Les problèmes informatiques d’un photographe …

Je vais vous raconter une petite histoire, celle d’une mésaventure, une petite mésaventure, mais qui m’a tout de même posé pas mal de problèmes.

Pourquoi?

Car un peu comme les équipes d’Appolo 13, on pense prévoir les futurs problèmes, comment réagir et quelles seront les conséquences. On essaye de limiter le risque et l’impact que cela pourra avoir … Sauf, que parfois on pense trop vite, on ne prend pas assez de recul et nous voilà à devoir surmonter pas mal de petits problèmes, pas graves dans l’ensemble, mais très vite particulièrement pénibles et handicapants.

Il faut dire qu’en 2016, photographie rime avec informatique, même pour les fanatiques de l’argentique, ils utilisent tous un ordinateur, pour scanner et gérer leurs photos.

Il est clair que l’outil informatique est devenu le prolongement du photographe, que celui-ci soit amateur ou pro, c’est dans la plupart des cas grâce à lui qu’on trie, classe, développe et transmet ses images.

Plus le temps passe et plus la demande en ressource informatique se fait forte, entre les appareils qui délivrent des fichiers de plus en plus imposants et la vidéo, on demande à notre ordinateur lors des traitements de fichiers, de travailler de façon intense et pour cela il faut une bonne installation informatique.

Mais c’est quoi une bonne installation informatique?

De mon côté, je suis photographe, pas informaticien, alors quand on me dit les caractéristiques de mon ordinateur, je fais la même tête que lorsque j’explique les spécificités du dernier Canon à mes amis, quelque chose, qui ressemble à ça O__° autant dire que ce n’est pas beau à voir.

Heureusement pour moi, j’ai un frère diplômé de l’EPFL en informatique et c’est lui qui gère très bien tout ça et qui est capable de choisir pour moi ce dont j’ai besoin, de me le configurer, de me l’installer et de me secourir quand je pleure que quelque chose ne va pas … et c’est un peu ce qui s’est passé l’autre jour.

Avant d’entrer dans le vif du sujet, il faut savoir que, tout comme pour la photo avec Canon et Nikon, je vis dans deux mondes, car j’ai PC et Mac. PC pour l’ordinateur fixe et Mac pour l’ordinateur portable.

Je fais ainsi car, comme je donne des cours Photoshop et autre LR, il me faut être à mon aise sur les deux plateformes.

Mon portable ne me sert donc que pour les cours et pour traiter les photos rapidement quand je suis en déplacement et/ou en voyage, il n’est donc de loin pas un double de mon ordinateur fixe.

Cette petite précision est nécessaire pour comprendre pourquoi la suite des événements a été une petite/minime …

Catastrophe:

Imaginez le scénario, je travaille sur une retouche importante, bien sûr, comme c’est devenu un réflexe pour moi, j’enregistre mon travail dès que je m’absente de mon poste de travail, même s’il y a la sauvegarde auto, on n’est jamais trop prudent.

Je clique sur enregistrer et j’entends “cric cric cric” un bruit que je n’aime pas du tout, mais alors pas du tout !

Au bout de deux vraies minutes, j’appelle mon frère au secours, verdict, rien à faire le disque dur est mort, il est mort de chez mort, plus moyen de lire ce qui se trouve dessus.

Ma première pensée est : Pas grave, tout ce qui est important est sauvegardé!

En effet, j’ai sauvé toutes les photos sur des disques durs externes et en prime, il y a une sauvegarde en temps réel du dossier photo sur un cloud (je donnerai un peu plus de détails sur ma méthode de sauvegarde plus loin).

J’ai aussi le même genre de sauvegarde pour tout ce qui concerne le travail, des documents au fichier PSD et autres joyeusetés du genre.

Ce que je n’ai pas sauvegardé, ce sont les choses qui ne me semblaient pas essentielles.

Mes petits fichiers pour me faciliter la vie (comme un fichier PSD avec toutes les adresses retour pour toutes les marques qui me prêtent du matériel, ainsi, j’imprime simplement le bon retour en deux cliques), toutes les astuces et autre pense-bête, toutes mes séries et films … etc.

En bref, rien de capital, mais c’est en les perdant que je me suis rendu compte que ce qui n’est pas capital peut être indispensable et que de les perdre démontre à quel point ces petites choses ont de l’importance.

En bref, j’étais d’un seul coup un peu triste de me dire que certaines choses, je ne les retrouverais pas et que d’autres allaient bien me manquer d’ici que j’arrive à les refaire où les retrouver.

Je pense entre autres à certaines images sympa trouvées je ne sais plus où dans les confins du net, en bref, j’ai commencé à voir la portée de ces “petites” pertes, qui finalement ne sont pas si petites que ça.

Comme c’est en tombant qu’on apprend à marcher, fini de ne sauvegarder qu’une partie de mon disque dur, cette fois je ferai les sauvegardes de tout et au pire je ferai le tri en temps voulu.

Malheureusement, je n’étais pas au bout de mes problèmes.

En effet, je me suis vite rendu compte que le plantage de mon disque dur n’était en fait que la pointe de l’Iceberg!

