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Test terrain: Nikon D800E (D800)

Je sais que certain vont me demander pourquoi je n’ai pas testé le Nikon D800, mais plutôt le D800E…

Le Nikon D800E est la copie exacte, le jumeau du Nikon D800… À une différence près, le D800E n’a pas de filtre passe-bas !

Je vois que certains sourient, car ils savent exactement de quoi je parle, alors que d’autres se demandent : “Mais c’est quoi un filtre passe-bas” ?

Sans entrer dans les détails, car ce serait compliqué et ce n’est pas le but de cet article, je vais vous expliquer dans les grandes lignes (et de façon très simplifiée) l’utilité de ce filtre.

Un filtre passe-bas, autrement appelé filtre anti-aliasing (A-A), est une astuce des constructeurs pour éviter un phénomène d’apparence proche de celui de l’aberration chromatique (bande de couleurs) qui se produit sur des motifs répétitifs. Pour remédier à ce problème qui n’est pas très esthétique sur une photo, on place ce filtre qui va “élargir” le rayon lumineux avant qu’il n’atteigne le capteur, ce qui empêchera ce fameux phénomène de se produire.

On va déduire par logique que si le rayon est “élargi” à cause de ce filtre, le piqué de l’image va forcément diminuer. C’est ainsi que Nikon a décidé de faire une copie conforme du D800 en lui retirant simplement son filtre pour gagner en  piqué !

Nous allons donc voir sur le terrain ce que ce boîtier à dans le ventre, et si sa version sans filtre pose problème ou non.

Pour le reste, un test du Nikon D800 aurait été un peu redondant, car les deux boîtiers ont tout en commun, si ce n’est cette histoire de filtre, rien ne les différencie.

De fait, un seul et même test pour ces deux reflex est largement suffisant !

Pré-Test :

J’attendais avec une impatience non dissimulée le colis de Nikon Suisse dans lequel se trouvait le D800E accompagné pour ce test de deux objectifs très sympas, le 24-120mm f/4 VR et le très fameux 200-400mm f/4 VRII.

Comme vous l’avez compris, mon but fut d’orienter ce test dans une version “nature” pour pousser le bébé dans ses derniers retranchements, là où il est le moins à son aise.

Il faut dire que la lecture de sa fiche technique nous fait penser que ses thèmes de prédilection ne sont pas la photo animalière :

Fiche technique
  • Capteur : plein format (24*36) de 36,8 Mpx
  • Viseur:  optique, 100%, grossissement 0,7x, dégagement oculaire 17 mm, quadrillage par surimpression
  • Écran : LCD 8 cm et 921 000 points
  • Mise au point : détection de phase TTL, Multi-CAM 3500FX, 51 points AF (avec 15 capteurs en croix) et illuminateur d’assistance AF. Sensibilité : -2 à +19 IL.
  • En mode visée sur écran : AF par détection de contraste et reconnaissance des visages.
  • Mesures d’exposition : mesure de l’exposition TTL à l’aide du capteur RVB 91 000 photosites. Matricielle 3D III, pondérée centrale et spot.
  • Vitesse d’obturation : 1/8000 à 30 secondes synchro-X 1/250s
  • Motorisation : 4 images par seconde
  • Sensibilité ISO : 100 à 6400 ISO extensible à 50 à 25 600 ISO
  • Mémoire : cartes mémoire SD et CompactFlash de type I (compatibles UDMA)
  • vidéo : 1920 x 1080
  • Alimentation : accumulateur Li-ion EN-EL15
  • Connexion : USB 3, HDMI, micro, casque, télécommande (prise 10 broches compatible avec d’autres accessoires).
  • Dimensions : 146 x 123 x 81,5 mm
  • Poids : 1 kg

Comme on peut le constater, avec 36 millions de pixels et une cadence de tir de 4 images par secondes, on est loin du foudre de guerre. On déduit tout naturellement que l’engin aurait toute sa place en studio.

Comme je ne fais jamais rien comme tout le monde, j’ai simplement décidé de voir la vie autrement, et d’emporter le petit dans la nature… Mais pas que !

