Darth's Blog

Test terrain: Olympus OM-D E-M1

Il y a des tests que l’on attend de faire depuis longtemps, et je reconnais que tester du matériel Olympus était une envie que j’avais depuis un long moment. Il faut dire que la plupart des utilisateurs ne manquent pas de compliments pour leur boîtier.

Je me suis donc tourné vers Olympus pour leur demander de me prêter un boîtier, je tiens à souligner ici qu’ils ont été d’une efficacité incroyable, rares sont les marques aussi sympathiques et je tenais à le dire, car pour travailler avec beaucoup d’autres marques, j’avoue qu’Olympus m’a réellement surpris en bien.

Ils m’ont laissé choisir l’appareil qui m’intéressait et me l’ont prêté autant que je le voulais, ce qui m’a permis de faire un test terrain vraiment en profondeur, durant de longues semaines le OM-D  E-M1 a été mon appareil principal (sauf exception).

Alors, prenez vos aises, nous allons tout de suite voir ce que le petit a dans le ventre.

Pré-test :

Soyons franc, malgré les compliments et tout le bien que l’on peut dire d’Olympus sur le net, je ne partais pas tout à fait rassuré. Il faut dire que ma seule et unique expérience de la marque s’est faite avec un compact étanche, comme on peut le voir sur la photo ci-dessous. Le problème, c’est que je n’en ai jamais été très satisfait pour plusieurs raisons, qui ne nous intéressent pas aujourd’hui.

Olympus OM-D E-M1 | 43mm | f/6,3 | 1/320s | 200ISO

C’est donc, avec un léger doute que j’ai débuté ce test, même si la fiche technique me paraissait plutôt alléchante:

Fiche technique

  • Capteur : Live MOS 4/3 – 16,3 millions de pixels
  • Monture : micro 4/3
  • Antipoussière : filtre à ondes supersoniques
  • Viseur : électronique, 2 360 000 points, couverture de champ de 100 %, grossissement de 1,48x (0,74x en éq. 24×36). Dégagement oculaire 21 mm
  • Écran : LCD de 1 037 000 points. 7,6 cm de diagonale. inclinable
  • Mise au point : autofocus hybride (AF à détection de phase/par détection de contraste) 81 points.
  • Mesures d’exposition : mesure TTL pleine ouverture, 324 zones Système de détection multi-pattern
    324 zones Système de détection multi-pattern
  • Modes d’exposition : P,S,A,M et différents modes scène
  • Vitesse d’obturation : 1/8000 – 60 s (par palier de 1/3, 1/2, 1 IL) et jusqu’à 30 mins, synchro-x 1/250s (synchro super FP 1/4000s)
  • Motorisation : 10 i/s sans AF et sans stabilisation, 6,5 i/s avec AF mais sans stabilisation et 3,5 i/s avec stabilisation et AF
  • Sensibilité ISO : 200 à 25 600 ISO
  • Mémoire : carte mémoire SD
  • Format image : photo : JPEG / RAW, 4608 x 3456 pixels
  • Vidéo : full HD 30 images par seconde
  • Connexion : USB 2, mini HDMI et télécommande, micro externe
  • Dimensions : 130 x 94 x 63 mm
  • Poids : 497 g sans optique, mais équipé (batterie, carte)

En prime on apprend que le boîtier est “tous temps” et très résistant au froid, cela donne un peu une autre vision des choses et on commence à se dire que peut-être que finalement l’expérience sera bonne.

L’appareil photo est présenté en kit dans un très joli carton au design noir et sobre, on le sort et là, il faut avouer qu’on est vite sous le charme de l’engin tant son esthétique est charmante …

Ergonomie :

Comme on peut le voir sur la photo de présentation de l’article, et sur les différents angles ci-dessus, l’Olympus OM-D E-M1 a un look résolument rétro, un peu dans la même idée que son concurrent le plus direct Fuji et plus récemment Nikon avec leur Df.

Comme quoi, le look rétro pour les appareils photo fonctionne plutôt bien et je dois avouer que pour moi, ça fonctionne très bien, je suis sous le charme, d’autant plus dans le cas d’Olympus où le côté rétro reste sobre et l’idée de modernité reste bien en avant, ce qui est à mon sens un vrai point fort.

