S’il y a un boîtier qui a fait couler beaucoup d’encre, c’est bien le Canon EOS 1Dx.
Il a été annoncé longtemps avant sa sortie effective, nous offrant une fiche technique qui sur le papier semblait pour le moins intéressante.
Les points les plus importants de cette fameuse fiche technique que tout le monde connaît sont les suivants:
- Capteur plein format 24 x 36, 18 Mpix
- 100 à 51.200 ISO et 50 à 204.800 ISO en mode étendu
- 12 i/s avec suivi AF haute performance et 14 i/s avec miroir relevé, exposition et AF bloqués sur la première image
- Deux cartes CF UDMA et deux processeurs Digic 5+ ultra rapides
- Tout nouveau module AF à 61 collimateurs (41 en croix pour objectifs f/4 et 5 en double croix pour objectifs f/2,8) et plage large
- Tout nouveau système de mesure de la lumière couleur à 100.000 points RVB et calculateur Digic 4, procurant une mesure multizone couleur avec reconnaissance de sujet sur 252 plages le tout couplé à l’AF
- Nouveau mécanisme d’amortissement du miroir et un obturateur certifié 400.000 déclenchements
- Viseur 100 % ultra-lumineux et confortable (verre de visée interchangeable doublé par une plage d’affichage superposé à l’image par LCD)
- Liaison Ethernet gigabit intégrée offrant la possibilité de synchroniser jusqu’à 10 boîtiers et un nouveau module WiFi + Bluetooth ultra-rapide
- Écran arrière 8 cm ultra-lumineux, le Live-View avec AF « contraste » et la vidéo Full HD sans concession (niveau d’enregistrement auto ou manuel et Time Code)
Canon nous a aussi annoncé que ce boîtier serait le vaisseau amiral de la marque, plus de double dénomination, il n’y aura plus qu’un seul 1D en haut de l’affiche.
Sur le papier tout ça semble très intéressant. Canon nous offre une petite révolution avec certains points qui donnent envie.
Mais sur le terrain ça donne quoi ?
Je vais essayer de répondre à toutes les questions que vous pouvez vous poser avec ce test complet.
Attention, je parle bien d’un test terrain, pas d’un essai de deux jours, où l’on photographie quelques mires avant de faire quelques pas autour du local pour faire quelques clichés des maisons toutes proches.
Je parle d’un test terrain sur la longueur, un test où l’on pousse le boîtier dans ses derniers retranchements, et où les nombreux jours que l’on a passé avec, nous permettent de voir ce que l’engin a vraiment dans le ventre!
Un test qui tient compte de votre activité de tous les jours, qui se passent loin des labos et de leurs mires.
Prenez place, on commence…
*(N’hésitez pas à cliquer sur les images pour les voir dans un format plus grand)
Pré-Test:
*Canon EOS 1Dx | EF 800mm f/5,6 L IS USM | f/5,6 | 1/200s | 800 ISO
Ma première rencontre avec l’EOS 1Dx s’est faite dans un local avec un boîtier “sample” qui avait sa trappe pour l’accès aux cartes mémoire scellée.
À la vue de la fiche technique, mon cerveau a fait des étincelles, le boîtier était fort prometteur ! Cette première prise en main m’a donné envie d’en savoir beaucoup plus.
Ce n’est que quelques longues semaines plus tard que j’ai eu droit d’avoir entre les mains un premier boîtier 100% testable, prêté pour test par Canon Suisse*. Un boîtier où je pouvais glisser ma carte et surtout vous montrer les images.
Les tests pouvaient donc commencer, et comment mieux débuter le test d’un reflex qu’en parlant de son…
Ergonomie:
Quand on sort le boîtier du carton, on sent tout de suite son air de famille, il a les traits caractéristiques des reflex de la série 1. C’est un boîtier monobloc qui donne cette impression de solidité, on pourrait presque l’apparenter à une brique, et on sent bien qu’il est conçu pour barouder. On a entre les mains un boîtier pro dans tous les sens du terme.