Un problème peut en cacher un autre …

Quand mon disque dur a pété, mon frère l’a mis sur un slot pour voir si c’était bien le disque dur qui était mort ou si le problème venait d’ailleurs et le verdict fut sans appel, il était bel et bien mort.

Du coup, comme j’ai un disque dur en SSD de “travail” et le disque dur de “stockage” normal, la solution était plus que simple, on achète un nouveau disque dur, on le branche, on le renomme comme l’ancien et ni vu ni connu je t’embrouille, mon ordi repart comme en 40.

Enfin, c’est une description très théorique, d’après mon frère c’est quand même un petit poil plus complexe que ça, mais l’idée est bien celle-là.

Sauf, que les choses ne rentrent pas dans l’ordre, bien au contraire, mon ordinateur plante de façon très régulière, fait des freez et autres joyeusetés du genre, si bien qu’au bout de deux jours, mon frère diagnostique la mort imminente de mon ordinateur, il faut acheter …

Un nouvel ordinateur:

Voilà le problème, je n’ai pas le choix, je dois changer d’ordinateur, car je ne peux plus travailler sur l’ancien et j’ai beaucoup de travail en retard, le crash du disque dur m’ayant déjà fait perdre un bon jour et demi.

Malheureusement, acheter un nouvel ordinateur, c’est aussi perdre pas mal de temps, surtout que j’ai besoin d’une configuration qu’on ne trouve pas facilement en stock dans le premier magasin venu, il faut dire que je dois gérer des RAW d’appareils qui me sortent 60 et 100 millions de pixels, que je fais aussi des montages complexes sur Photoshop pour certains de mes clients avec parfois des PSB, qui contiennent plus de 200 calques sans compter le montage vidéo et autres joyeusetés du genre.

En gros, j’ai besoin d’une machine qui tourne comme une machine de course, genre, une Mercedes AMG GTR …

Du coup, comme personne n’avait la configuration dont j’avais besoin, on a dû faire une commande spéciale, ce qui voulait dire attendre au moins trois jours pour que l’engin arrive.

Une fois l’ordinateur arrivé, reste à le configurer et c’est là que commence le truc super cool de la comparaison des deux systèmes pour ne rien oublier.

Il y a des programmes plus ou moins simples à réinstaller, prenons l’Adobe Créative Cloud, on se connecte, on choisit les programmes dont on a besoin, dans mon cas:

On les télécharge et c’est fini, mais pour d’autres, c’est plus complexe, c’est par exemple le cas des programmes dont l’éditeur m’a offert la licence pour le test et que la clef m’a été envoyée par mail, c’est une recherche parfois un peu fastidieuse.

En bref, il faut pas mal de temps pour tout réinstaller et configurer pour que ça fonctionne comme avant et que je puisse retrouver un outil de travail performant.

Résultat des courses, si j’ai une superbe machine, qui ronronne et qui en a sous le capot, j’ai perdu une semaine de travail … et du coup, j’ai beaucoup, beaucoup de retard!

Ce retard que je vais devoir m’employer à rattraper durant la semaine … je sens que ça va être drôle!

Conclusion:

Personne n’est à l’abri d’un problème, c’est un état de fait, cela fait partie de la vie et on n’y coupe pas, surtout en informatique, une telle mésaventure nous arrive forcément un jour ou l’autre.

Le but n’est donc pas tant de se préserver des problèmes, que de tout faire pour les surmonter quand ils arrivent.

Je pensais vraiment être dans une bonne ligne et avoir pris les précautions nécessaires.

Dans l’absolu, ce n’est pas faux, vu que je n’ai rien perdu de dramatique ou d’essentiel pour continuer à travailler ou même en ce qui concerne ma “mémoire numérique”, tous mes documents, photos et vidéo d’importance ont été sauvegardé, de ce côté aucun souci.

Pourtant, l’essentiel, la base, le plus important est une chose, mais le superflu et l’efficacité en sont une autre.

Il ne faut jamais pleurer sur le lait versé de ces petites erreurs, qui cumulées ont créé un gros problème, j’ai su tirer les leçons qu’il faut.

Premièrement, tout mon PC est dorénavant sauvegardé comme suit:

• Une copie en temps réel sur un cloud
• Une copie en temps réel sur un disque dur externe (qui est lui-même sauvegardé en temps réel sur un autre cloud)
• Une copie toutes les deux semaines sur un disque dur externe, qui est placé au coffre et remplacé par celui qui y était déjà (donc deux disques durs, qui font la rotation).

La sauvegarde en elle-même ne change pas, mais c’est surtout ce que je sauvegarde qui évolue.

J’ai aussi fait une liste complète de tous les programmes avec leur clef d’activation et où les trouver au besoin.

J’ai également noté tout ce qui me semble important pour gagner du temps et j’ai décidé de noter ainsi chaque élément qui arrivera sur cet ordinateur.

La prochaine fois, la seule chose, qui me fera perdre du temps sera l’achat de la machine … enfin, j’espère quand même que mon prochain changement se fera de façon volontaire et non pas suite à la mort de mon ordinateur.

J’espère que vous n’avez jamais eu droit à ce genre de mésaventure et je vous conseille plus que vivement de bien penser à vous organiser en cas de problème, les regrets n’aident pas, au contraire!

Bon courage et bonnes photos!