Le viseur :

Comme vous le savez, je suis un amoureux des beaux viseurs et je reconnais volontiers que les versions électroniques sont pour moi de vraies bêtes noires.

Alors, c’est un peu anxieux que j’ai jeté un coup d’œil au viseur pour me rendre compte de ce qu’il pouvait bien donner.

Olympus nous annonce très fièrement que ce viseur offre une vision plus “large” que la plupart des reflex haut de gamme, grâce à un grandissement de x 1,43, soit un équivalant de x 0,74 sur un 24*36, et bien ils ont raison ! Mis à part mon Canon EOS 1Dx qui a une visée encore plus large (grandissement de x 0,76) il est bien l’appareil qui offre la visée en terme de surface la plus confortable sur tous les hybrides que j’ai testés.

Les bonnes nouvelles ne s’arrêtent pas là, le petit à une parallaxe temporelle de 29 millisecondes, autant dire que c’est transparent et c’est enfin une bonne nouvelle que de pouvoir suivre un objet sans avoir l’impression que l’image reste figée, très bon point.

Comme la plupart des viseurs électroniques, il offre beaucoup de personnalisations et permet d’afficher des informations très intéressantes. Il est en prime paramétrable à souhait et peut même nous donner en live un “pseudo” rendu HDR.

Pourtant, mes compliments vont s’arrêter là, car bien que ce soit sûrement le meilleur viseur électronique que j’aie eu la chance de voir, il reste un point noir qui fait que je n’arrive toujours pas à accrocher, le rendu des fortes dynamiques de lumière, entre les zones claires et sombres est encore loin de ce qu’offre comme confort un viseur optique. Soit on a des noirs bouchés et les hautes lumières préservées, soit on a des blancs cramés et les tons foncés préservés.

La dynamique offerte par les viseurs électroniques reste encore à améliorer.

C’est pour moi le seul “frein” à un complet engouement pour ce type de viseur. Mais quand on voit qu’ils ont travaillé sur un rendu HDR en temps réel, on peut se dire que le bout du tunnel n’est plus très loin.

Dans tous les cas et dans la plupart des situations, c’était un plaisir que de porter l’œil à ce viseur, qui a vraiment beaucoup d’atouts pour lui.

La prise en main :

Voilà un point que j’ai envie de souligner sur cet appareil, car en un mot, Olympus a fait un boulot juste incroyable pour nous offrir une ergonomie digne de ce nom.

Ils nous expliquent sur leur présentation de l’appareil que celui-ci n’est ni trop grand, ni trop petit, ce qui est tout à fait juste.

La taille de l’appareil est idéale pour qu’il tienne bien en main, surtout grâce à la belle poignée bien dessinée, avec un revêtement agréable qui offre une préhension de qualité, et il reste assez compact pour que l’on ait envie de le prendre partout avec nous.

Si on a de grandes mains, la poignée sera juste un peu courte, et un, voire deux doigts, seront dans le vide, ce n’est pas dramatique en soi, et la compacité doit bien demander quelques sacrifices. À noter qu’il existe un grip vertical qui permet d’améliorer grandement les choses, mais on perd du coup la compacité, il faudra donc faire un choix.

En bref, cela en fait le compagnon idéal pour toutes nos sorties photo, c’est d’autant plus vrai qu’on ne se soucie de rien, ils ont eu la bonne idée de le pourvoir de 60 joints d’étanchéité et il jouit d’une bonne résistance au froid.

Si je n’ai pas pu vérifier la résistance au froid, j’ai constaté son aisance à supporter une bonne pluie sans broncher. Une journée de photo sous les petites gouttes du ciel, puis un retour à la maison en suivant les conseils que je vous avais donnés dans l’article sur : Photographier la neige, et tout s’est formidablement passé, rien à signaler.

Pour ce qui est du placement des commandes, c’est très bien pensé, tout tombe sous les doigts et les différents positionnements sont logiques. Comme on peut le voir avec l’image ci-dessus – une capture d’écran du site d’Olympus -, en plus d’avoir des commandes placées avec logique permettant des réglages rapides et faciles certaines commandes sont paramétrable à souhait pour s’adapter à notre façon de faire.