À première vue, il ne semble pas bien différent de son prédécesseur, il a le même aspect général, et on ne peut pas dire que la différence de poids entre le 1D Mark IV et le 1Dx puisse se constater par sa simple prise en main.
Ce qu’on remarque par contre, c’est que la préhension est meilleure que sur les modèles précédents. La poignée est mieux dessinée et la place pour le majeur est bien creusée permettant une prise assurée. Le revêtement est de très bonne qualité, on n’en attendait pas moins sur ce type d’appareil.
Sur la face avant, on découvre rapidement qu’il y a deux fois deux boutons auxquels on accède aussi facilement en positon normale qu’en position verticale.
Comme on peut le constater sur l’illustration ci-dessus, il s’agit bien du testeur de profondeur de champ, mais à quoi sert l’autre bouton? Nous verrons ça un peu plus bas dans l’article.
Quand on regarde la face arrière de l’appareil, on note plusieurs changements part rapport aux anciennes versions.
Premier point très positif, Canon a mis un double joystick, plus besoin de retirer l’appareil de l’œil ou de jouer les contorsionnistes pour changer de capteur AF durant la prise de vue en position “portrait”.
Toujours dans l’idée de nous faciliter la vie, les trois boutons, entourés en rouge sur l’image ci-dessus (respectivement la touche AF-On, la touche étoile et enfin la touche pour le changement de capteur) sont de tailles différentes les uns part rapport aux autres, il est ainsi plus simple de les sélectionner tout en gardant l’œil collé au viseur.
Les habitués de la série 1; du moins depuis le 1D MKIII; vont remarquer quelques changements dans le placement des boutons. Pour la plupart il n’y a pas de réelle conséquence, sauf peut-être pour la loupe qui maintenant se sélectionne avec un bouton dédié, et dont on contrôle le taux de “zoom” avec la molette qui se trouve au-dessus du déclencheur. Une petite habitude à prendre pour ceux qui ont travaillé avec d’anciennes versions.
Pour ceux qui n’ont jamais utilisé ce genre d’appareil, les boutons et autres fonctions sont très bien placés et tombent sous les doigts avec logique. Pour tous les boutons qui demandent à être utilisés l’œil au viseur, ils ont des formes différentes pour les identifier facilement au toucher, à l’instar de la commande pour les ISO qui se trouve sur la face supérieure de l’appareil, comme on peut le voir sur l’image de gauche.
Avec ces changements, fini les boutons à doubles fonctions. Mis à part pour le bracketing sur plusieurs vues, il n’y a plus qu’une seule fonction par touche. Ce qui est au final bien plus logique.
On peut voir que l’afficheur LCD placé sur le haut de l’appareil, donne toutes les informations utiles en gardant la même logique que les anciens modèles. Juste deux petits ajouts, la balance des blancs et la correction auto de la luminosité dont nous reparlerons plus bas dans l’article. Le petit afficheur LCD se trouvant sous l’écran de 8,1 cm reste inchangé et affiche toujours les mêmes infos, soit, la carte active, le niveau de compression des images, le numéro de fichier la balance des blancs…etc. Les deux afficheurs LCD peuvent être rétro-éclairés , adieu la couleur bleue des anciens modèles, c’est une lumière orange très douce qui est maintenant en place.
L’écran LCD de 8,1 cm est quant à lui de très bonne qualité. On peut “enfin” être sûr qu’une photo est nette ou non tant la définition est bonne. Pour ne rien gâcher, il reste lisible même en plein soleil, du très bon travail !
Pour en finir avec les boutons, on en découvre deux nouveaux sur la face arrière. Un spécialement fait pour la visée liveview et la vidéo, l’autre est le bouton Q connu sur le reste de la gamme pour accéder à tous les réglages depuis l’écran arrière.
Le viseur:
J’ai presque hésité à faire un chapitre complet sur le viseur tant c’est une pièce maîtresse d’un appareil photo. Et quand on est dans cette catégorie d’appareil, le viseur se doit d’être des plus performants, n’oublions pas que c’est à travers lui que vogue notre regard jusqu’au sujet, grâce à lui que l’on compose nos images, et le cas échéant corriger la mise au point pour qu’elle soit parfaite.