Ergonomie :

Le Nikon D800 à première vue n’a pas beaucoup changé par rapport à son prédécesseur le Nikon D700, mais, si on se penche un peu plus sur les détails, on peut voir que le Nikon D800 a des lignes plus arrondies, plus harmonieuses.

Les principales commandes restent au même endroit, il y a pourtant quelques petits changements, comme le bouton d’enregistrement direct qui fait son apparition sur le capot supérieur de l’appareil,  juste à portée d’index, là où serait bien mieux placé le bouton ISO, qui lui reste sur le trèfle du barillet qui se voit ajouter une touche supplémentaire, celle du braketing.

Le Nikon D800 est doté d’un très large écran de contrôle (8cm) très bien défini qui permet de réellement juger de la “netteté” des images. Agréables, les images restent lisibles même en plein soleil.

Normal dans cette catégorie d’appareil photo, un afficheur digital sur le dessus avec toutes les infos nécessaires à la prise de vue.

Ce boitier est tropicalisé et ne rechignera pas devant une averse ou quelques intempéries, j’ai pu le constater avec plaisir sur le terrain.

D’ailleurs, vu la stature du boitier, qui reste imposante, on ne se soucie pas trop de sa solidité tant il dégage une impression de robustesse, qui sur le terrain reste un point rassurant.

Le Nikon D800 est un appareil de la catégorie pro, et cela se voit.

Le Viseur :

Nikon D800E | Nikkor 200-400/4 VR II | 400mm | f/4 | 1/400s | 640 ISO

Comme d’habitude avec Nikon, on est dans du superlatif et le viseur est un enchantement.

Grand, clair, agréable, une superbe visée.

Un boitier plein format avec un viseur 100% de qualité est toujours une très belle expérience. De plus, il faut reconnaitre que sur ce point Nikonfait le plus souvent un excellent travail.

Comme la plupart des viseurs de ce type d’appareil, on peut ajouter en surimpression une grille de composition et toutes les infos utiles se trouvent à portée d’œil.

En surimpression en plus du quadrillage de composition, on peut avoir les démarcations pour différent types de cadrage DX, 5/4, 3/2…etc.

Les collimateurs actifs sont rétroéclairés en rouge, et les capteurs adjacents sont signalés par un point rouge (selon réglage de l’AF).

Seul petit reproche, je trouve dommage qu’on ne puisse pas afficher en gris clair tous les capteurs disponibles. Mais c’est vraiment un tout petit détail pour ce viseur exceptionnel !

Prise en main :

Le Nikon D800 est un beau bébé et son poids, qui peut sembler un handicap, est à mon sens un atout.

Je n’ai jamais caché mon “penchant” pour les boîtiers lourds, qui offrent un bon équilibre avec les objectifs de toutes les tailles.

La préhension est très bonne, en grande partie grâce à un travail ergonomique soigné et aussi grâce au revêtement très agréable qui offre vraiment une bonne tenue en main, la poignée superbement dessinée n’est pas étrangère à cette sensation.

Pour le reste, l’ergonomie du Nikon D800 est dans la même ligne que la plupart des boitiers Nikon, où l’on trouve des boutons et des commandes dispersées un peu partout sur le boitier. Par exemple, le bouton ISO est toujours aussi mal placé, j’attends avec impatience qu’ils nous le mettent à portée d’index droit !

Les menus restent fidèles à Nikon,soit un peu fouillis et d’une logique toute personnelle à la marque jaune. Mais rassurez-vous, on en vient vite à bout après quelques jours et pour les Nikonistes de longue date, c’est déjà inscrit dans leur ADN…

Dans l’ensemble, sur le terrain le Nikon D800 est superbement réalisé, mis à part les deux trois petits soucis ergonomiques que j’ai relevés, toutes les commandes tombent facilement sous les doigts et les réglages sont aisés.

Joli travail ergonomique, à défaut d’être ce qui se fait de mieux, c’est au moins agréable et facile à utiliser.