On sent que les ingénieurs ont essayé de penser à tous les détails, et sur le terrain cela se ressent, on se concentre sur la photo sans s’arracher les cheveux à se demander où se trouve telle fonction et comment l’actionner.

Toujours dans cette idée de faciliter la vie des utilisateurs, les menus sont simples et efficaces, l’ordre est logique et on y navigue facilement à l’aide du multiconducteur en croix… et c’est là que je reste perplexe !

En effet, l’écran tactile ne l’est pas tout le temps!

Il est par exemple impossible de naviguer dans les menus grâce à lui, je dois reconnaitre que c’est frustrant, quand on est habitué à des écrans tactiles qui fonctionnent dans toutes les situations et quand on sait à quel point il est plus aisé de naviguer et de régler son appareil avec ce genre de facilité, c’est presque criminel que d’avoir restreint ainsi son utilisation à quelques options seulement, telle que le visionnage des images.

Sauf ce petit “problème” d’écran tactile, l’Olympus OM-D E-M1 est un appareil à l’ergonomie soignée et c’est un réel plaisir que de travailler avec.

Qualité d’image :

Comme vous pouvez le voir juste au-dessus, j’ai mis la différence de taille entre un capteur 24*36 et un micro 4/3, si je l’ai fait, c’est que la taille d’un capteur à une réelle influence sur le rendu de l’image à nombre de pixels équivalent. Ce sont les lois de la physique qui régissent ça et ce n’est pas une simple vue de l’esprit. Ce qui sous-entend que les ingénieurs vont devoir travailler dur pour surmonter ces “petites” difficultés.

Alors, qu’en est-il pour l’Olympus OM-D E-M1, sachant que ses concurrents les plus directs, tels que Fuji et Sony, placent des capteurs APS-C dans leur boîtier ?

Nous allons donc voir ça en détail, pour voir s’il y a une réelle influence aussi bien sur la montée en ISO que sur la dynamique générale de l’image.

Comme on ne change pas une équipe qui gagne, voici les points principaux sur lesquels je me penche pour tester la qualité d’image.

Ces différents points, qui rentrent en ligne de compte pour offrir la meilleure qualité d’image qui soit dans toutes les situations possibles, sont :

  • La qualité de l’exposition.
  • La qualité de l’AF.
  • La qualité des images fournies et la gestion de la montée en ISO.

Nous allons donc les détailler afin de voir ce que ces appareils ont à offrir !

La qualité d’exposition :

Olympus OM-D E-M1 | 12mm | f/3,5 | 1/320s | 200ISO

Ici, l’Olympus OM-D E-M1, joue les métronomes et offre une exposition très juste dans la plupart des situations. On peut compter sur ses compétences pour nous offrir de très belles images bien exposées.

Je trouve qu’il a une réponse plutôt intelligente à chaque situation ce qui permet de se reposer sur lui.

Ma crainte, comme expliqué en début de chapitre, était surtout sur sa capacité à encaisser les gros écarts de dynamique, du fait que le capteur est plus petit que les APS-C que l’on trouve habituellement sur les hybrides:

Olympus OM-D E-M1 | 12mm | f/6,3 | 1/125s | 200ISO

Pourtant, comme on peut le voir avec la photo ci-dessus, le petit supporte plutôt pas mal les écarts de dynamique et joue assez clairement dans la cour de grands, il n’a pas à rougir de ses performances vis-à-vis de la concurrence, bien qu’il faille reconnaitre que le capteur très spécial du Fuji reste à mon sens un chouia plus performant sur ce point précis.

Pour le reste, on est sur des performances de haut vol !

Autofocus et piqué :

Comme je l’explique souvent, le piqué est directement lié à l’AF, mais également à la qualité de l’optique.

Le kit qui m’a été fourni par Olympus avec l’appareil comprenait l’objectif M 12-50mm f/3,5-6,3. Sans être le plus performant de leurs objectifs – j’aurais préféré la version Zuiko Digital ED 12-40 mm f/2,8 , on a quelque chose qui tient bien la route. Un peu trop sombre à 50 mm à mon sens.