Il doit nous informer en temps réel sur tous les aspects qui vont nous permettre de réussir nos images.
Ici, Canon n’y a pas été de main morte, et le nouveau viseur du 1Dx est certainement le plus réussi que j’ai vu depuis bien longtemps sur cette catégorie d’appareil.
Moi qui étais nostalgique de la qualité de visée de mon vieux Canon EOS 1V, je retrouve les joies d’une visée soignée sur 100% de l’image et d’un verre de qualité qui nous permet de réellement faire le point à la main en gérant parfaitement la zone de netteté.
Le viseur donne toutes les infos nécessaires et on peut même lui demander d’afficher un niveau pour ne plus avoir des photos qui penchent. Moi qui ai élevé au niveau d’art les horizons chancelants, cette option est un vrai plus. L’indication est donnée grâce aux capteurs AF qui s’activent plus ou moins dans le sens ou vous basculez l’appareil. Il est actif sur l’axe horizontal et vertical. Simple et astucieux, mais surtout très efficace!
Canon a vraiment soigné cet outil que l’on peut personnaliser à souhait, de la visée pure avec seulement le capteur actif affiché, à la version avec quadrillage de composition et tous les capteurs visibles, on peut en faire ce qu’on veut.
Quand le niveau de luminosité est faible, le ou les capteurs (selon votre personnalisation) sont rétro-éclairés en rouge quand le point est fait ou quand vous changez de capteur.
Je regrette que ce rétro-éclairage ne soit pas constant sur demande, dommage à mon sens, car dans certaines situations de lumière difficile, ce serait un vrai plus. La conclusion précédente n’est plus vrai. Canon a fait une mise à jour du programme internet et depuis la version 1.1.1 (téléchargeable ici) le capteur actif peut être rétroéclairé en permanence.
Poids et prise en main:
Pour en finir avec le chapitre de l’ergonomie, je vais me pencher un peu plus sur sa prise en main. Car une fois sorti du carton, avec une optique montée sur la bête la sensation change un peu.
Comme expliqué plus haut, la préhension est très bonne, et ceci dans toutes les situations. Que l’on soit sous une pluie battante, ou dans le froid, sous une forte chaleur ou dans un endroit humide, on sait que l’appareil restera bien calé dans notre main.
Le 1Dx est lourd, on finit par rapidement le sentir peser sur nos vertèbres, mais c’est le prix à payer pour avoir un boîtier solide avec une construction irréprochable. Avec lui, aucune crainte d’affronter les éléments on sait qu’il résistera à tout… Je vous laisse juge: Cliquez ICI
Le poids n’est pas forcément qu’un désavantage, au contraire! Ce boîtier offre un très bon équilibre quels que soit l’objectif, qu’on soit avec un simple 50mm f/1,4 ou un 400mm f/2,8 la prise en mains et l’équilibre restent parfaits.
Les commandes du 1Dx sont placées à la perfection, celles-ci sont toutes dédoublées pour qu’on puisse les retrouver quelle que soit la position dans laquelle on tient l’appareil.
Que l’on soit en mode portrait ou en visée normale, que l’on ait de grandes mains ou des petites, les molettes et autres multicontrôleur tombent sous nos doigts naturellement. Il est plus qu’aisé de changer les réglages, de la valeur ISO, en passant par l’ouverture la vitesse ou encore le capteur AF désiré, tout se fait très intuitivement.
D’un point de vue ergonomique le Canon EOS 1Dx est une vraie réussite, difficile de trouver quelque chose à redire tant tout semble avoir été pensé pour s’adapter au mieux au photographe, et les possibilités de personnalisations sont impressionnantes.
Dans le cas du 1Dx la personnalisation de l’appareil photo n’est pas un vain mot. Nous verrons d’ailleurs ce point plus en détail en fin de test. En attendant, intéressons-nous à…
La qualité d’image:
Plusieurs choses rentrent en ligne de compte pour offrir la meilleure qualité d’image qui soit dans toutes les situations possibles.
