L’été est là et le beau temps qui va avec nous offre des soirées superbes avec des milliers d’étoiles au dessus de nos têtes.
Ne serait-ce pas le bon moment pour les immortaliser ?
Si vous avez envie de leur tirer le portrait et que vous ne savez pas trop comment vous y prendre pour réussir, vous êtes au bon endroit.
Surtout, que je vais vous expliquer comment faire ça sans avoir besoin de matériel spécifique.
Alors, suivez le guide !
Pour prendre en photo les étoiles, il y a quelques petits problèmes à surmonter, les deux principaux étant:
- La pollution lumineuse.
- Le mouvement apparent de la voute céleste.
La pollution lumineuse.
C’est la lumière de la ville. Pour ceux qui ne connaissent pas l’effet, cela se traduit par une très disgracieuse coloration du ciel en orange. En prime cette lumière escamote une bonne partie des étoiles visibles.
Pour remédier à ça, il n’existe qu’une solution, s’éloigner le plus possible des grandes villes. La période des vacances étant propice au déplacement, n’hésitez pas à aller le plus loin possible de toutes sources lumineuses.
Juste avant de quitter la ville, regardez le ciel, une fois arrivé à l’endroit que vous savez préservé de toutes lumières, attendez que vos yeux s’habituent à l’obscurité, et regardez la voute céleste, le spectacle va certainement vous impressionner.
Vous allez découvrir des étoiles que vous n’aviez jamais vues !
L’endroit idéal pour faire ce genre de photo, est, comme vous l’avez compris, loin de la lumière des villes et villages, retirés dans un endroit où il y a peu, voir pas du tout, d’éclairage public.
Monter en altitude aide aussi à avoir un ciel clair, donc, les abords de la montagne est l’endroit idéal. Mais on peut tout aussi bien prendre ce genre de photo au bord de la mer. Je vous donne juste les informations pour mettre toutes les chances de votre côté.
Le mouvement apparent de la voute céleste.
Comme vous le savez, la terre tourne. De ce fait, les étoiles ont un mouvement apparent.
Ce mouvement nous empêche de prendre des photos en très longue pause sans compenser la rotation. Pour compenser la rotation, il faut du matériel spécifique (que l’on appelle monture équatoriale, un trépied motorisé qui suit le mouvement et la rotation des étoiles).
Comme nous ne voulons pas utiliser de matériel spécifique, comment allons-nous faire ?
Nous n’allons tout simplement pas compenser ce mouvement, mais profiter de la marge de temps que l’on peut obtenir sans que le déplacement des étoiles ne se voie sur l’image.
Pour cela il faut savoir deux trois petites choses:
- Plus l’angle de champ est large, plus le temps de pause pourra être long.
- Moins la photo est grande (format dans laquelle vous allez la montrer) plus le temps de pose pourra être long.
- Plus la partie visée est éloignée de l’équateur céleste, plus le temps de pause pourra être long.
Pour les deux premiers points, l’astuce est simplement de réduire la taille apparente des étoiles, ainsi limiter l’effet filé que laisse l’astre si la pose est trop longue.
Par logique, plus l’apparence de l’étoile est petite, moins on verra qu’elle “s’étale” sur l’image.
Le dernier point quant à lui est juste un phénomène physique qui fait que les étoiles semblent aller plus vite vers l’équateur céleste que si on s’en éloigne.
Le matériel
Ici, pas besoin de grand-chose.
- Votre appareil photo avec le capteur le plus large (pour perdre le moins possible de mm sur les grands-angles).
- Votre plus grand-angle.
- Un bon trépied que vous n’oublierez pas de lester en y accrochant quelque chose de lourd (votre sac à dos par exemple).
- Une bonne couverture.
- De la boisson et de la nourriture.
- Des sacs-poubelle pour récupérer vos déchets.
- Une (ou des) personne avec qui partager cette nuit astro.
- Une carte du ciel (on en trouve à imprimer sur internet, ou sur des applications pour vos smartphones).
- Une lampe de poche.
Et voilà tout ce don vous avez besoin !
La prise de vue.
Ici, rien de compliqué !
La première partie de votre travail se fera chez vous. Elle consiste à prendre plusieurs photos de nuit (pas forcément des étoiles, mais où il y a le plus de noir possible) pour connaitre la sensibilité jusqu’à laquelle vous pouvez pousser votre appareil sans remord.
Cela permettra aussi de voir si votre appareil à des points chauds sur les longues pauses où il y a beaucoup de noir. Cela se traduit par des lueurs violettes sur la photo, comme si une source lumineuse de couleur pourpre était venue perturber l’image.
Si votre appareil est récent, cela ne devrait pas arriver.
Quand vous avez noté les paramètres avec lesquels votre appareil est le plus à l’aise, on pourra les reproduire en situation réelle.
Arrivé dans votre havre de paix étendez la couverture, c’est très sympa d’observer le ciel couché sur le sol.
Montez votre trépied en le lestant pour avoir un maximum de stabilité.Toujours dans un souci de stabilité, installez-le le plus bas possible.
Avant même de commencer la photo, nous allons faire la mise au point, pour cela, demandez à la personne qui vous accompagne de s’éloigner d’une quinzaine de mètres et de s’éclairer avec une lampe de poche. Faites le point sur elle, puis enlevez l’autofocus, et surtout ne touchez plus à la bague de mise au point.
Une fois ce réglage fait, montez votre appareil sur le trépied, pointez une zone du ciel qui vous plait, réglez le retardateur sur deux secondes. Allez dans les options pour lever le miroir, ou utilisé le mode liveview (qui en fait monte aussi le miroir) On fait cela pour évier au maximum les vibrations.
Mettez votre balance des blancs sur “lumière du jour“.
Restez en mode RAW et assurez-vous que votre appareil soit réglé pour “corriger” les pauses longues. En réalité, cette correction est une simple photo faite par votre appareil l’obturateur fermé du même temps de pause que l’image qu’il vient de prendre. De cette façon, il va soustraire les pixels chauds de la photo finale.
Réglez les iso à la valeur que vous avez trouvée chez vous.
Passez en mode M et ouvrez au maximum votre diaph, puis commencez par une pause de 10 secondes.
Regardez le résultat à l’aide de la loupe pour voir à quoi ressemblent vos étoiles.
Recommencez en augmentant le temps de pause jusqu’à que les étoiles soient trop déformées à votre gout.
Une fois le bon temps de pause trouvé … jouez les paparazzi du ciel !
N’hésitez pas à intégrer des premiers plans, cela peut encore embellir l’image.
Une fois la soirée finit et de retour à la maison, il vous restera à passer sur l’ordinateur pour quelques retouches afin de tirer le meilleur de vos images.
Si vous avez beaucoup de déchet, ou si vous n’obtenez pas exactement ce que vous voulez, c’est normal, les premières images de ce type sont toujours un peu difficiles.
Bon courage et bonne photo … de jour comme de nuit !