C’est donc avec l’objectif standard que j’ai fait mes tests, ce qu’il en ressort, c’est que l’AF est très performant, et ceci même dans des conditions difficiles, telles que pour la photo macro :

Olympus OM-D E-M1 | 43mm | f/6,3 | 1/1’600s | 500ISO

L’efficacité de l’autofocus est plutôt bien, la combinaison du double système (détection de phase/détection de contraste) rend le système très performant, que ce soit sur des sujets statiques ou en mouvement.

Il y a plusieurs possibilités de configurations de l’autofocus, ce qui permet de façon aisée et rapide de s’adapter à toutes les situations possibles.

Dans l’ensemble, c’est plutôt bien joué !

La gestion de la montée en ISO :

Si le capteur s’en est bien sorti sur la dynamique de l’image, est-ce que celui-ci va avoir la même réussite avec sa montée en ISO ? La question se pose, car encore une fois, on se trouve face à une configuration difficile pour les petits capteurs, d’autant plus qu’Olympus annonce tout de même une montée à 25 600 ISO !

Comme vous le savez maintenant, si vous êtes un habitué, cela fait un moment que j’ai pris parti de ne plus faire une série de photos à chaque valeur ISO pour vous les présenter.

Je pense simplement que prendre un objet en augmentant la valeur ISO n’est pas un compte rendu juste de la réalité du terrain !

En effet, un éclairage qui donne un 1/20 de seconde à f/5,6 pour 100 ISO, donnera 1/5 000 de seconde à la même ouverture pour 25 600 ISO, ce qui est loin d’être la situation lumineuse la plus catastrophique. De fait, le fichier présenté ne souffrira que très peu du manque de lumière, ce qui sur le terrain est bien différent. En règle générale, on utilise de telles valeurs pour pallier un manque de luminosité.

Quand on regarde la photo d’illustration de ce chapitre (ci-dessous), la fameuse Maison-Blanche Lego que vous connaissez bien maintenant, on voit qu’elle a été prise à 0.4 seconde, pour 25’600 ISO.

À première vue et sans se pencher encore sur le crop 100%, on constate que l’image est passablement bruitée, on sent qu’on atteint très clairement les limites de ce capteur.

Si on clique ICI pour regarder le crop 100%, on constate que le bruit chromatique est plutôt bien géré. Pour le reste, on ne peut que constater la perte de détails noyés dans le bruit, l’image n’est pas réellement exploitable.

Pourtant, comme pour la dynamique je reste plutôt satisfait de ce “petit” capteur, jusqu’à 3 600 ISO, c’est un vrai plaisir, il s’utilise facilement et ne pose pas de problèmes, les images sont clairement exploitable!

Pour l’exemple, voici une photo à 2 000 ISO:

Olympus OM-D E-M1 | 43mm | f/13 | 1/250s | 2’000ISO

Si vous cliquez ICI vous pourrez constater la qualité du fichier avec le crop 100%.

Je dirais que les fichiers supportent sans trop de problèmes la montée jusqu’à 3 600 ISO, à partir de 6 400 c’est jouable pour l’impression avec un bon travail de post-traitement. Au-delà, je déconseille, ou alors uniquement pour un affichage web qui ne dépassera pas 1200 px de large sur un écran.

Conclusion :

Olympus OM-D E-M1 | 12mm | f/6,3 | 1/125s | 200ISO

Quand je relis les compliments des utilisateurs sur ce boîtier, je ne peux qu’être d’accord avec eux !

Il est clair qu’Olympus a su trouver sa place dans le monde des hybrides et que des appareils tels que l’OM-D E-M1 peuvent être des alternatives sérieuses aux reflex pour ceux qui rêvent de partir équipés de façon légère et compacte.

Il a un look vraiment agréable, une ergonomie soignée, une très bonne qualité d’image associée à un AF performant, de quoi en ravir plus d’un.

J’avoue pourtant que j’aurais vraiment préféré un écran tactile qui le soit dans toutes les conditions et j’espère toujours un viseur électronique qui sache gérer les gros écarts de dynamique, ce qui offrirait le confort d’une visée optique.

En bref, un superbe appareil que je ne peux que recommander et pour ceux qui hésitent, il ne faut plus, vous pouvez passer le pas les yeux fermés, vous n’allez pas être déçu !

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