TTL, AF détection de phase TTL), Assistant lumineux d’AF disponible
- Mesures d’exposition : Mesure TTL sur 256 zones Correction d’exposition +/- 3 IL.
- Modes d’exposition : P,S,A,M.
- Vitesse d’obturation : 30 à 1/4000 seconde, Synchro-X 1/180 s
- Motorisation : 6 images par seconde
- Sensibilité ISO : 100 à 25600 ISO
- Mémoire : Carte mémoire SD / SDHC / SDXC (UHS-I)
- Format image : photo : JPeg / Raw, 4896 x 3264 pixels
- vidéo : full HD 60 images par seconde
- Connexion : USB 2, mini HDMI, mini-jack (micro) 2,5 mm et télécommande
- Dimensions : 129 mm x 75 mm x 38 mm
- Poids : 350 g sans optique, mais équipé (batterie, carte)
Pour les plus attentifs d’entre-vous, vous aurez noté les quelques différence d’avec son prédécesseur.
Maintenant que l’on en sait un peu plus sur la théorie, passons à la pratique du terrain en commençant par…
L’ergonomie :
Comme je le disais un peu plus haut, son aspect général n’a vraiment pas beaucoup changé. On penserait presque que c’est exactement le même boîtier si l’on ne faisait pas attention aux détails.
Dans l’absolu, c’est une bonne chose, car comme je l’avais expliqué lors de mon test de la version 1, l’ergonomie est très bien pensée avec une facilité d’utilisation très agréable bien intégrée au côté vintage de l’appareil.
On pourrait presque conseiller à Nikon de s’en inspirer pour leur future mise à jour du Df à qui il manque ce charme qu’a réussi à implanter Fuji sur ses boîtiers.
Le viseur:
Si vous êtes un lecteur assidu de mon blog, vous n’êtes pas sans savoir que le viseur est pour moi une pièce maitresse d’un appareil.
Je me suis longuement posé la question de savoir s’il avait autant d’importance dans un appareil hybride que dans un reflex. Au final, l’ergonomie de l’appareil permet de viser avec l’écran arrière…
Pourtant, je préfère toujours et encore avoir l’œil au viseur.
Le X-E2 propose un viseur OLED qui s’est effectivement grandement amélioré part rapport à la version 1 mais qui, soyons franc, continue à me laisser perplexe tant la qualité n’est pas au rendez-vous quand on le compare au confort d’un viseur optique.
Je parle bien d’une comparaison avec un viseur optique, car pour un viseur numérique, il s’en sort très très bien.
Bougez l’appareil (pour suivre un objet en mouvement), et l’image va saccader et ne suivra pas, bien que ce point ait vraiment été amélioré par rapport au X-E1. Photographiez une scène contrastée, et les hautes lumières seront cramées, alors que les ombres seront clairement bouchées, encore une fois, bien que ce détail soit aussi meilleur sur cette version.
La définition est bonne, et la gestion des couleurs juste.
Au-delà de ces défauts qui se retrouvent au demeurant sur TOUS les viseurs électroniques, ceux-ci ont certains avantages que l’on ne peut pas nier.
Afficher les infos importantes en temps réel, telles que l’histogramme ou encore l’échelle de distance en mode macro… etc.
Au final, je trouve les viseurs électroniques pénalisants dans leur capacité actuelle, j’espère que dans un futur proche le niveau sera tel qu’il devienne agréable de les utiliser!
La prise en main :
Voilà encore un point qui m’a séduit!
Fuji a fait un travail vraiment superbe du point de vue de l’ergonomie, quelque chose de soigné, esthétique et vraiment fonctionnel.
Tout en gardant l’esprit “vieux” boîtier, ils ont réussi le petit exploit de rendre cet appareil très intuitif avec une facilité d’utilisation impressionnante.
Quand on les prend en main, la première sensation est étrange, ils sont plus légers que ce que leur apparence laisse présager.
Les réglages ouverture vitesse se font à l’ancienne. Sur la bague de l’objectif pour l’ouverture, pour la vitesse, c’est une molette que l’on va tourner sur laquelle toutes les valeurs sont gravées.
On peut saluer le placement très logique et qui tombe sous la main des boutons.
Comme l’excellente idée de la molette cliquable ou encore celle qui permet de directement accéder à la correction d’exposition, qui sur cette version 2 passe d’une correction maximum de plus ou moins deux stops à plus ou moins trois stops, très bonne évolution.
On peut régler la plupart des fonctions l’œil directement au viseur, d’autant plus facilement que ledit viseur est électronique (un des avantages.. Oui, il en a quand même… ^__^) qui de fait affiche les menus.
Menus qui sont simples et logiques, avec une ergonomie agréable.
J’ajouterai qu’on trouve de sympathiques fonctions, comme la simulation des émulations ou encore la possibilité de constituer un panorama directement à la prise de vue. Je dois pourtant avouer que je préfère réaliser ce genre de chose tranquillement en post-traitement.
La prise en main est bonne, très agréable, sa compacité et son poids ont pour effet qu’il sait se faire oublier et que de fait on l’emporte facilement avec soi. En photographie de rue, pour les prises de vues “spontanées”, c’est un vrai avantage.
On notera que les molettes du X-E2 sont bien plus fermes, ce qui évite tout changement accidentel, encore une bonne évolution, qui reste bien plus pratique que le bouton de sécurité.
On peut donc saluer le superbe travail de Fuji du côté ergonomie prise en main !