- La qualité de l’exposition.
- La qualité de l’AF et sont suivie.
- La qualité des images fournies et la gestion de la montée en ISO.
Nous allons donc détailler ces trois points en regardant les réactions du 1Dx loin des labos de test, mais bien sûr le terrain. Commençons part…
La qualité d’exposition:
Canon EOS 1Dx | 24-70/2,8 L USM | 24mm | f/3,5 | 1/5’000s | 100 ISO
Quand je teste un appareil photo, je commence toujours par parler de l’AF. Ici je fais exception, car l’AF est étroitement lié à l’exposition, exposition que Canon a tout particulièrement soignée.
Sur le papier on nous apprend que le 1Dx cache en son cœur un tout nouveau module de mesure. Un capteur CMOS de 100’000 pixels est utilisé pour analyser l’image sur 252 zones (35 en basse lumière) et tient aussi compte de la couleur pour diminuer toute variance due à la source de lumière et à la couleur du sujet. Cela en exposition normale tout comme au flash. Ce module est même capable de reconnaitre les visages, une première dans ce genre d’appareil!
L’EOS 1Dx traite toutes ses infos en continu à des cadences très élevées, puisque la bête assure des rafales à 12 images par seconde. Ce n’est donc pas moins qu’un Digic4 qui est réquisitionné uniquement pour ce travail.
*Canon EOS 1Dx | EF 400mm f/2,8 L IS USM II x2 III | f/5,6 | 1/5’000s | 1’000 ISO
Sur le terrain, cela donne une exposition que l’on a peine à prendre en défaut. Que l’on soit en contre-jour, à la tombée de la nuit, en lumière artificielle ou naturelle…etc.
Pas moyen de vraiment la piéger, ou alors en la poussant vraiment dans ses derniers retranchements… Et là encore, ce n’est pas l’exposition même qui déclare forfait, mais la dynamique du capteur qui ne peut physiquement plus tenir la route.
Sans compter que des outils tels que la correction de luminosité sont plutôt efficaces pour aider à gérer au mieux les scènes difficiles.
Ce qui est encore plus impressionnant, c’est que toutes les informations de l’exposition sont utilisées pour soutenir et améliorer…
L’autofocus:
*Canon EOS 1Dx | EF 400mm f/2,8 L IS USM II | f/2,8 | 1/640s | 100 ISO
Canon était vraiment attendu au tournant sur ce chapitre qui durant ces dernières années fut sa bête noire. Les comparaisons avec Nikon n’ont jamais manqué. Et soyons francs, le géant jaune tenait la dragée haute dans cette confrontation.
De fait, Canon se devait de marquer un grand coup, il ne pouvait pas rater le coche.
Sur le papier, encore une fois les spécifications font rêver.
L’AF annonce pas moins de 61 collimateurs, 5 en double croix spécifiques aux objectifs ouvrant à 2,8 et 36 en croix, et le reste sensible aux seules lignes horizontales, le tout réparti en plusieurs zones pour une couverture étendue.
Comme expliqué plus haut, cet AF très performant est littéralement secondé dans l’effort par les informations venant droit du module d’exposition qui avec son capteur de 100’000 pixels et sa reconnaissance de forme et de couleur aide l’AF dans son travail de suivi.
Les possibilités de paramétrer l’autofocus sont très étendues, mais étonnamment très simples à comprendre et utiliser, ce qui n’était pas le cas sur les générations précédentes.
Il existe 6 réglages de base:
- Usage général.
- Le sujet peut se décaler momentanément de la zone AF sélectionnée (nageur, ski freestyle, tennis).
- AF instantané sur sujet qui pénètre dans la zone AF. Convient pour un calage rapide sur un nouveau sujet ou pour passer rapidement d’un sujet à l’autre (ski alpin, début de course vélo).
- AF dédié aux sujets changeant rapidement de vitesse ou de direction (sports mécanique, football).
- Mouvements erratiques du sujet (skate, gymnastique acrobatique).
