Quand j’ai entendu parler pour la première fois du Fuji X-T1, je suis rapidement tombé sous le charme de son aspect et de sa fiche technique. Je me suis même fait cette réflexion – est-ce que Fuji n’aurait pas réussi avec le X-T1, là où Nikon n’a pas réellement convaincu avec le Df ? -, la question reste ouverte, mais c’est ce test qui va y répondre.
Ce qu’on peut dire, c’est que lorsque j’ai reçu l’appareil, j’étais aussi heureux qu’un gamin qui reçoit un très beau jouet, une seule envie, le tester sur le terrain, test que je vais me faire un plaisir de vous livrer.
Pré-Test :
Quand on a sorti le X-T1 de sa boîte, la première chose qui nous saute aux yeux, c’est qu’il est un peu plus imposant que son cousin direct le X-E2 avec qui il partage un même capteur.
Quand on lit tranquillement son mode d’emploi, on voit que les deux boîtiers ont beaucoup de similitudes, les commandes ne sont pas placées exactement de la même façon, certains points sont plus poussés sur le X-T1, mais dans l’ensemble les deux appareils sont très proches.
D’ailleurs, si on se penche sur sa fiche technique, on peut rapidement voir les grandes similitudes:
Fiche technique
- Capteur : CMOS X-Trans II APS-C 16,3 Mpx
- Monture : X (Fujifilm)
- Antipoussière : intégré au capteur
- Viseur : 2 360 000 points Oled
- Écran : LCD 3″ pour 1 Mpx
- Mise au point : AF Hybride intelligent (AF contraste TTL, AF détection de phase TTL), Assistant lumineux d’AF disponible
- Mesures d’exposition : Mesure TTL sur 256 zones Correction d’exposition +/- 3 IL.
- Modes d’exposition : P,S,A,M.
- Vitesse d’obturation : 30 à 1/4000 seconde, Synchro-X 1/180 s
- Motorisation : 8 images par seconde
- Sensibilité ISO : 100 à 25600 ISO
- Mémoire : Carte mémoire SD / SDHC / SDXC (UHS-I)
- Format image : photo : JPeg / Raw, 4896 x 3264 pixels
- vidéo : full HD 60 images par seconde
- Connexion : USB 2, mini HDMI, mini-jack (micro) 2,5 mm et télécommande
- Dimensions : 129 mm x 75 mm x 38 mm
- Poids : 440 g sans optique, mais équipé (batterie, carte)
Tout en restant très compact, le X-T1 est plus imposant que son cousin le X-E2 et nous offre une sympathique sensation de qualité, on est plus proche de l’apparence d’un reflex avec ce boîtier, reflex qui reste dans la pensée collective le haut du panier en photo.
L’ergonomie :
Comme je le disais un peu plus haut, son aspect général est bien plus proche de celle du reflex que ne peut l’être celle du X-E2 ou celle d’un X100s. L’appareil est plus grand, un peu plus lourd prend plus d’importance, on retrouve l’aspect d’un FM2 ou d’un AE-1.
Je trouve que c’est une très bonne idée, et on se prend à rêver d’une version plein format d’un tel appareil, qui le placerait largement devant le Nikon Df, qui garde pour lui son capteur 24*36.
Le viseur:
Si vous êtes un lecteur assidu de mon blog, vous n’êtes pas sans savoir que le viseur est pour moi une pièce maitresse d’un appareil.
Comme expliqué lors de mon test du X-E2, je me suis longuement posé la question de savoir s’il avait autant d’importance dans un appareil hybride que dans un reflex. Au final, l’ergonomie de l’appareil permet de viser avec l’écran arrière, sauf que dans le cas présent, le X-T1 se rapproche plus par sa forme et sa taille d’un petit reflex, et la partie proéminente du “viseur” va dans ce sens, en effet, c’est là que ce trouve habituellement le prisme dans un reflex, prisme qui ici n’existe pas.
Donc pas de changement, je préfère toujours et encore avoir l’œil au viseur.
Le X-T1 propose un viseur OLED du même type que celui du X-E2 mais qui, soyons francs, continue à me laisser perplexe tant la qualité n’est pas au rendez-vous quand on le compare au confort d’un viseur optique.