Le capteur :

Voici un chapitre qui est inédit dans mes tests. Si je m’attarde ici tout spécialement sur le capteur, c’est pour deux raisons

  • Son nombre impressionnant de pixels qui le rapproche des moyens formats en terme de définition
  • Dans le cas du Nikon D800E le fait qu’il n’a pas de filtre passe-bas.

Les petites explications que je vais vous donner ici n’entrent pas dans les détails et sont fortement simplifiées pour que vous puissiez comprendre sans que nous nous perdions dans les détails techniques ou des notions de physique compliquées, qui n’intéresseraient que peu de monde.

Si vous voulez plus de détails, n’hésitez pas à m’en faire la demande dans les commentaires. Je répondrai avec plaisir au cas par cas.

Ceci étant dit nous allons commencer par…

Son nombre de pixels :

Les Nikon D800 et D800E  ont un capteur plein format (24*36mm) de 36,8 millions de pixels.

Ce nombre est plutôt impressionnant ! Pour vous faire une idée, si on fait un crop de 50% de l’image il nous restera plus de pixels que ce qu’en propose le Nikon D4 avec ses 16 millions de pixels.

Cela laisse rêveur, pour tout un tas de raisons que je n’ai pas besoin de vous énumérer.

Mais peut-être que ce “surplus” de pixels à un revers et qu’il peut poser problème?

En effet, si l’on prend le capteur et que l’on s’attarde sur la taille de ses photosites, on se rend compte qu’ils font 4,877µ ce qui est presque 3 fois plus petit que ceux du D700 et pas loin de deux fois moins grands que ceux du D4.

La densité de pixels et leur taille vont provoquer deux choses:

  1. Une diffraction en dessous de f/8
  2. Une plus grande sensibilité au flou de bougé

Ceci n’est pas une simple “impression” mais un phénomène physique.

Pour remédier à ça, le meilleur conseil à donner est d’utiliser le plus souvent possible un bon trépied, mais surtout, de doubler la vitesse de sécurité, et ceci malgré le trépied. En effet, même sur un trépied, avec certaines longues focales, la simple vibration du miroir peut se faire ressentir.

Avec les Nikon D800 et D800E il faut opérer comme en moyen format, avec les mêmes “exigences” pour obtenir la meilleure qualité.

Mais je vous rassure, une fois ces préconceptions bien en tête, les images que délivrent les Nikon D800 et D800E sont tout simplement exceptionnelles, comme nous le verrons plus loin dans le test.

Nous pouvons maintenant enchainer sur la particularité du Nikon D800E et le fait qu’il n’a pas de…

Filtre passe-bas :

Comme je vous l’ai expliqué en introduction de ce test, le Nikon D800E n’a pas ce fameux filtre.

À nouveau, nous sommes face à une réalité physique. Sans filtre passe-bas le piqué est meilleur, il devient même exceptionnel, par contre, revers de la médaille, un effet de “moiré” peut être observé.

De façon presque étonnante, on ne relève que très très rarement ce genre de problèmes avec le Nikon D800E.

Presque aucun cas de figure en photo “normale” ne présente réellement de problème, même en photographiant des tissus avec des trames serrées, je n’ai rien relevé, aucun problème dans 99% de mes presque 5’500 photos.

En réalité, pour être tout à fait franc, je n’ai eu qu’une seule série d’images (le même sujet) qui m’ont posé problème. Je vous laisse découvrir la photo ci-dessous :

Nikon D800E | Nikkor 200-400/4 VR II | 200mm | f/6,3 | 1/800s | 320 ISO

Comme on peut le constater, l’embarcation est en fibre de carbone. Ce matériel à la particularité d’être “tressé” ce qui lui donne un motif répétitif très régulier. Sous une lumière rasante (soleil couchant) l’effet est apparu.

Si on fait un crop 100% sur l’image, voici ce que l’on va découvrir:

On voit clairement le problème de moiré ici. On peut toujours essayer de rattraper le coup en post-production, mais cela sera difficile et il restera toujours quelques traces.

Mais pas d’affolement, car dans la très grande majeure partie des cas, ce phénomène ne se fait pas sentir !