- Combinaison des situations 4 et 5 (basket, photo animalière).
Pour chaque réglage il y a une explication en clair afin de s’y retrouver, on nous explique comment l’AF réagit et dans quel cas la configuration choisie sera utile, de plus on peut encore personnaliser chaque cas.
On peut choisir le nombre de collimateurs actifs, les zones dans lesquels ils seront actifs, le nombre de collimateurs liés les uns aux autres…etc.
Si tout cela parait compliqué, en réalité une aide disponible en permanence nous explique concrètement à quoi correspond chaque cas de figure. Il devient donc fort aisé de paramétrer son AF avec soin, ce qui était une vraie gageure sur les anciens modèles.
Au final, sur le terrain on se retrouve avec un appareil capable de gérer toutes les situations. De la simple mise au point sur un objet statique au suivi d’un oiseau au vol un peu erratique… Ou sur le point de prendre son envol!
Je vous propose de cliquer sur l’image pour voir un petit crop de l’image:
Canon EOS 1DX | EF 400mm f/2,8 L IS USM II | f/2,8 | 1/4’000s | 100 ISO
Durant ma longue cohabitation avec cet appareil, je lui ai fait affronter beaucoup de situations, des plus simples aux plus difficiles.
Ce que j’ai pu noter c’est que l’AF est ultra réactif. On sent qu’il accroche plus vite que le 1D Mark IV, et cela va au-delà de la simple impression.
Une fois la cible accrochée, si les réglages sont bien choisis et que l’opérateur travaille bien, l’AF ne décroche plus!
Il faut reconnaitre que c’est impressionnant de voir travailler la bête qui assure en même temps un suivi du point et la mesure de l’exposition sans erreur et le tout à 12 images par seconde.
Pour être tout à fait franc, je n’ai jamais vu un tel AF de ma vie… Mais je n’ai pas encore testé le Nikon D4 … ce qui ne saurait tarder!
Ce que je peux affirmer pour le moment, c’est que cette AF s’en sort haut la main, et ceci dans toutes les situations.
C’est si vrai, qu’avant d’avoir un 1Dx entre les mains, quand je faisais de la photo macro je réalisais le plus souvent la mise au point en manuel. Et bien, comme vous pouvez le constater avec la photo de la mouche présentée un peu plus bas dans le chapitre sur la gestion des ISO, je confie maintenant ce travail à mon boitier sans le moindre remords, et ceci même dans des conditions difficiles de luminosité.
L’AF du 1Dx est tout simplement indescriptible tant il est performant!
Passons maintenant à …
La qualité des images fournies et la gestion de la montée en ISO:
*Canon EOS-1D X | EF 100mm f/2,8 L IS USM (Macro) | f/5,6 | 1/125s | 12’800 ISO
Voilà un chapitre intéressant, car un appareil se doit en plus d’avoir une bonne exposition, un autofocus performant, de fournir une bonne qualité d’image, un rendu des couleurs fidèles, un piqué de qualité et avoir une bonne gestion de la montée en ISO.
Pour ce qui est de la qualité du piqué, le 1Dx s’en sort haut la main comme on peut le voir sur l’image ci-dessous qui n’a pas été retouchée, pas d’accentuation, elle est telle que sortie de Lightroom (je vous invite à cliquer sur celle-ci afin de voir le crop 100%):
*Canon EOS 1Dx | EF 400mm f/2,8 L IS USM II | f/2,8 | 1/4’000s | 1’000 ISO
Bien sûr, ce serait mentir que de nier l’influence que peut avoir une optique sur la qualité du piqué. Mais à objectif égal entre le 1D MKIV et le 1Dx il y a une différence. Le piqué est excellent, comme vous pouvez le constater avec l’image ci-dessus.
La taille du capteur lié au nombre de pixels, plus la technologie de Canon qui ne laisse plus d’espace entre chaque photosite ne doivent pas être étranger à ce rendu.
La qualité du piqué est bien là, ce qui est aussi présent de façon surprenante, c’est la justesse des couleurs.