Je parle bien d’une comparaison avec un viseur optique, car pour un viseur numérique, il s’en sort très très bien.
Je peux donc me permettre un copier-coller de mon appréciation de ce viseur qui est la même que celle du X-E2:
Bougez l’appareil (pour suivre un objet en mouvement), et l’image va saccader et ne suivra pas, bien que ce point ait vraiment été amélioré par rapport au X-E1. Photographiez une scène contrastée, et les hautes lumières seront cramées, alors que les ombres seront clairement bouchées, encore une fois, bien que ce détail soit aussi meilleur sur cette version.
La définition est bonne, et la gestion des couleurs juste.
Au-delà de ces défauts qui se retrouvent au demeurant sur TOUS les viseurs électroniques, ceux-ci ont certains avantages que l’on ne peut pas nier.
Afficher les infos importantes en temps réel, telles que l’histogramme ou encore l’échelle de distance en mode macro… etc.
Au final, je trouve les viseurs électroniques pénalisants dans leur capacité actuelle, j’espère que dans un futur proche le niveau sera tel qu’il devienne agréable de les utiliser!
Je ne désespère pas qu’un jour on entende mes griefs contre ce genre de viseur!
La prise en main :
Pourquoi changer une équipe qui gagne?
Fuji qui apporte un soin tout particulier à sa gamme de boîtiers hybrides a repris la bonne recette appliquée sur ses autres appareils, tel que le X-E2, si ce n’est clairement pas un copier collé de son cousin, le placement des différentes commandes reste très bien pensé, et Fuji nous démontre encore une fois qu’ils ont apporté un soin tout particulier à ce point précis.
Ce que j’aime vraiment avec Fuji, c’est que l’ergonomie de leur appareil, X-T1 compris, ils arrivent à garder l’esprit des vieux boîtiers, on les utilise de façon très instinctive, une parfaite intégration du passé dans un monde moderne, ce que n’ont pas réussi toutes les marques.
Dans l’ensemble, la prise en main du X-T1 est très bonne, la poignée assez grande permet une bonne préhension de l’engin, sont poids est ses proportions en font un appareil assez compact pour être réellement passe-partout et ceci malgré qu’il soit plus imposant que ses différents cousins.
On trouve très vite ses marques avec cet appareil très intuitif, qui offre une bonne prise en main avec un placement de toutes les commandes très bien pensées, logiques et qui tombent facilement sous les doigts.
Un vrai plaisir que de ce servir de ce boîtier.
Qualité d’image :
Le Fuji X-T1 reprend le très bon capteur du X-E2, qui a très largement fait ses preuves et qui a cette belle particularité d’offrir des images d’un piqué incroyable et d’encaisser encore mieux les différences de luminosité.
Un capteur exceptionnel, que – Je me répète un peu –, l’on aimerait voir dans un format plus important.
Si le X-T1 embarque bien le même capteur que le X-E2, l’électronique qui épaule l’engin est quant à elle différente et permet d’aller encore un peu plus loin, c’est ainsi que l’on trouve une position H2 à 51’200 ISO, alors que le X-E2 plafonne à 25’600 ISO.
Comme on ne change pas une équipe qui gagne, voici les points principaux sur lesquels je me penche pour tester la qualité d’image.
Ces différents points, qui rentrent en ligne de compte pour offrir la meilleure qualité d’image qui soit dans toutes les situations possibles, sont :
- La qualité de l’exposition.
- La qualité de l’AF.
- La qualité des images fournies et la gestion de la montée en ISO.
Nous allons donc les détailler afin de voir ce que ces appareils ont à offrir !
La qualité d’exposition :
Le X-T1 ne déroge pas à la tradition, et la qualité de son expo couplée aux performances de son capteur en font un appareil qui saura se sortir de la plupart des situations de prise de vues, même les plus difficiles.
Quelles que soient les conditions, le boîtier relève le défi haut la main, il est extrêmement difficile de le piéger, comme on peut le voir sur la photo d’illustration qui est loin d’être facile à négocier question expo.
Les 256 zones font très bien leur travail et on sait que l’on peut compter sur une exposition de qualité, un gros plus bien agréable.
Autofocus et piqué:
Le piqué est en relation directe avec l’autofocus, mais aussi tributaire de l’optique que l’on met devant le capteur.