Nous allons d’ailleurs nous pencher plus avant sur…

La qualité d’image :

Nikon D800e | Nikkor 200-400/4 VR II | 380mm | f/5 | 1/250s | 320 ISO

Le Nikon D800E affiche pas moins 36 millions de pixels au compteur. Ce qui reste énorme et vient chatouiller de près certains appareils moyen format.

Mais avoir beaucoup de pixels n’est pas forcément un gage de qualité. Alors, qu’en est-il pour le Nikon D800E ?

Plusieurs choses rentrent en ligne de compte pour offrir la meilleure qualité d’image qui soit dans toutes les situations possibles.

  • La qualité de l’exposition.
  • La qualité de l’AF et son suivi.
  • La qualité des images fournies et la gestion de la montée en ISO.

Nous allons donc détailler ces trois points en regardant les réactions du Nikon D800E loin des labos de test, mais bien sûr le terrain. Commençons par…

La qualité d’exposition :

Nikon D800E | Nikkor 24-120/4 VR | 120mm | f/4 | 1/400s | 100 ISO

J’aurais envie une fois d’écrire dans un de mes billets que le boitier que je teste a une mesure d’exposition vraiment nulle. Malheureusement ou heureusement, ce n’est pas avec ce reflex que je vais tenir de tels propos.

Même si pour un appareil de cette catégorie cela peut sembler le plus naturel du monde que la mesure de lumière soit parfaite, il faut tout de même noter que Nikon fait une nouvelle fois un travail exceptionnel sur ce point précis.

Je vais donc un peu me répéter en disant ce que vous avez déjà vu dans d’autres de mes tests…

On peut se reposer sur cet appareil qui saura exposer juste, quelle que soit la luminosité et à l’instar de son grand-frère le D4, les seules limites qu’il aura seront celles de la  « physique » autrement dit, la capacité du capteur à encaisser une grande différence de luminosité.

Il est d’ailleurs à noter que tout comme le module AF, le système de mesure de lumière est le même que celui du D4

La mesure d’exposition du Nikon D800 est une mesure matricielle « 3D » qui s’appuie sur un capteur de 91 000 pixels en RVB soutenu par une base de données de 30 000 scènes différentes.

Avec une vision en couleur et ce catalogue d’images, l’appareil photo est à même de reconnaître au mieux la plupart des situations de lumière et de réagir en conséquence. Que l’on soit à contre-jour ou à la tombée de la nuit, l’engin saura vous donner le meilleur de lui-même et vous offrir une expo aux petits oignons.

Mais sauf cas extrême comme de forts contre-jours ou autres amusements du genre, le D800 vous délivrera des images impeccables.

Si vous décidez de prendre vos photos en RAW (ce que je vous conseille) l’encodage sur 14 bits vous donnera la possibilité d’aller encore chercher des informations dans les ombres et les hautes lumières.

Le Nikon D800 n’a rien à envier à son grand frère du côté de l’expo, il est tout simplement impeccable !

Ce qui est une excellente transition pour vous parler de son…

Autofocus et piqué :

Nikon D800E | Nikkor 24-120/4 VR | 120mm | f/4 | 1/400s | 100 ISO

Ces deux paramètres sont la pierre angulaire d’une image de qualité. Sans l’un ou l’autre, les photos que l’on va produire vont nous sembler “molles”. Pour que l’image “croustille”, qu’elle nous offre de beaux détails, il nous faut les deux !

Penchons-nous en premier lieu sur le piqué.

Comme vous pouvez le voir avec l’image du phare ci-dessus (je vous invite à cliquer dessus) le piqué est juste époustouflant.

Il faut dire que la suppression du filtre passe-bas y est pour beaucoup !

À noter tout de même que le D800 “normal” pique déjà vraiment bien, dans le cas présent, avec le D800E on s’approche de la qualité des moyens formats en terme de piqué, vraiment, mais alors vraiment impressionnant !

Il faut voir un fichier imprimé pour apprécier à sa juste valeur la qualité des images que fournit le Nikon D800E

Il est aidé en ça par un autofocus juste irréprochable !

