Comme vous le savez maintenant, quand je teste un objectif, c’est toujours sur le terrain, pour le Canon EF 70-200/2,8 L IS USM II ce fut aussi le cas, et de belle manière, puisqu’en plus de le tester sur notre bon vieux continent, le joujou a parcouru des milliers de kilomètres pour me suivre jusqu’aux États-Unis.
Si je ne fais pas de test sur mire ou en laboratoire, c’est pour la simple raison que des magazines ou sites l’ont déjà fait, et bien fait. Et comme je l’ai dit dans mon test du Canon EF 400/2,8 L IS USM la plupart des photographes veulent savoir ce que donne l’engin sur le terrain, c’est au final bien plus important pour nous que de savoir qu’il a une belle courbe FTM, etc.
Comme d’habitude je parle trop, alors, commençons!
Aspect et Ergonomie:
Comme le 70-200 est une version deux, beaucoup vont être intéressé par faire la comparaison entre la première génération et le dernier né.
J’avoue moi-même ne pas y avoir résisté, et c’est un bon moyen de vous parler de son physique et de son ergonomie.
Toujours livré avec le même sac de transport blanc crème, on pourrait à première vue presque croire à un jumeau de l’ancienne version.
D’ailleurs, à regarder rapidement, il est difficile de les différencier l’un de l’autre. C’est en allant dans les détails que les petits changements sautent aux yeux.
Mis côte à côte, on peut rapidement voir qu’à quelques mm près, ils ont les mêmes dimensions.
Les plus gros changements sont:
- Le pare-soleil qui change de forme, qui à une finition moins brillante (donc moins sensible aux coups) et qui utilise un très ingénieux système de bouton pour qu’on puisse le “cliper” en toute sécurité (voir ICI).
- La bague de mise au point bien plus large (et donc encore plus agréable).
- L’emplacement des sélecteurs qui est moins proéminent.
Dans la pratique ces petits changements ergonomiques sont de vrais plus.
De petits détails qui apportent beaucoup, comme on va pouvoir le voir dans la suite du test.
Sur le terrain:
Je vais rester en premier lieu dans l’ergonomie avant de passer aux performances techniques.
Prise en mains:
La première chose que j’ai pu remarquer avec cet objectif, c’est qu’aussi incroyable que cela puisse paraitre, il est à son aise avec toute sorte de boitiers.
Couplé à un Canon EOS 1D, il trouve parfaitement son équilibre. Entre le poids du boitier et celui de l’objectif s’opère une alchimie parfaite et le tout est très agréable ce qui donne une prise en main à la limite de la perfection.
D’autant que le collier de pied n’est pas le moins du monde gênant.
Canon EOS 1D MKIII – EF 70-200/2,8 L IS USM II – 140mm F/3,2 – 1/1600s – 100iso
Monté sur un “petit” boitier, tel que le Canon EOS 550D on pouvait s’attendre à une sorte de déséquilibre, mais bizarrement ce n’est pas le cas. La prise en main n’est pas aussi “génial” qu’avec le 1D, mais l’équilibre reste bon. Peut-être que cette sensation vient du fait que l’objectif à un poids conséquent (sans être trop lourd) ce qui induit qu’il “porte” le boitier dans cette configuration, d’où la sensation d’une prise en main très agréable.
En parlant d’agréable, j’aimerais souligné deux choses:
- La bague de zoom, souple sans l’être trop et qui en prime n’a pas de jeu.
- La bague de mise au point, très large qui tombe toute seule sous la main et qui est d’une précision incroyable.
Souvent dans ce genre d’objectif ces deux bagues peuvent être des points faibles, trop durs ou trop souples et on perd en précision sans compter le côté désagréable.
Si en plus l’une de ces deux bagues à du jeu, c’est vite pénalisant.
Heureusement, ici la construction est vraiment soignée.
Technique et performances:
En parlant construction, le Canon EF 70-200/2,8 L IS USM II est vraiment un objectif qui rassure par une construction que l’on sait à toute épreuve.
Couplé à un boitier tropicalisé comme le Canon EOS 1D, il peut braver les plus belles intempéries, comme le blizzard qui a eu lieu à New York cet hiver.
Une tempête de neige qui ne lui à pas fait peur, et il faut reconnaitre qu’il est rassurant de savoir que notre matériel pourra résister à de telles intempéries.
Toutefois, tropicalisé ou non, il y a certaines précautions d’usage à respecter, je vous invite à lire les quelques conseils que j’avais donnés dans cet article: Un peu de neige…
En parlant de New York, c’est là que j’ai pu tester l’étonnante performance du stabilisateur optique.
Canon annonce un gain de quatre vitesses, ce qui en toute franchise m’a laissé un peu dubitatif.