Comme je vous l’ai déjà expliqué, Fuji a un très grand savoir-faire dans le domaine de l’optique, grâce à leur département vidéo qui s’occupe des objectifs des caméras pro de la marque. Un savoir-faire que ses Maîtres opticiens ont utilisé pour réaliser des objectifs de très bonne qualité.
Lors du test du X-E2, je vous avais expliqué que Fuji avait fait beaucoup d’effort pour nous offrir un autofocus de qualité, précis et qui soit assez rapide pour faire face à la plupart des sujets.
De ce côté, le X-T1 remonte encore un peu le niveau avec un AF vraiment réactif et qui sait faire le point dans la plupart de condition. Aidé par une électronique plus conséquente, on sent que le petit en a sous le capot.
Pour le piqué, c’est presque une évidence, entre les optiques de très bonne qualité et le capteur sans filtre passe-bas, on ne pouvait pas avoir de mauvaises surprises !
Le piqué est tout simplement superlatif, le summum dans cette catégorie d’appareils !
La gestion de la montée en ISO :
Comme je ne me lasse pas de le répéter (n’en déplaise à ceux qui cherchent du sang) Fuji a superbement travaillé !
Ils ont annoncé que le X-T1 avec l’aide de l’électronique interne avait une meilleure montée en ISO que le X-E2, qui a le même capteur, de mon côté, je n’ai pas vu une différence réelle entre les deux boîtiers.
Comme vous le savez maintenant, si vous êtes un habitué, cela fait un moment que j’ai pris parti de ne plus faire une série de photos à chaque valeur ISO pour vous les présenter.
Je pense simplement que prendre un objet en augmentant la valeur ISO n’est pas un compte rendu juste de la réalité du terrain !
En effet, un éclairage qui donne un 1/20 de seconde à f/5,6 pour 100 ISO, donnera 1/5 000 de seconde à la même ouverture pour 25 600 ISO, ce qui est loin d’être la situation lumineuse la plus catastrophique. De fait, le fichier présenté ne souffrira que très peu du manque de lumière, ce qui sur le terrain est bien différent. En règle générale, on utilise de telles valeurs pour pallier un manque de luminosité.
Quand on regarde la photo d’illustration de ce chapitre (ci-dessous), la fameuse Maison-Blanche Lego que vous connaissez bien maintenant, on voit qu’elle a été prise à 1/12 de seconde, à une ouverture de f/4 pour 6’400 ISO.
Comme on peut le constater si on clique ICI pour regarder le crop 100%, le fichier est tout particulièrement propre que ce soit dans les hautes ou dans les basses lumières!
Une très belle maîtrise de la montée en ISO bien que je n’ai pas vu de différence fondamentale entre le X-E2 et le X-T1, je cherche encore, mais pour moi, c’est la même chose, soit une très bonne qualité.
Il faut savoir que les valeurs de base de ces boîtiers sont comprises entre 200 et 6 400 ISO, que l’on peut étendre de 100 à 25 600 ISO.
Je dirais que les fichiers supportent sans trop de problèmes la montée jusqu’à 6 400 ISO, à partir de12 800 c’est jouable pour l’impression avec un bon travail de post-traitement. Au-delà, je déconseille, ou alors uniquement pour un affichage web qui ne dépassera pas 1 200px de large.
Conclusion :
J’avoue, je suis très rapidement tombé sous le charme de ce boîtier, soyons francs, j’ai commencé le test en toute confiance sachant que pour le moment Fuji ne m’a pas encore déçu.
Ce que je retiens de son boîtier, ce sont ses très bonnes capacités, un AF digne de ce nom, une belle montée en ISO, un capteur exceptionnel, mais surtout un look d’enfer qui ne peut que toucher ceux qui aiment les vieux appareils et le côté rétro de ce genre d’engin et beaucoup d’options très sympa, comme le WiFi qui devient de plus en plus indispensable.
Comme dit plus haut dans ce test, le seul regret que j’ai, c’est que j’aimerais un appareil du genre, avec toutes ces qualités, mais en version plein format … croisons les doigts, peut-être ce rêve sera prochainement une réalité !?
Bon courage et bonnes photos.