Qualité d’image :
Le Fuji X-E2 embarque la nouvelle mouture du capteur X-trans que l’on avait découvert avec le X100s qui a cette belle particularité d’offrir des images d’un piqué incroyable et d’encaisser encore mieux les différence de luminosité. Voyons si cela change les choses dans l’absolu.
Comme on ne change pas une équipe qui gagne, voici les points principaux sur lesquels je me penche pour tester la qualité d’image.
Ces différents points, qui rentrent en ligne de compte pour offrir la meilleure qualité d’image qui soit dans toutes les situations possibles, sont :
- La qualité de l’exposition.
- La qualité de l’AF.
- La qualité des images fournies et la gestion de la montée en ISO.
Nous allons donc les détailler afin de voir ce que ces appareils ont à offrir !
La qualité d’exposition :
Si le X-E1 travaillait déjà de façon incroyable, la version 2 va encore plus loin, aidée en ça par son capteur qui a une dynamique impressionnante, ce n’est pas encore du Moyen Format, mais c’est étonnant!
Quelles que soient les conditions, le boîtier relève le défi haut la main, il est extrêmement difficile de le piéger, comme on peut le voir sur la photo d’illustration qui est loin d’être facile à négocier question expo.
Les 256 zones font très bien leur travail et on sait que l’on peut compter sur une exposition de qualité, un gros plus bien agréable.
Autofocus et piqué:
Le piqué est en relation directe avec l’autofocus, mais aussi tributaire de l’optique que l’on met devant le capteur.
Il faut savoir que Fuji a un très grand savoir-faire dans le domaine de l’optique. Fuji produit beaucoup d’objectifs pour les caméras professionnelles. Un savoir-faire que ses Maîtres opticiens ont utilisé pour réaliser des objectifs de très bonne qualité.
Ceci étant souligné, nous pouvons continuer comme à notre habitude.
Dans la première version de cet appareil, je trouvais l’autofocus un peu poussif, et il est vrai que ce n’était pas une foudre de guerre.
Fuji avec le X-E2 a vraiment travaillé sur ce point pour nous offrir un tout nouvel AF digne de ce nom et qui est incroyablement rapide pour un système qui ne fonctionne pas par détection phase.
On peut dire qu’ici Fuji a relevé le défi et a réussi à nous offrir une mise au point auto qui fonctionne réellement de façon très efficace et nous permet de photographier à peu près tout les sujets, comme le démontre la photo ci-dessous.
Pour le piqué, c’est presque une évidence, entre les optiques de très bonne qualité et le capteur sans filtre passe-bas, on ne pouvait pas avoir de mauvaises surprises !
Le piqué est tout simplement superlatif, le summum dans cette catégorie d’appareils !
La gestion de la montée en ISO :
Encore une fois (n’en déplaise à ceux qui cherchent du sang) Fuji a superbement travaillé !
Comme vous le savez maintenant, si vous êtes un habitué, cela fait un moment que j’ai pris parti de ne plus faire une série de photos à chaque valeur ISO pour vous les présenter.
Je pense simplement que prendre un objet en augmentant la valeur ISO n’est pas un compte rendu juste de la réalité du terrain !
En effet, un éclairage qui donne un 1/20 de seconde à f/5,6 pour 100 ISO, donnera 1/5 000 de seconde à la même ouverture pour 25 600 ISO, ce qui est loin d’être la situation lumineuse la plus catastrophique. De fait, le fichier présenté ne souffrira que très peu du manque de lumière, ce qui sur le terrain est bien différent. En règle générale, on utilise de telles valeurs pour pallier un manque de luminosité.
Quand on regarde la photo d’illustration de ce chapitre (ci-dessous), la fameuse Maison-Blanche Lego que vous connaissez bien maintenant, on voit qu’elle a été prise à 1/12 de seconde, à une ouverture de f/4 pour 6’400 ISO.
Comme on peut le constater si on clique ICI pour regarder le crop 100%, le fichier est tout particulièrement propre que ce soit dans les hautes ou dans les basses lumières!
Une très belle maîtrise de la montée en ISO encore meilleure que son prédécesseur qui était déjà très très performant.
Il faut savoir que les valeurs de base de ces boîtiers sont comprises entre 200 et 6 400 ISO, que l’on peut étendre de 100 à 25 600 ISO.
Je dirais que les fichiers supportent sans trop de problème la montée jusqu’à 6 400 ISO, à partir de12 800 c’est jouable pour l’impression avec un bon travail de post-traitement. Au-delà, je déconseille, ou alors uniquement pour un affichage web qui ne dépassera pas 1 200px de large.
Conclusion :
J’étais déjà amoureux du Fuji X-E1, et je dois dire que je suis encore plus séduit par sa nouvelle version, le X-E2 qui semble presque combler toutes les faiblesses de la version 1.
Il ne lui manque pas grand-chose pour que je sois totalement et pleinement sous le charme.
En effet, j’ai toujours un peu de peine avec le viseur électronique, mais on finit par s’y habituer.
Ce que je peux dire, c’est que de tous les hybrides du marché, le X-E2 a clairement ma préférence, c’est un appareil qui sait vraiment réunir le côté vieil appareil et la modernité du numérique.
Fuji a bien écouté les remarques de ses clients et nous livre ici une version 2 réellement aboutie.
Voilà un appareil que je conseille sans le moindre doute, un superbe boîtier.
Bon courage et bonnes photos !