Pourtant, j’ai réussi grâce à cet IS très performant une photo qui aurait été impossible à main levée à moins d’être vraiment très doué, ce qui n’est pas mon cas!
Si vous cliquez sur l’image, vous pouvez voir le détail de l’horloge, ainsi vous pouvez constater l’efficacité du stabilisateur, vu que pour cette photo à main levée j’étais à 1/13 de seconde!
Je trouvais l’IS du 400/2,8 L IS USM très performant, je dois reconnaitre que là il est battu à plate couture. Si le 400/2,8 L IS USM II hérite d’un stabilisateur de qualité égale ou supérieure, ça promet de très belles images!
En plus d’être incroyablement efficace, l’IS du 70-200 est vraiment silencieux, autant dire qu’il se fait vraiment discret et qu’on ne l’entend pas!
Pour couronner le tout, il est très rapide à se mettre en branle, ce qui ne gâche rien.
Malheureusement, le côté négatif qui reste sur tous les stabilisateurs, c’est leur consommation. L’utiliser diminue rapidement les capacités de vos batteries. Sans pour autant être un handicap.
Il ne faut pas hésiter à le faire, surtout que le sélecteur est très bien placé et se commande du bout des doigts.
Avec un peu d’habitude, on sait directement trouver l’endroit, Canon a eu la bonne idée de très légèrement surélever son emplacement.
Comme vous pouvez le voir sur l’image ci-dessus, on peut contrôler avec les sélecteurs les options du stabilisateur, passez de l’autofocus à la mise au point manuel (bien que cet objectif permet la retouche du point à tout moment), et choisir la distance de mise au point.
- De 1,20m à l’infini.
- De 2,5m à l’infini.
Sélection très pratique pour gagner en vitesse, bien que le moteur utrlasonic soit particulièrement performant et très rapide, je ne parle pas du silence, car c’est maintenant connu que les moteurs USM sont silencieux.
Je vais plutôt m’attarder sur la distance minimum de mise au point qui est de 1,20 mètre, ce qui est incroyable.
Attention, cette distance est réelle et quelques soit la focale, même à 200mm.
Je précise, car Nikon a eu droit à une belle polémique au sujet de son Nikkor 70-200/2,8 VR II qui annonce une mise au point minimum de 1,40 mètre, mais qui utilise la technique de la focale glissante, ce qui induit qu’il ne peut pas faire une mise au point à 1,40m à 200mm, la focale glisse sur une position plus courte sans que cela soit indiqué.
Ici, la mise au point minimum de 1,20m est effective sur toute la plage focale, même à 200mm.
Qualité d’image:
C’est bien entendu la partie la plus importante.
À quoi bon avoir un objectif tropicalisé, rapide, stabilisé, silencieuse…etc, si derrière la qualité d’image n’est pas au rendez-vous?
Ici, pas de mystère, les tests en labo l’on clairement montré et mes tests sur le terrain le confirme, à l’heure ou j’écris ces lignes, soit avant la sortie officielle des nouveaux grands blancs c’est l’objectif le plus performant du catalogue Canon!
Canon EOS 1D MKIII – EF 70-200/2,8 L IS USM II – 200mm F/2,8 – 1/500s – 100iso
Si vous cliquez sur l’image de mon charmant petit modèle (un écureuil gris d’Amérique du Nord) vous pourrez voir un détail à 100% qui se passe de commentaire.
L’image est juste incroyable!
Les performances de cet objectif sont tel qu’avec le converter 1,4 on ne voit pas de diminution de qualité, il n’y a qu’avec le doubleur qu’on commence à sentir quelque faiblesse dans les performances…performances que certain objectif n’atteignent pas, même sans doubleur.
En un mot, la qualité d’image est “bluffante“.
Conclusion:
Je n’ai pas beaucoup de reproche à faire à cet objectif qui a vraiment tout pour séduire.
J’en suis, comme vous l’avez compris, littéralement tombé amoureux.
Si vous me demandez:
Est-ce une bonne idée que de se l’offrir?
Je réponds oui sans hésiter!
Si vous avez déjà la première version, son achat pourra attendre, bien que les performances soient vraiment supérieures.
Pour les autres, il est clair que cet engin n’est pas donné et que le prix peut freiner les envies.
Je dirais pourtant qu’avec ce qu’il apporte on ne regrette pas d’avoir craqué, bien au contraire.
Je terminerais ce test en disant qu’à l’heure actuelle, si vous voulez la meilleure optique du marché, il ne faut pas hésiter, cet objectif frise vraiment la perfection!
Comme le veut la coutume sur ce blog, une petite photo de moi avec la bête: Cliquez ICI
Bon courage et bonne photo!