Vous allez me dire qu’avec une bonne balance des blancs c’est quelque chose de logique, ce qui théoriquement n’est pas faux, mais qui sur le terrain n’est pas toujours juste, certains appareils ont des prédominances de couleurs. Ici, rien de cela! Les couleurs restent fidèles à la réalité.
Donc, rien d’extraordinaire à ce rendu de couleur “juste” qui devrait être une chose normale sur tout appareil, mais je devais le souligner.
Passons maintenant au chapitre que tout le monde attend et qui mérite une section pour lui tout seul…
La gestion des ISO:
*Canon EOS 1Dx | EF 400mm f/2,8 L IS USM II | f/4,5 | 1/250s | 25’600 ISO
Cette image du petit chat est prise à 25’600 ISO est comme on peut le voir très propre … du moins affichée à cette taille.
De façon presque étonnante, la montée en ISO du 1Dx reste pour le moins propre, et c’est peu de le dire.
Pour me faire une idée, j’ai d’abord réalisé une série d’images d’un rubik’s cube 5*5*5 devant lequel j’ai posé une carte mémoire (ce que je fais toujours pour mes tests de boitiers). J’ai ensuite augmenté les valeurs ISO d’un cran à chaque fois, et j’ai fait cela de 100 à 51’200 ISO:
C’est cette série d’images que je voulais vous présenter pour vous parler de la qualité du 1Dx en hauts ISO. Puis quelqu’un de fort avisé m’a fait remarquer sur un forum que ce genre de prise de vues idéales est loin de ce qu’on peut trouver sur la réalité du terrain.
En effet, un éclairage qui donne un 1/5 de seconde à f/5,6 pour 100 ISO, donnera 1/2500 de seconde à la même ouverture pour 51’200 ISO, ce qui est loin d’être la situation lumineuse la plus catastrophique. De fait, le fichier présenté ne souffrira que très peu du manque de lumière, ce qui sur le terrain est bien différent. En règle générale, on utilise de telles valeurs pour pallier à un manque de luminosité.
De même, pour mon chat qui bénéficiait tout de même d’un “bon éclairage” malgré les 1/250 de seconde qui peuvent paraitre légers quand on a 400mm de focale.
Il fallait pousser la machine plus loin, il fallait lui en demander plus, la mettre face à des scènes difficiles avec très peu de lumière, car qui peut le plus, peut le moins!
J’ai donc décidé de vous présenter des images comme celle ci-dessous où la montée en ISO était nécessaire pour obtenir un cliché correctement exposé, je vous laisse juger par vous même avec les exif.
*Canon EOS 1Dx | EF 24-70/2,8 L USM | 24mm | f/2,8 | 1/25s | 25’600 ISO
Comme vous pouvez le constater, 1/25 de seconde à f/2,8 pour 25’600 ISO on est loin des conditions d’éclairage optimum et dans le cas présent les 25’600 ISO n’était pas de trop.
J’aurais très bien pu vous présenter une image pour chaque valeur ISO avec son crop 100%, mais toujours dans l’idée que; celui qui peut le plus peut le moins; je me suis dit qu’il était bien plus parlant de vous montrer une photo dont l’ambiance lumineuse mettrait tout appareil à rude épreuve.
Il fallait une ambiance sombre où très peu de lumière filtrait pour avoir des zones d’ombres prononcées, là où la montée en ISO fait le plus mal.
Cette photo est prise à 51’200 ISO, il n’y a aucun travail de post-production dessus (je tiens le fichier RAW à disposition des plus curieux) on a donc toute latitude à améliorer les choses.
Je vous invite à lire les exif, puis à cliquer sur l’image ci-dessous pour avoir un crop 100% plutôt parlant:
*Canon EOS 1Dx | EF 24-70/2,8 L USM | 50mm | f/2,8 | 1/100s | 51’200 ISO
Impressionnant n’est-ce pas? Quand on pense que le fichier pourrait encore passer à la moulinette de programme spécialisé pour nettoyer l’image, on ne peut que constater que faire des photos à 51’200 ISO n’est pas une utopie.
