La photo culinaire est une spécialité à part entière de notre passion, tout comme peuvent l’être la macro ou encore le paysage, l’animalier, le portrait… etc
Il y a des milliers de sujets et des centaines de façons de faire de la photo culinaire.
En fait, le sujet est si vaste que l’on pourrait sans problème faire un blog uniquement sur ce type d’images !
L’article du jour ne se veut donc pas exhaustif, mais est plutôt là pour vous présenter les grandes lignes de cette spécialité.
Comment envisager et créer ce genre de photo… etc.
Prenez place, sortez vos couteaux et vos fourchettes, sans oublier un appareil photo, on commence…
Travail en duo :
En photo culinaire, il y a toujours deux personnes qui doivent travailler.
Le photographe d’une part, et le cuisinier d’autre part.
Le cuisinier est l’un des points clefs de la photo culinaire, car c’est au final son travail que l’on va mettre en avant, qu’il en soit conscient ou non.
En effet, photographier son assiette au restaurant ou tirer le portrait d’un plat tout spécialement préparé pour l’occasion sont deux choses différentes et pourtant cela reste de la photo culinaire.
De même, mettre en avant un plat ou sa préparation sont encore deux choses différentes.
Dans tous les cas, il faut respecter le travail du cuisinier.
Si nos photos sont des œuvres que l’on n’aime pas voir dénaturées par des recadrages, changement de la couleur… etc., il en va de même pour leurs préparations.
Plus le cuisinier sera un passionné, plus il aura à cœur que l’on respecte son plat, sa présentation, les couleurs et tout ce qui fait la réussite de sa recette, même si celle-ci peut sembler simpliste.
Le choix du style de photos :
Comme je le disais en introduction, il y a beaucoup de styles de photos dans cette discipline.
De la photo de recette, à celle du cuisinier en pleine action, jusqu’à la photo du plat en lui-même, on a vraiment de quoi faire.
Le choix du style de la photo est primordial, car il présentera les choses d’une manière différente.
Si vous voulez illustrer une recette (que ce soit vous le cuisinier ou non), une partie des photos devra être informative, la photo de la recette terminée pourra être plus “artistique” que les autres photos d’illustrations, mais devra représenter au plus près ce que vous allez réellement obtenir.
Je vous offre un exemple avec l’article suivant : Recette de Brownies
J’ai réalisé les photos de cette recette suivant une logique établie par la cuisinière, celle du fond rouge et d’images qui soit le plus “brutes” possible.
Comme vous l’aurez compris, le choix du style de la photo va beaucoup dépendre de la relation que vous allez avoir avec le cuisinier.
Mettre le plat en avant, mettre une partie du plat en avant, mettre une couleur en avant, mettre le plat et le décor en avant, mettre… etc.
Si vous ne connaissez pas le cuisinier personnellement, car vous voulez photographier votre assiette au resto, pas de problème, vous gérez comme bon vous semble.
Par contre, plus vous serez proche de lui, plus vos contacts seront serrés, plus votre travail et le sien vont se mêler.
Une discussion est souvent impérative pour réussir une bonne photo culinaire, le Chef doit vous expliquer son plat, ce qui compte pour lui, l’importance de chaque élément.
À vous d’interpréter tout ça en photo, votre talent sera de mettre en image son talent !
Les chapitres suivants sont orientés selon l’idée que vous travaillez en duo et de façon volontaire avec le cuisinier.
Pour ce qui est des prises de vues “volées” faites rapidement d’une assiette ou autres, vous serez de toute façon obligé de composer avec les moyens du bord.
Donc, on va se concentrer sur une prise de vue que l’on maîtrise.
Inspiration :
Comme pour toutes les disciplines artistiques, l’inspiration est un point capital pour réussir ses images.
Attention, on parle d’inspiration, pas de copier-coller.
L’inspiration, c’est avant tout éduquer son œil, trouver le chemin, trouver une idée, voir les différentes façons de faire pour trouver la sienne.
Pour ça, je conseille de regarder beaucoup d’images, de livres, de vidéos qui parlent de nourriture.
Il y a énormément de styles différents, de fait, ce sera difficile, mais pas impossible, d’être d’une originalité folle.
Préparation et mise en scène :
La mise en scène du plat est très importante, c’est elle qui va déterminer toute l’allure qu’aura le plat.
Si vous travaillez en duo avec le cuisinier, vous aurez de bonnes pistes pour savoir comment entrevoir tout ça, et les images que vous aurez regardées pour l’inspiration feront le reste.
Il faut réfléchir avant même que le plat ne soit en place.
L’idéal serait de pouvoir voir ce plat une fois avant, pouvoir l’observer, regarder comment il est composé, puis choisir la mise en scène et l’aspect que devra avoir la photo.
Ce qu’il faut garder en tête, c’est qu’un plat est très éphémère, et qu’il faut souvent travailler vite et bien.
Si on sait ce qu’on veut, comment on le veut, comment faire pour l’obtenir, on s’assure de la réussite de ses images.
Penser à dessiner la mise en scène, noter vos besoins, parler avec le cuistot pour lui expliquer les choses importantes à vos yeux, et comprendre les choses importantes à ses yeux.
