Si vous êtes des habitués de mon blog, vous avez déjà vu mes deux premiers articles sur la couleur.
- Le premier, qui vous démontrait l’importance d’avoir un bon écran: ICI
- Le deuxième, qui vous expliquait les basses de la couleur avec l’importance des profils: ICI
Aujourd’hui, je ne vais pas vous parler technique, je vais vous expliquer comment gérer au mieux les couleurs lors d’une prise de vue.
Pour qu’une photo ait de l’impact, il faut cumuler plusieurs choses.
Un sujet, une composition soignée et une harmonie des couleurs.
Il y a bien sûr plus pour réussir une photo, mais si on arrive déjà à réunir ces trois éléments, on est bien parti pour faire une image agréable à regarder.
Le sujet et le cadrage sont les paramètres les plus faciles à contrôler.
Pour la couleur c’est une autre histoire, car dans la plupart des cas on la subit plus qu’on la contrôle.
Pourtant, avec un peu de pratique ce ne sera pas si difficile de repérer les bons agencements de couleurs !
Première étape, comprendre ces fameuses couleurs.
Avant toute chose, il vous faut connaitre les trois groupes de teintes réparties en différents tons.
- Les tons chauds: Rouge, Orange, Marron, Jaune, Vert clair
- Les tons froids: Bleu, Vert, Violet
- Les tons neutres: Gris ou toutes les autres couleurs qui ont au moins 50% de noir ou de blanc
Ces différents tons, quand ils sont dominants dans une image, vont donner l’ambiance de la photo.
On voit ça très bien avec une balance des blancs qu’on fait volontairement aller dans certains tons pour donner une atmosphère bien définie à l’image.
Maintenant qu’on a compris les tons, comment agencer les couleurs entre elles ?
Le mieux est d’utiliser la complémentarité des couleurs.
Les couleurs complémentaires ? … Mais c’est quoi ?
C’est toutes les couleurs qui se trouvent l’une en face de l’autre dans le cercle chromatique:
C’est un phénomène physiologique propre à l’homme (ou à toutes espèces qui ne possèdent que trois types de cônes).
Cette petite particularité fait qu’il est agréable à l’œil de voir toutes choses qui possèdent des couleurs complémentaires.
C’est une simple réaction de notre cerveau qui a pour conséquence de trouver plus “d’impact” à une image qui aura pour base du jaune et du bleu, qu’une image qui aura pour base du marron et du bleu.
Ceci est bien sûr un exemple parmi tant d’autres.
Il est facile de démontrer cette particularité et de déterminer une complémentaire en utilisant la propriété de rémanence des cônes de l’œil.
Il suffit pour cela de placer sur une surface blanche, la couleur dont on veut déterminer la complémentaire, de la fixer pendant une minute, puis de la retirer. On voit alors apparaître sur la surface blanche la couleur complémentaire.
Par exemple, fixez le carré rouge de l’image de gauche pendant environ une minute.
Fixez alors l’image blanche de droite. Vous devriez alors voir apparaître une tache cyan en son milieu.
Il est également probable que lorsque vous avez fixé le carré rouge, vous commenciez à apercevoir un halo cyan autour du carré rouge, du fait que lorsque l’œil fait des micro-mouvements, les cellules optiques qui ne voyaient que du rouge voient du blanc.
Vous pourrez remarquer que sur le cercle chromatique, elles sont bien diamétralement opposées.
Les cônes L (récepteurs des rouges) se sont « habitués » à voir du rouge, et les cônes correspondants aux couleurs primaires vert et bleu transmettent donc un signal plus fort que le cône rouge dans le blanc de l’image de droite.
Avoir des couleurs complémentaires peut aider, mais malheureusement cela ne fait pas tout dans une photo.
Pour preuve, l’image ci-dessus qui à une composition soignée, des complémentaires…mais dont la mise en scène et le sujet ne sont pas captivant, voilà une bonne démonstration sur le fait qu’il faut bien tous les éléments pour produire une image forte.
Maintenant qu’on a vu les couleurs complémentaires, voyons le ton sur ton.
Le ton sur ton ?
C’est composé une image dans les mêmes valeurs de couleurs, dans les mêmes tons.
C’est créer une sorte de monochrome en couleur.
Pour réussir une telle image, il faut faire attention à deux choses:
La première: Ne pas utiliser une couleur vive et la même couleur “délavée“.
En effet, rien de pire que de marier un rouge bien claquant et un rouge délavé, notre oeil n’aime pas du tout ça.
Il faut rester dans les mêmes tons, mais en essayant de respecter la “vivacité” des couleurs.
La deuxième: C’est que l’on peut prendre d’autres couleurs pour faire ce monochrome que celle de base.
Il va alors falloir “duper” notre œil pour qu’il ne ressente pas le changement de couleur, pour ça, nous allons encore nous servir de la roue chromatique.
Il suffit alors d’un peu déborder à gauche et à droite de la couleur de votre choix.
Rien de mieux qu’une photo pour illustrer des propos, ne dit-on pas qu’une image vaut mieux que mille mots.
Je ressors donc une photo que vous avez déjà vue, et qui se nommait… Le verre
Comme on peut le voir, je suis resté dans la gamme des verts. J’ai ajouté un peu de jaune, qui ici ne choque pas.
En effet, le jaune est très proche du vert dans la roue chromatique.
De cette façon, on peut “piéger” notre cerveau qui voit toute l’image dans les mêmes tons.
Au final:
Vous pouvez vous faire confiance, un peu de pratique et de bon sens et le tour sera joué.
Il y a beaucoup de façon d’harmoniser les couleurs, laissez aller votre imagination !
Cette application est le must en la matière!
Une roue chromatique que vous pouvez gérer du bout des doigt, vous pouvez prendre une image en extraire une couleur et lui demander les complémentaires, les tons les plus proches…etc.
Un très bon investissement !
Maintenant, avant de déclencher, pensé à bien tenir compte des couleurs qu’il y aura dans votre image.
Bon courage et bonne photo.