Autant dire qu’un fichier issu du 1Dx est largement exploitable, et ceci jusqu’à 51’200 ISO.
À mon avis, mais c’est une notion bien subjective, on peut utiliser le 1Dx jusqu’à 12’800 ISO sans le moindre remords. Plus haut, cela demandera un travail en post-prod pour assurer un fichier qui soit réellement propre, et encore, tout ceci dépend de la destination finale de l’image et de votre sensibilité au bruit.
Pour ma part, j’ai imprimé quelques photos en A2+ faites à 51’200 ISO, et le rendu est impressionnant!
Les positions étendues 102’400 ISO et 204’800 ISO sont réellement des positions de secours… Quoique ! Car encore une fois, tout dépend de votre tolérance au bruit numérique.
Pour ma part, c’est la barre à ne pas dépasser, le point qu’il faut réserver pour une exception.
Voici un exemple d’image à 204’800 ISO où j’ai réellement poussé l’appareil dans ses derniers retranchements puisqu’on peut lire dans les exif: 204’800 ISO | f/1,4 | 1/30s autant dire que j’étais presque dans le noir.
*Canon EOS 1Dx | EF 50mm f/1,4 USM | f/1,4 | 1/30s | 204’800 ISO
La montée en ISO est des plus impressionnantes, surtout quand on sait que ce fichier est brut de capteur! Encore une fois, je tiens le RAW à disposition des plus curieux.
Sur le terrain ces possibilités se traduisent par des photos où l’on affiche 6’400 ISO sans se poser la moindre question et où 1’000 ISO devient une valeur banale.
Autant dire que quand on fait de l’animalier ou de la photo de sport, c’est un plus non négligeable, on sait que la bête en a sous le coude et c’est très rassurant en situation difficile.
Cela permet de faire des photos dans pratiquement toutes les conditions de luminosité, les limites sont grandement repoussées.
Mais pour aller encore plus loin et pour repousser encore un peu plus les limites, le 1Dx offre de larges possibilités de…
Personnalisations:
Un appareil photo comme le 1Dx est avant tout un outil qui va permettre au photographe de travailler dans les meilleures conditions.
Comme pour tout outil, pour que l’opérateur puisse en tirer le meilleur, il faut qu’il soit le plus adapté possible à sa façon de travailler.
De ce côté, le 1Dx permet une personnalisation poussée à son paroxysme.
Chaque bouton et molette sont paramétrables, on peut leur assigner une fonction bien précise qui pourra même être loin de celle pour lesquelles ils ont été pensés à l’origine.
Ainsi, pourquoi ne pas déclencher avec le bouton AF-One alors que nous ferons la mise au point avec celui qui sert à la mémorisation d’exposition.
Canon a même pensé à mettre un bouton supplémentaire au-dessus du test de PDC que l’on peut configurer à loisir.
Les fonctions personnalisées proposent 99 réglages différents, sans compter les réglages dans les menus mêmes.
On peut même aller jusqu’à choisir la latence au déclenchement, qui à sa vitesse maximum passe à 0,033 seconde au lieu des 0,055 d’origine, ce qui fait que le déclencheur devient très très sensible. En photo animalière c’est un vrai plus, alors qu’en packshot on aura besoin de moins de sensibilité.
Et c’est justement toutes ses différences entre la façon de photographier les sujets sur lesquels on va travailler, notre façon de faire, qui demande ce besoin de personnalisation.
Quelles que soient votre spécialité, votre façon de faire, cet appareil pourra s’adapter à vous et votre travail pour vous offrir le meilleur, vous pourrez sans problème le configurer à votre main!
Ce qui nous amène tout logiquement à la…
Conclusion:
Le Canon EOS 1Dx est si complet qu’il est difficile d’en faire le tour en un seul article. Il y a plusieurs choses dont je n’ai pas parlé, entre autres:
- la vidéo.
- La possibilité de passer de 12 à 14 images par seconde en rafale.
- Le double slot pour les cartes CF.
- le micro ajustement des zooms.