Nikon D800E | Nikkor 200-400/4 VR II | 400mm | f/5 | 1/3’200s | 320 ISO

Il faut dire que le module AF du Nikon D800E est directement tiré de celui de son grand frère le Nikon D4 et croyez bien que cela se sent !

Ici pas de problème à noter, l’engin fait son travail à merveille de façon rapide et avec une précision limite chirurgicale.

L’AF a 51 collimateurs et annonce une sensibilité à -2 IL. En prime et pour ne rien gâcher à notre bonheur, 11 des 51 collimateurs sont utilisables à f/8 ce qui est un vrai plus, surtout avec des objectifs comme les 600 mm f/4 ou 500 mm f/4 et dans le cas présent, avec le 200-400mm f/4.

Pour épauler cet AF qui semble déjà bien musclé, le module de mesure lumière qui reconnait les formes et les couleurs et analyse les scènes grâce à sa banque d’images va permettre d’améliorer le suivi et la mise au point en général.

Les possibilités de paramétrer l’autofocus sont très simples, pas de fioriture, on trouve exactement 5 choix :

La mise au point ponctuelle AF-S pour les objets statiques, et la mise au point dynamique, pour les objets en mouvement où 4 réglages sont possibles.

  1. AF 9 points : pour les sujets au déplacement prévisible, tels que coureur à pied, voiture…etc.
  2. AF 21 points : pour les sujets imprévisibles, tels que les joueurs de foot (sic).
  3. AF 51 points : pour des objets très rapides difficiles à garder dans le viseur, tels que les oiseaux
  4. AF suivie 3D : pour les sujets très difficiles, qui bougent de façon erratique, par exemple les joueurs de tennis.

Les réglages sont d’une simplicité enfantine et n’importe quel photographe, même débutant, saura paramétrer l’AF du D800. Sur le terrain, ce boîtier ne rate presque aucune photo. Son AF est très précis, nerveux et d’une réactivité incroyable. Pour autant que l’on choisisse le bon mode au bon moment, on est presque certain de ramener la plupart de ses photos nettes.

On pourrait penser que sa rafale un peu faible le met hors course pour la photo animalière, et bien il n’en est rien !

Avec un AF digne de ce nom, un piqué juste merveilleux, il saura vous accompagner dans vos balades nature sans le moindre problème.

Après, il est certain que ce n’est pas un D4 avec rafale 2,5 fois plus rapide, qui lui est plus à son aise sur de la photo d’action, mais on peut sans trop de remords envisager de faire du sport ou de la nature avec. Cela demande plus de “doigté” pour compenser le manque de rapidité de la rafale.

Nous allons maintenant nous pencher sur…

La gestion de la montée en ISO :

Nikon D800E | Nikkor 24-120/4 VR | 38mm | f/4 | 1/100s | 6’400 ISO

Voici une partie très importante et de la prise de vues.

La montée en ISO nous permet de surmonter le manque de lumière, mais pour que cela soit un vrai plus, il faut que cette montée en ISO se fasse proprement !

Comme je le dis dans la presque totalité de mes tests d’appareils photo, toutes marques confondues, cela fait un moment que j’ai pris parti de ne plus faire une série de photo à chaque valeur ISO pour vous les présenter.

Je pense simplement que prendre un objet en augmentant la valeur ISO n’est pas un compte rendu juste de la réalité du terrain !

En effet, un éclairage qui donne un 1/20 de seconde à f/5,6 pour 100 ISO, donnera 1/1’250 de seconde à la même ouverture pour 6’400 ISO, ce qui est loin d’être la situation lumineuse la plus catastrophique. De fait, le fichier présenté ne souffrira que très peu du manque de lumière, ce qui sur le terrain est bien différent. En règle générale, on utilise de telles valeurs pour pallier un manque de luminosité.

Quand on regarde la photo d’illustration de ce chapitre, on voit qu’elle a été prise à 1/100 de seconde, à une ouverture de f/4 pour 6’400 ISO. Si on tient compte de ce que je vous ai expliqué dans le chapitre sur le capteur, nous savons que la vitesse de sécurité normale pour 38 mm est de 1/40s et que doublé cela donne 1/80s, avec la petite marge de sécurité, à 1/100 s on peut dire qu’ici la valeur ISO élevée était un vrai besoin.

