Voici un endroit de Suisse que j’aime particulièrement.
Je ne peux que vous inviter à y faire un tour (si ce n’est déjà fait) si vous n’habitez pas trop loin, cela en vaut le détour.
Deux superbes espaces sont là pour vous dépayser:
- Le Jungle Trek, une serre énorme où est reproduite une partie de la jungle tropicale et où l’on peut croiser en liberté de nombreux oiseaux (spatule rosée, toucans arc-en-ciel, râle de Cayenne…etc.) ainsi que d’autres animaux.
- La volière aux papillons, très grande volière où évoluent en toute liberté des dizaines d’espèces de papillons différentes au milieu des plantes tropicales … et vous pourrez aussi croiser d’autres surprises telles que quelques espèces de colibris.
Il y a encore d’autres choses à découvrir, mais aujourd’hui je vais me pencher plus spécifiquement sur la volière aux papillons.
Pourquoi?
Car, lors d’une discutions avec l’un de mes lecteurs, il m’a suggéré que:
Si on n’a pas du matériel de pointe, du matériel pro, on ne peut pas faire de bonnes photos là bas (sous entendu le papiliorama) !
Tiens donc?
Alors, je me suis dit, relevons le défi, et faisons les photos avec les spécificités du matériel standard !
Habituellement, lors de mon pèlerinage au papilorama j’utilise mon 70-200/2,8 L IS USM pour les papillons.
Donc, il me fallait quelque chose de plus standard.
J’ai opté pour mon 24-70/2,8.
Je sais, on ne peut pas dire que c’est le genre d’objectif qu’on trouve habituellement en duo avec les reflex moyen de gamme ou entrée de gamme … MAIS! … Car oui, il y a un mais ! Le but était d’avoir un rang dit standard, pour le reste, il n’est pas stabilisé et je me suis interdit toutes ouvertures en dessous de F/5,6.
J’ai aussi pensé à ne jamais faire une mise au point sous la barre des 45 cm (bien que beaucoup de transtandard de base ont une position dite “macro” qui offre une mise au point plus courte).
Je me suis autorisé le flash diffusé avec les moyens du bord (exactement comme on pourrait le faire avec un flash pop-up), et aucune montée au-dessus de 1’000 iso (ce qui pour les reflex de base actuelle est une valeur que l’on peut atteindre sans trop de remord)
Et pour finir, le tout en mesure matricielle…aucune mesure spot !
Le résultat ?
Quand on est habitué au confort d’une optique stabilisée avec un rang confortable pour prendre les photos de loin (très bien pour ne pas effrayer ces petites bêtes et ne pas leur courir après) il est vrai que le changement n’est pas des plus aisé.
Toutefois, cette expérience m’a permis d’aborder mon sujet différemment.
J’ai dû prendre en compte certains éléments comme l’arrière-plan. Si à 70mm ouvert entre 5,6 et 10 le fond est effectivement flou, il ne se noie pas dans un bokeh comme on peut l’obtenir avec le 70-200/2,8 à pleine ouverture (exemple avec le 200mm dans mon article sur la proxiphotographie ICI)
Du coup, le regard doit être plus attentif sur ce qui se passe derrière, et le testeur de PDC n’est pas un luxe ici.
Le 70mm demande aussi de s’approcher plus, là où avec le 200 j’avais l’habitude de “shooter” de loin tel un paparazzi, j’ai dû avec mon 24-70 m’avancer en douceur pour éviter d’effrayer certains papillons qui sont timides.
Souvent, faute de pouvoir m’approcher assez près, j’ai dû revoir ma façon de cadrer, et penser à intégrer le papillon dans son décor.
Et pour finir, la dernière difficulté c’est la luminosité.
En effet, avec un objectif stabilisé et qui est très lumineux, on peut se contenter de 400 iso et n’avoir presque aucun risque de flou du au bougé.
Ici, c’était plus difficile, mais tout à fait gérable.
Le bilan
Il faut être franc, avec du matériel spécifique et de qualité (j’imagine très bien avec un 100 macro stabilisé) il est vrai que la vie est plus simple.
Pourtant, j’ai presque ressenti que ce confort m’a souvent rendu un peu paresseux et m’a empêché de chercher plus de créativité.
Ici, j’ai dû faire plus appel à une certaine réflexion avant de composer mes images.
J’ai dû réfléchir plus longtemps, avoir plus de patience pour attendre qu’un papillon soit au bon endroit…etc.
Au final, je dirais que ce retour aux sources m’a fait un bien fou.
La prochaine fois, même si j’utilise du matériel plus performant, j’essayerais de ne pas oublier les bonnes leçons que j’ai tirées de cette expérience.
Je vais prendre mon temps, faire attention et ne plus simplement m’appuyer sur les facilités que m’apporte mon équipement.
Quant à ceux qui y vont avec du matériel standard, pas de crainte à avoir, on peut s’en sortir assez facilement et même en tirer une très bonne expérience !
Bonne photo et bon courage !