- La molette arrière qui se commande au toucher en mode vidéo.
- L’affichage des différentes informations sur l’écran arrière.
- ….etc.
Et pourtant mon article dépasse allègrement les 5’000 mots!
Je vous ai parlé de ce qui me semblait le plus important, de ce qui compte vraiment sur le terrain en tant que photographe, le reste n’est que bonus pour vous faciliter encore plus la vie.
Il y a beaucoup de situations dans lesquelles j’ai testé cet appareil que ce soit en extérieur, en studio, de nuit, de jour, par presque tous les temps et dans la plupart des conditions de lumières.
Il était donc impossible pour moi de vous livrer une image pour chaque situation, un compte rendu de chaque moment, je pense même que vous n’auriez pas lu jusqu’au bout.
Ce que je peux donc dire en conclusion, c’est que le Canon EOS 1Dx est certainement le meilleur appareil que j’ai eu la chance d’avoir entre les mains. Il a su m’accompagner dans tous mes travaux photographiques et il a parfaitement joué son rôle.
Je résumerais les choses en une phrase qui va vous faire comprendre ce que j’ai pu ressentir tout au long de ce test:
Je savais que je pouvais faire confiance à cet appareil, je n’avais dès lors plus qu’à me concentrer sur la construction de mon image.
On peut sans le moindre remords se reposer sur le 1Dx! On sait que son expo sera juste, que la mise au point sera excellente, on sait qu’il va nous délivrer un fichier de très haute qualité, on sait qu’on peut lui faire confiance!
Malheureusement, avoir une telle confiance a un coût, et celui du Canon EOS 1Dx n’est de loin pas donné. Je vous laisse faire vous-même vos recherches de prix, mais soyons franc, la plupart des photographes, aussi bien amateurs que pro, ne pourrons pas s’offrir un tel engin, bien que je le souhaite à tout le monde.
Le Canon 1Dx reste un produit exclusif, autant par sa fiche technique, la qualité de ses images que part son prix.
Il est aussi à noter que presque personne ne l’utilisera à 100%, mais ce n’est pas un mauvais point, mais une simple logique d’adaptation du boitier qui sera à l’aise dans toutes les situations et entre les mains des photographes les plus variés.
On ne l’utilise pas à 100%, car chaque photographe trouvera en lui ce qu’il cherche et ce dont il a besoin.
Tout le monde attendait Canon au tournant avec son nouveau vaisseau amiral, moi-même je n’avais pas passé le cap entre le 1D MKIII et le 1D MKIV, jugeant que le saut technologique n’était pas assez pertinent pour changer, mais la Canon à su nous présenter un produit qui frise la perfection dans sa catégorie. On ne sait pas trop quoi lui reprocher tant on a l’impression que le géant rouge a pensé à tout.
Canon a fait un vrai bon en avant!
Et je dirais que si vous hésitez à vous offrir le 1Dx, ces quatre points devraient suffire à vous convaincre:
- Son nouvel AF, certainement un des plus performants du marché.
- Sa mesure de lumière juste incroyable
- Sa gestion des hautes sensibilités impressionnante.
- Ses possibilités de personnalisation poussées.
En un mot, le Canon EOS 1Dx est un vrai “Must have” qu’il ne faut pas vous refuser si vous avez l’occasion de vous l’offrir!
Bon courage et bonnes photos… Surtout si elles sont prises avec un 1Dx!
*Je tenais à remercier tout spécialement Canon Suisse et en particulier Olivier V. pour sa patience, sa gentillesse, sa disponibilité et sa compréhension suite aux quelques soucis de communications. Merci à eux sans qui je n’aurais jamais pu réaliser ce test!
Le boitier de mes rêves… <3
J'ai du mal à croire que l'AF soit si spectaculaire… Je pratique le 1Ds premier du nom quelques temps maintenant, et il est très rare de le mettre en défaut ! (sauf quand j'oublie le couvre objectif…) Et cette montée en iso… Mais c'est de la science fiction pour moi avec mes 1250 iso max ! :p
Je bave…