Imaginez la scène, vous voyez cette jolie cigogne se découper sur ce fond foncé. Et vous voulez prendre la photo.
Problème, le blanc plumage de la cigogne est cramé et voilà qu’on a perdu tous les détails du plumage.
Cela vient du fait que la mesure de votre appareil photo était réglée sur la multizone.
Mais qu’est-ce que c’est que ça?
Petite explication des différentes mesures, pour ne plus jamais voir une de vos photos mal exposées.
Sur nos reflex il existe plusieurs modes de mesure de lumière qui permettent d’obtenir une exposition correcte.
Elle porte différents noms selon le constructeur, par exemple “mesure matricielle ” pour Nikon, “mesure évaluative” pour Canon…etc
Le principe reste pourtant le même, la surface est divisée en plusieurs zones comme on peut le voir sur l’image. Sur chaque zone une mesure de la lumière est prise. Puis une moyenne est calculée par l’appareil photo pour obtenir la meilleure expo en tenant compte de chacune des zones.
Plus il y a de zones où sont effectuées les mesures, plus l’expo sera précise.
Par exemple, sur mon appareil photo les mesures sont prises sur 63 zones différentes, comme on peut le voir sur l’image.
Il faut savoir que la mesure multizone est très efficace. On peut dire, que dans la grande majeure partie des cas, elle expose juste et il n’y a aucune soucie, on peut lui faire confiance.
Pourtant, il peut arriver qu’elle se fasse piéger.
Comme on peut le voir sur cette image ou j’ai transposé la zone de mesure à la photo de ma cigogne, on peut se rendre compte de la répartie des tons clairs et des tons foncés.
Les zones sombres sont majoritaires, et l’expo va s’arranger pour que toute l’image soit correctement exposée selon sa moyenne.
Du coup, le plumage blanc va donc être surexposé pour pouvoir compenser le fond plus foncé.
C’est d’autant plus vrai sur les boitiers qui ont une mesure multizone asservie au capteur AF sélectionné.
Il suffit que celui-ci soit dans une zone trop claire ou trop foncée pour influencer l’expo et provoquer une surex ou une sousex selon le cas.
Si ces cas de lumière difficiles sont rares, il faut tout de même savoir qu’il existe de quoi parer à cette éventualité.
Et c’est grâce à la fameuse mesure spot qu’on va pouvoir se sortir de ce petit problème.
La mesure spot va prendre une mesure sur une toute petite partie de l’image. En général entre 2 et 3% de la surface totale, selon les modèles d’appareil photo.
La mesure spot est très proche de la mesure pondérée, qui agit de la même façon, mais en prenant 12 à 15% de l’image. Elle est donc un peu moins sélective. Je passerais rapidement dessus, car une simple déduction vous fera comprendre comment elle fonctionne.
Retournons donc à notre mesure spot.
Pour illustrer mes propos, j’ai pris ce matin deux photos. (Très tôt, comme vous pouvez le voir sur l’horloge qui annonce une fois 6h15 et une fois 6h16.)
Une a été faite avec la mesure multizone, et l’autre avec la mesure spot sur le bord de la lampe.
On peut constater que la mesure multizone s’est fait piger par la lampe qui est cramée, et du coup provoque une ombre sur le cadran LCD qui devient difficilement lisible.
La mesure spot sur le bord de la lampe a permis de ne pas cramer la lampe et de garder une bonne lecture sur le cadran.
Comme je l’ai dit plus haut, la mesure pondérée centrale fonctionne de la même façon que la mesure spot.
D’ailleurs, certain boitier qui dise avoir une mesure spot, ont en fait une mesure pondérée centrale, car elle est plus proche des 12% que des 2%.
Personnellement, je n’utilise pas la pondérée. Je l’ai même enlevé des réglages sur mon boitier.
La plupart du temps je suis en multizone et je corrige l’expo (avec l’expérience ça vient tout seul) et pour les cas difficiles, comme la cigogne, je passe en spot.)
Maintenant, pour ceux qui ne connaissaient pas, il ne vous reste plus qu’à faire quelques essais.
Bon courage et bonne photo.