Si vous cliquez sur l’image pour voir le crop 100%, vous vous rendrez compte du superbe travail de Nikon qui délivre un fichier vraiment, vraiment très propre.

De base le Nikon D800E a une échelle ISO comprise entre 100 et 6’400 ISO, que l’on peut pousser de 50 à 25’600 ISO.

Dans la pratique, je conseille toujours de rester dans les valeurs de base d’un appareil, gardant le “supplément” pour dépannage seulement.

En bref, Nikon à fait un très beau travail et on pourra utiliser sans remords ses fichiers jusqu’à 3’200 ISO, avec un peu de travail en post-traitement à 6’400 ISO. Comme expliqué plus haut, je garderai par contre pour des cas exceptionnels les valeurs supplémentaires, quoiqu’un peu de temps sur un fichier à 12’800 ISO devrait être encore jouable.

Les petits plus…

le Nikon D800E embarque pas mal de petits “plus” pour nous aider et nous offrir des options supplémentaires.

Je pense entre autres à la vidéo, à la possibilité de visualiser et choisir différents formats (fx, dx, ..etc) avec le recadrage directement dans le viseur, le pilotage des flashs par le flash pop-up…etc.

Il y a donc beaucoup de choses à dire sur ce superbe boîtier, mais je n’en suis pas encore à la conclusion et j’ai déjà allégrement dépassé les 3’700 mots !

Je sais que pas mal d’entre vous auraient aimé que je sois encore plus exhaustif quant à ce superbe boitier, mais il est difficile pour moi de le faire plus, car le D800E est tellement riche que l’on pourrait facilement écrire un livre sur lui…. Ce qui a d’ailleurs été fait !

Si vous cherchez un excellent bouquin sur le D800 et D800E je me permets de vous conseiller le suivant dont j’ai fait la critique en fin d’année passée: Nikon D800 et D800E

Conclusion :

Nikon D800E | Nikkor 200-400/4 VR II | 400mm | f/4 | 1/400s | 640 ISO

Après quelques longues semaines passées avec le D800E, je peux dire que ce boîtier est vraiment exceptionnel.

Si on garde en tête le fait qu’il demande à être utilisé de façon plus délicate qu’un appareil lambda, si on prend soin de suivre quelques précautions d’usages, on pourra tirer le meilleur de ce reflex qui a vraiment beaucoup à donner.

Son frère “presque” jumeau, le D800 avec filtre passe-bas partage tout avec la version E, les avantages, comme les petits inconvénients. Il n’y a que question piqué qu’il sera un poil en deçà, mais sans le problème de moiré.

Je sais que parfois certains de mes lecteurs jugent que mes tests sont un peu trop “gentils” et que le plus souvent les boitiers présentés sont jugés comme bons, voire très bons.

Loin de moi l’idée de jouer les testeurs magnanimes, mais il faut avouer qu’à l’heure actuelle, la plupart des reflex de même catégorie sont souvent de très bonne qualité et on n’a que peu de choses à leur reprocher.

Pour voir du négatif, il faut pointer certains aspects précis, comme l’ergonomie, la couverture AF, ou des choses du même genre. Ce ne sont pourtant, la plupart du temps, que de petits détails qui n’enlèvent rien à la qualité même de l’appareil.

Encore une fois, avec ce test du Nikon D800E, je suis obligé d’admettre que la marque jaune a fait un travail exceptionnel, que ce reflex est superbe et qu’on n’a pas grand-chose à lui reprocher.  Aussi bien pour sa construction impeccable, que pour sa conception ou pour la qualité des fichiers qu’il délivre.

Si vous rêvez de vous offrir le Nikon D800 ou D800E et que vous avez encore quelques doutes, n’hésitez plus, ce boitier est réellement superbe !

Les quelques problèmes que j’ai soulevés lors de ce test ne devraient pas vous effrayer, croyez-le, ce reflex vaut vraiment le détour !

Bon courage et bonne photo !

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