N’oubliez pas que le premier but d’une photo culinaire est de donner envie. Quand on la regarde, on doit avoir faim, pensez à TOUS les détails.
Mise en place du matériel :
La photo culinaire se fait sur trépied.
On choisit l’angle de prise de vue, le cadrage, la PDC, l’orientation… etc.
On fixe l’appareil et les réglages, puis c’est le reste qui bouge, plus l’appareil.
Cela sera très très utile lors de prise de vues complexe, dont je vais vous parler plus bas.
Comme vous avez déjà défini à l’avance la mise en scène, cela ne devrait pas poser de problème.
Rien n’interdit de changer les choses par rapport à votre idée de départ après avoir fait quelques essais, mais dans la prise de vue des photos définitives, plus rien de ne devra bouger.
La lumière :
La photo culinaire peut sembler simple à première vue, mais les plus belles photos sont en réalité des mises en œuvre recherchées.
On peut faire de la photo en lumière naturelle, mais c’est souvent difficile d’obtenir quelque chose d’efficace.
Le mieux est de gérer la lumière de A à Z, en gardant en tête que chaque détail compte.
Pensez à régler vos sources l’une après l’autre en éteignant celles déjà réglées. Ensuite, vous regardez avec toutes les sources, et faites les corrections voulues.
N’hésitez pas à utiliser de quoi modeler la lumière, que ce soit au flash ou avec des lampes de bureau, travaillez votre lumière, faites preuve d’imagination, multipliez les essais.
La prise de vue :
Votre mise en scène est pensée, la lumière est réglée, reste à prendre en photo les plats.
Comme je le disais plus haut, un plat a une durée de vie limitée.
Si part exemple vous photographiez une coupe de glace avec sa montagne de crème, celle-ci risque de ne plus ressembler à rien après 3 minutes sous la lumière qui va servir à éclairer votre scène.
Pour cette raison, je conseille ce que j’appelle la méthode Mc Donald’s, qui consiste à photographier un plat couche par couche.
Imaginons que vous deviez photographier un beau steak-frites posé sur sa feuille de salade et les deux rondelles de tomate sur le dessus de la viande.
Photographier dans cet ordre :
- Le plat vide.
- Le plat avec la salade
- Le plat avec la salade et le steak
- Le plat avec la salade, le steak et les frites
- Le plat complet, avec salade, steak, frites et rondelle de tomates.
Ainsi, en post-traitement vous pourrez prendre le meilleur de chaque élément.
Car une salade qui sert de support à un steak chaud ne garde pas sa beauté plus de 5 à 6 minutes. De même les rondelles de tomate qui vont chauffer… etc.
Bien entendu, ceci est fait dans l’idéal, parfois on ne peut pas avoir le luxe de pouvoir ainsi composer le plat (ce qui pourtant devrait toujours être fait).
Dans le cas où l’on doit photographier l’intégralité du plat (ce qui est le cas de toutes les photo présentes sur cet article) il faut alors travailler rapidement.
Pour travailler rapidement, rien ne vaut une bonne préparation. Mieux on aura préparé sa prise de vue, plus rapide on sera.
Tous les essais seront donc faits à l’avance, quand LE plat arrive, on devra travailler vite et bien au risque de perdre une bonne partie de la qualité visuelle du plat.
Mais comme je l’ai dit, si vous avez bien préparé votre séance, tout devrait se passer au mieux.
Post-traitement :
Le post-traitement est ici capital. On va tout faire pour flatter l’œil, lui donner envie, le faire imaginer ce plat devant les convives au point que ceux qui regardent aient presque l’impression de pouvoir sentir l’odeur.
Il faut se pencher sur ce qui fait envie dans un plat.
Une feuille de salade doit être bien verte, une tomate bien rouge, la saturation des couleurs doit être vive sans pour autant devenir caricaturale.
On doit faire attention à tous les détails, rehausser certains détails, en atténuer d’autres.
Il est connu qu’en photo culinaire, on doit presque passer autant de temps à post-traiter qu’à faire la photo.
Ouvrez les yeux, et donnez-nous faim.
Conclusion :
Comme je l’ai dit en introduction, la photo culinaire est un sujet très vaste. Cet article est donc loin d’être des plus exhaustifs.
Je ne vous ai pas parlé des reportages en cuisine et de l’attitude à avoir, je ne vous ai pas parlé de la photo sur le vif et des conseils et bonnes astuces que je pourrais vous donner. Je ne vous ai pas parlé de la gestion des décorations, de l’environnement, dit quelle lumière utiliser pour tel type de photo… etc.
Comme vous l’aurez compris, cet article est une sorte d’introduction, une vision généraliste de cette très sympathique discipline et il y en aura bien d’autres à venir.
Dans les prochains articles, je prendrai un plat en vous donnant la “recette” que j’ai utilisée pour en faire une photo, les astuces, les petits trucs… etc.
De la préparation à la photo finale, en passant par l’inspiration, la préparation, la mise en place, les astuces, la prise de vue, le post-traitement.
Une photo de A à Z !
J’espère que cette introduction vous aura appris quelques petites choses et n’hésitez pas à me poser des questions si vous en avez.
Bon courage, bonnes photos et bon appétit…