[Test terrain] Canon C100 MKII

Après le test de la Canon XF200, on monte de niveau et dans une caméra plus récente, la Canon C100 MKII de la série EOS Cinema. N’ayant jamais eu la version précédente entre les mains, je ne peux vous faire un vrai comparatif, je vais donc vous faire un retour sur les quelques jours d’utilisation.

Pas de unboxing pour cette fois car elle n’était pas dans son carton d’origine. Mais voici ce que vous y trouverez : C100 MKII (c’est mieux quand même), oeilleton, poignée latérale avec son cache, poignée supérieure, chargeur et son câble d’alimentation, un bloc d’alimentation directe via une prise secteur, une batterie BP-955, CD-Rom, un deuxième pas de vis inférieure si nécessaire. Voulez-vous un unboxing la prochaine fois malgré tout ainsi qu’une vidéo packshot ?

Prise en main adéquate ?

Pas nécessaire de vous expliquer l’utilité de chaque bouton (comme je l’avais fait pour la XF200, vous êtes des pros !) il y en a d’ailleurs 17 qui sont personnalisables. Parlons plutôt des points forts et des points faibles que j’ai pu remarquer en l’utilisant. La première chose qui m’a choqué quand je l’ai prise en main, ce n’est pas son poids plus pour ce genre de caméra, mais que sa poignée latérale ne soit pas rotative directement. Il faut donc dévisser complètement la poignée pour changer d’angles, revisser, etc… fastidieux. Il aurait fallu reprendre le système de la poignée de la XF200 qui était très bien. Par contre les boutons sur la poignée sont très bien positionnés et le joystick est un véritable atout pour des réglages rapides.

Le bouton pour allumer et voir les médias reste le même, tout comme sur la XF200, et pour passer d’un à l’autre, il y a le mode OFF, dommage de ne pas avoir un bouton dédié aux médias directement.

La plupart des boutons restent accessibles sur le boitier en tout temps, ils sont très agréables au toucher, mais certains peuvent être cachés selon la position de l’écran, quand il est fermé, ouvert ou rabattu sur le côté.

Parlons de cet écran ! Pourquoi n’est-il pas tactile ? Même mon 70D est tactile, d’ailleurs une des raisons de mon achat. Il reste néanmoins utilisable grâce aux deux joysticks très réactifs (l’un sur la poignée latérale et l’autre sur le bas de l’écran). L’écran est assez lumineux pour une utilisation normale, mais en plein soleil, cela devient difficile. Heureusement, le viseur, qui reste désactivable pour gagner en autonomie (qui est de 2h à 3h environ avec la batterie fournie), est là pour seconder l’écran, ou l’inverse, c’est comme vous préférez. Moi j’ai souvent utilisé le viseur en extérieur car je trouvais plus facile à cadrer que via l’écran. On a toutes les informations et aides que ça soit sur un ou l’autre, à quelques différences comme l’histogramme, le waveform et vectorscope, ils prendraient trop de place dans le viseur. Ils restent tout de même un peu en deçà de ce qu’on peut attendre en matière de résolution.

La verticalité du boîtier ne m’a posé de problèmes et se révèle être un atout lorsqu’il faut se faufiler au milieu d’une foule ou des endroits assez restreints.

AVCHD ou MP4 ?

Dans les deux choix du fomrat d’enregistrement, vous pourrez monter jusqu’à 50p en 1920×1080 en PAL (ou 60p en NTSC). Peu importe votre choix, ça sera en 4:2:0 8bits, sauf si vous utilisez le port HDMI pour sortir en 4:2:2, mais bridé en 8bits, dommage de ne pas avoir au moins du 10bits. Le MP4 aura un meilleur débit de 35Mbps contre 28Mbps en AVCHD. Grâce aux deux slots pour carte SD, vous avez la possibilité d’enregistré en continu d’une carte à l’autre lorsque la première est pleine ou d’enregistrer en simultané sur les deux cartes pour un backup. Dans cette dernière, les formats peuvent se combiner : AVCHD + AVCHD ou AVCHD + MP4 ou MP4 + MP4.

Autofocus ou pas ?

Ayant la technologie Dual Pixel CMOS Autofocus sur mon 70D, je me faisais une joie de le tester sur cette C100 MKII, vous vous en doutez, il y a un mais… Car oui lorsqu’il est activé, il ne fonctionne qu’en plein centre, il n’est pas possible de changer l’endroit de mise au point à l’aide du joystick. Le mode suivi de visage quand à lui fonctionne assez bien, il est possible de passer d’un visage à l’autre avec le joystick, mais, oui encore un mais, ce mode de suivi est utilisable uniquement avec les objectifs Canon EF-S STM. D’ailleurs le 18-135mm STM, qui était dans le kit, s’avère très silencieux. Cet autofocus reste bien utile pour une personne seule durant un tournage. Il reste encore à le perfectionner afin qu’il soit sur la quasi-totalité de ce qu’on filme.

