En cette fin d’année 2009, le champagne (La Clairette de Die pour ma part, je préfère) va couler à flot pour fêter notre entrée dans la première décennie du millénaire !
Qu’est-ce qu’auront donné pour moi ces dix années d’un point de vue photographique ?
Je vais jouer les voyageurs du temps et remonter au début des années 2’000 pour voir l’évolution et ainsi faire ce fameux bilan !
Les appareils photo :
Au début des années 2’000, mon appareil photo était un Canon EOS 3, le dernier reflex argentique avec lequel j’allais travailler.
Dans les colonnes des magazines, on entendait parler des prémices de l’ère numérique, moi je profitais de ce boitier d’exception.
Durant cette année 2’000 je voulais changer d’appareil, j’avais économisé assez pour m’offrir quelque chose de sympa, mon choix se portait vers l’EOS 1V.
Entre deux l’EOS D30 est sorti, avec tous les avantages qu’on peut espérer du numérique et je dois bien avouer que j’ai hésité un moment entre les deux, puis j’ai sauté le pas !
À l’époque il coutait 23’000 F, soit environ 4’000€, pour un reflex avec un viseur absolument minable, un AF vraiment poussif et une construction très moyenne pour tout juste 3Mo pixel !
Passé d’un EOS 3 à ça était très difficile, et parfois j’ai regretté … mais le plus souvent j’étais heureux de mon choix.
Plus de limites imposées par le nombre de vues d’une pellicule, tous mes déclenchements étaient “gratuit“, je pouvais sortir des A4 très correctes (à la condition de ne travailler qu’en et uniquement en RAW).
La liberté était telle que jamais je ne serais revenu en arrière, et pourtant la qualité laissait vraiment à désirer.
Il fallait bien quelques pionniers prêts à débourser “trop” d’argent pour que le numérique puisse connaitre son succès actuel.
Un succès que la grande majorité des intervenants de forum photo ne pensaient pas possible.
Ils n’y croyaient tout simplement pas.
Fin 2001 l’EOS 1D est annoncé, je lis les caractéristiques et je tombe amoureux !
Un vrai reflex professionnel où l’on trouvait tout ce qu’il faut pour faire de la photo sans remord, avec une qualité de construction superlative, un viseur digne de ce nom, un AF hyper performant, une résolution permettant de tirer des A3+ sans remord…etc.
Je grince des dents quand je vois le prix (56’000F, soit presque 10’000€), mais je l’achète (je serais d’ailleurs un des premiers en Suisse à l’avoir) et là, le bonheur arrive.
C’est à cette époque que sur les forums on entendait des choses du genre:
L’argentique n’est pas près de mourir, la qualité du numérique n’est pas bonne, il n’est pas près de remplacer nos appareils ou peut-être dans 20ans.
On voyait des polémiques sans fin sur: Argentique VS Numérique.
C’était très drôle….d’autant qu’au final on a eu raison, et tous ça un beau jour de 2003 où un certain Canon EOS 300D allait définitivement signer l’arrêt de mort des reflex argentiques.
Personnellement, je suis resté fidèle à mon 1D, cet appareil me convenait tellement bien que je l’ai gardé malgré la sortie du 1D Mark II, puis du 1D Mark IIn.
J’estimais que ces appareils n’offraient pas une évolution assez franche pour craquer, rien qui ne vaille la peine de laisser mon bon vieux boitier.
C’était vrai pour le 1D et ma façon de penser, mais les autres reflex voyaient leur résolution, leur sensibilité, la taille de leur écran augmenté de qualité presque chaque six mois au début, puis chaque année ensuite.
Des qualités qui ont vite été supérieures à ce que pouvait offrir le plus performant des reflex argentiques.
C’est la vue du 1D Mark III et sa fiche technique qui me feront réfléchir sur l’éventualité de changer d’appareil photo.
J’ai au final décidé de passer le pas, car l’évolution entre mon 1D et le MKIII était réellement énorme!
Sans ça, je serais toujours avec mon 1D qui reste encore à l’heure actuelle et malgré ses 9 ans un appareil hors norme !
D30, EOS-3 et deux 1D MKIII
Les photos:
Depuis que je suis en numérique, soit ces dix dernières années, j’ai fais beaucoup de photos.
J’ai calculé qu’en moyenne j’en ai fait 15’000 par ans, mais cette moyenne est toute relative.
En effet, au début de mon entrée dans le monde numérique, j’avais un peu la déclanchite aiguë et je pouvais faire plus de 30’000 photos sur l’année.
Les années passant, j’ai retrouvé un peu le mode opératoire de l’argentique et ma consommation d’image à bien diminué.
Je déclenche maintenant un peu moins souvent, pensant et travaillant plus mes prises de vue, en d’autres termes, je prends plus mon temps.
Pour l’année 2009, j’ai dû faire environ 5’000 photos (en comptant fête et anniversaire).
Sur cette fameuse décennie, je voulais choisir LA photo qui m’a le plus marqué, mais je n’ai pas réussi.
Difficile de faire un choix tranché, surtout que les années passent on n’a plus le même regard sur notre production.
Une photo qui pouvait nous sembler très bien en 2’000 peut nous paraitre horrible en cette fin 2009, le contraire étant aussi vrai.
Notre vision de l’image change avec les années, l’expérience et le ressenti du moment.
Le partage:
J’ai commencé la photo lorsque j’avais 12 ans, avec un vieux Pentax manuel.
Quand l’an 2’000 est arrivé, cela faisait déjà 11 ans que je pratiquais ma passion pour l’image.
Onze années durant lesquelles mes photos sont restées dans un cercle plutôt restreint (famille, amis et club photo).
J’ai bien scanné quelques clichés pour les partager sur les forums (au début de la démocratisation d’internet), mais c’était quelque chose qui prenait pas mal de temps et à moins d’investir dans un bon scanner, il faut avouer que la qualité n’était pas toujours au rendez-vous.
Avec mes débuts en numérique j’ai pu partager plus facilement mes images.
Un jeu d’enfant que de mettre l’image qu’on venait de faire sur les forums, un plaisir que de partager avec des passionné de tout horizon, de tout pays, d’avoir une vision bien plus large des choses grâce au regard des autres.
Exposer ces photos sur son site personnel et au final partager sa passion grâce au forum et à son blog, jamais nos images n’ont eu une telle portée.
Le bilan:
J’ai passé ces dix ans à observer avec bonheur l’évolution de cette passion qui s’est ouverte au plus grand nombre.
Chaque jour on voit plus de personnes prendre possession de cet amour de l’image que l’on partage.
La technique et l’évolution nous ont permis de démocratiser cet art.
Certains pourront trouver des choses à redire à tout ça (mort de l’argentique, banalisation de l’image, déclin du métier de photographe…etc.).
Moi, j’ai envie de rester positif en me disant:
Plus on est de fous, plus on rit !
J’espère que les dix prochaines années vont m’apporter autant de bonheur photographique que les dix qui viennent de passer!
Bon courage, bonne photo….et une très bonne année 2010 !
PS: Mon blog sera au repos jusqu’au 3 janvier….mais ne vous en faites pas, je ne vous oublie pas, et peut-être que je vais avoir une irrépressible envie d’écrire avant cette date !