Non, je ne vais pas vous présenter mes photos, ni même cette fois vous donnez des conseils techniques pour les faires.
Non, je vais simplement tirer le bilan d’une journée au Salon de l’auto pour un amateur de photo.
Chaque année depuis cinq ans, j’ai eu la chance d’avoir accès aux journées presse de cette manifestation. Cette année, malheureusement, je n’ai pas eu droit à ce traitement de faveur.
C’est donc dans un esprit d’enquête que je me suis rendu comme tout bon photographe amateur dans ce salon.
Objectif, quel sont nos chances en tant qu’amateur d’obtenir une photo dont on peut être fière?
Commençons par le commencement.
La lumière est la base de nos photos. Donc, qu’en est-il?
J’ai pris plusieurs mesures pour savoir en moyenne où on en était.
Il faut bien sûr tenir compte que selon l’environnement où se trouve la voiture ( sol foncé ou clair, voiture foncée ou claire, spot spécifique au stand…etc) les mesures peuvent changer du simple au double.
La moyenne était pourtant de 1/200s à F/4 pour 400iso.
Je me suis callé sur 400iso, car c’est une valeur souple, qui offre une image propre même avec des boitiers qui ne sont pas récents, et qui à l’avantage de permettre des vitesses d’obturation qui restent rapides.
Question lumière donc, ça ne va pas trop mal. On trouve pourtant une différence assez marquée entre les journées presse et les journées ouvertes à tous. Il suffit de lever les yeux au plafond pour se rendre compte que les spots et autres éclairages ont diminué presque de moitié.
Passons maintenant à la prise de vue elle-même.
Ici j’ai cherché à voir quelles étaient les possibilités d’avoir de bons angles.
Et voilà que la difficulté commence. A moins de prendre des détails de la voiture (comme le fait très bien Franck ICI) on est embêté par deux choses.
La première, le public. Malheureusement, même quand il essaye de faire attention, ils sont partout. Ce n’est pas un reproche, d’autant que nous sommes nous-mêmes gênants pour les autres photographes.
Mais il faut reconnaitre qu’il est très difficile, voir impossible de prendre une photo sans avoir plusieurs personnes qui viennent se placer à des endroits gênants.
La deuxième difficulté, c’est les barrières. Et bien entendu, elles se trouvent toujours sur les stands les plus intéressants. Sans vouloir dénigrer une marque par rapport à une autre. C’est bien plus sympa de prendre en photo une Lamborghini qu’une Citroëne C1.
La barrière peut tout de même être un avantage, car si elle ne permet pas de trouver un angle original, elle a le mérite de tenir éloigné le public de la voiture….encore que, les invités du stand ont une fâcheuse tendance à coller à la voiture comme si c’était un attrape-mouche.
J’en viens alors au troisième point, entrer sur les stands de prestige.
Ici, premier constat, l’habit fait le moine.
Compact= Pas crédible = Rêve pour entrer sur mon stand.
Reflex = Crédible = On peut commencer les débats.
Donc, quels sont les stands sympa, des stands moins sympa?
Première chose, ne pas changer la tactique de négociation pour ne pas fausser la “mesure“. La tactique a toujours été la même. Je suis passionné de voiture et de photo, est-ce qu’il y a possibilité d’entrer juste quelques secondes pour prendre un où deux clichés.
A partir de cette base, on argumente, parlemente …etc
Premiers essais chez Ferrari. Là pas de soucie, je connaissais d’avance le résultat, même pendant les journées presse ils arrivent à refuser des journalistes !!! Donc pas de surprise ce fut un refus.
Je tourne sur ma droite et me dirige vers Audi en prévision de faire des photos sur le stand Lamborghini. J’ai aussi eu droit à un refus. Je fus plus étonné, car Lambo est généralement plus ouvert.
De façon proprement incroyable, c’est chez Rolls que j’ai eu le plus de facilité à convaincre une personne de me laisser jouer les paparazzis de voiture.
Il n’en reste pas moins que la plupart des grandes marques ne laissent pas entrer une personne sur le stand sans un sésame qui peut avoir la forme d’une connaissance ou encore d’une invitation! (à quelques exceptions près, comme Porsche, Astone Martine, Jaguar…etc qui ont été plus que corrects !)
C’est vers les préparateurs qu’au final on a le plus de chance de se voir ouvrir les portes pour photographier de belles voitures.
Chez eux, une petite discussion suffit la plupart du temps pour qu’ils acceptent que l’on prenne quelques photos. Il reste vraiment la meilleure solution, et le plus souvent les voitures qu’ils présentent valent vraiment le détour.
Que penser de tout ça?
Au final, je dirais que le salon de l’auto question photo, ce n’est pas tout à fait ça.
Très difficile d’obtenir ce que l’on veut, aussi bien à cause du nombre de personnes qui perturbent beaucoup les photos, que des angles de prise de vues restreinte.
Mais il ne faut pas voir ça comme du fatalisme, mais au contraire un très bon défi à relever. Un défi qui va nous pousser à ouvrir l’oeil et nous faire réfléchir à comment sortir le meilleur dans des conditions qui ne sont pas forcément faciles.
Bon courage et bonne photo.