Canon Log, Wide Range ou  Eos Standard ?

Le choix du profil colorimétrique est bien fourni, car en plus du Wide Range qu’on retrouvait sur la XF200, on a le Canon Log, et là, c’est un autre monde ! Car en Eos standard, c’est parfait lorsqu’on veut faire un montage sans étalonnage spécial où il y a des réflex Canon et une C100 MKII, on arrivera à avoir un résultat harmonieux. Avec le Wide Range, on a une plage dynamique plus grande qu’en standard, on peut directement utiliser les rushs sans passer par la case étalonnage (ils sont déjà un peu contrastés), mais avec le Canon Log on monte encore d’un niveau, on a 12 stops de dynamique et ça c’est agréable dans des conditions où il y a une grande différence de luminosité. On est obligé d’étalonner mais qu’importe, on n’aura pas un ciel cramé comme ça serait le cas avec un EOS standard ou un Wide Range.

Une montée en ISO à la hauteur ?

L’hérédité des reflex se retrouve ici. Une montée en ISO qui selon Canon va jusqu’à 102’400 ISO, à ce niveau, vous verrez du bruit, je vous le garantis. Je suis monté jusqu’à 12’800, je filmais une bougie la nuit dans une pièce avec une fenêtre. Si je montais davantage le grain commençait à se faire sentir. On voit la maîtrise de Canon dans ce domaine, Bravo à eux.

Comment prendre le son ?

Pour cela 4 solutions, les prises XLR ou le micro stéréo sur la poignée, la prise jack ou le micro interne du boitier. C’est selon l’utilisation qu’on a besoin que nous utiliseront l’une des 4 méthodes de prise de son. Le micro stéréo de la poignée est assez bon, sauf lorsqu’il y a un vent soutenu. Pour une interview, on privilégiera un micro-cravate HF branché sur une prise XLR, mais le micro stéréo pourra être utilisé si on ne possède pas un tel matériel de prise de son. Le micro interne au boitier, je me suis posé la question de son utilité réelle, peu être lorsqu’on est en configuration minimale pour mettre la C100 MKII sur un drone, cela permetra de faire la synchronisation grâce à un clape avant le décollage et le son prit au sol. Comme pour la XF200, il y a un support avec des vis pour un micro du type « canon », ça laisse la griffe porte-accessoire libre pour autre chose. Les réglages sont complets sur la poignée pour les entrées XLR et ils sont les bienvenus, pas besoin d’aller fouiller dans les menus. Du côté du son aucun souci, la C100 MKII est au complet. 

Le wifi vraiment utile ?

Contrairement à la XF200, j’ai essayé la fonction Wi-Fi, après avoir suivi les quelques étapes pour configurer la C100 MKII, car c’est via le navigateur de votre tablette, smartphone ou oridanteur que vous pourrer piloter la caméra. L’idée est très bonne, on y retrouve pas mal de réglages (iris, focus, shutter, white balance, etc) ainsi que les informations de la caméra (batterie, minutes restantes sur les SD, timecode, etc). Cet outil serait parfait s’il n’avait pas de latence, car c’est là où est le problème, j’avais au moins 3-4 secondes de décalage, autant vous dire que ça reste presque inutilisable. Le seul moment où j’en verrais une utilité, serait si la caméra est sur une grue et qu’il faut voir le cadre avant le début de la prise, mais après on ne pourra pas suivre la prise en direct…

Le Wi-Fi peut être également utilisé pour faire un transfert via FTP.

Du slowmotion ou du 4k ?

On pourrait s’attendre à du 4k ou plutôt de l’UHD (3840 x 2160) vu la taille du capteur, au moins par la sortie HDMI, mais non, sûrement pour justifier la C300 MKII et ne pas faire de cannibalisme entre leurs produits. Que du 60p (NTSC) et 50p (PAL) en FULLHD, c’est bien mais ils auraient pu faire un peu mieux en mettant un mode 100P ou plus, mais ça sera peut-être pour la version suivante MKIII. C’est dommage car beaucoup de concurrents proposent des modes ralentis actuellement

Conclusion

Finalement ça reste une très bonne caméra pour avoir une ergonomie de cinéma et un résultat cinématographique en FullHD grâce à son capteur Super 35. Sa bonne gestion des ISO lui permet une gestion relativement bonne dans les situations peu lumineuses. Comme une vidéo c’est 50% de son, Canon a mis toutes les connectiques nécessaires et des micros de qualité. Il reste, tout de même, l’AF bloqué au centre à revoir ainsi qu’inclure du 4:2:2 50Mbps en interne et pourquoi pas une possibilité de 4k et slowmotion via la sortie HDMI.

Si vous avez la moindre question concernant cette caméra n’hésitez pas à m’écrire en commentaire, je me ferais une joie d’y répondre.