[Le Mardi c’est Denis] Les excuses sont faites pour ne pas s’en servir

(lumière naturelle- pas de réflecteur – 160 isos – f/2.8 – 1/200 – 155mm)

Si vous suivez les articles de ce blog, vous avez pu lire il n’y a pas si longtemps mon test-terrain de l’Irix 15mm f/2.4. Dans ce test, je précisais que je n’avais pas encore eu l’occasion de le tester en astrophotographie. Mais pourquoi donc ? La raison en est finalement assez simple: je suis un feignasse (faute avouée est à moitié pardonnée, donc soyez indulgents avec moi).

Je m’explique. Ça fait un petit temps que j’ai envie de réaliser quelques photos avec une belle voie lactée dessus. Cependant, ce genre  de photo nécessite une bonne dose de préparation entre les moments propices, la météo, le bon spot, les heures…. bref plein de choses à mettre au point. Oh, ce n’est pas tant que ce soit compliqué à faire, juste que je ne prends jamais le temps de le faire pour des tonnes de raisons et je reporte toujours. En fait, je me sers de toutes raisons comme excuse pour ne pas me bouger.

Et combien de fois, je n’ai pas lu ce genre de phrase sur différents forums, principalement pour la réalisation de portrait : je n’ai pas le matériel adéquat, je n’ai pas d’endroit, je n’ai pas de flash… On utilise toujours des excuses pour essayer de se convaincre que l’on ne peut pas réaliser la photo que l’on voudrait. En soi, ce n’est pas très grave, restons réalistes, la photo reste pour la grande majorité d’entre nous une passion, pas une question de vie ou de mort.

Dès lors pourquoi se chercher toujours des excuses au lieu de plutôt essayer de trouver des solutions ?

Les excuses ne vous feront pas avancer et dans 2 ans, quand vous constaterez que votre production n’a pas vraiment évolué qualitativement, vous sortirez toujours des « je n’habite pas au bon endroit », « je n’ai pas de flash », « je n’ai pas ……. (Remplacer les points par le mot que vous voulez) ».

Et si au lieu de vous chercher des excuses, vous cherchiez des solutions ?

Au lieu de vous dire «  je n’ai pas de beaux endroits pour faire des jolis portraits », regardez plutôt autour de vous ce qui est disponible et réfléchissez à comment vous pouvez en tirer le meilleur parti. Par exemple, si vous regardez les 2 photos ci-dessous, vous pourrez voir dans la première la vue que l’on a en passant à cet endroit si on ne fait pas attention. On ne peut pas dire que le spot fasse rêver. Dans la 2ieme, le résultat final, en lumière naturelle, sans réflecteur.

(100 isos – f/2.8 – 1/160 – 130 mm)

Vous n’avez pas de réflecteur ? Déjà, j’aurais tendance à ne pas vous trouver d’excuse de ne pas en avoir, c’est peut-être l’équipement le plus simple à réaliser soi-même, mais passons. Vous n’en avez pas…. mais il en existe naturellement : n’importe quelle surface réfléchissant de la lumière peut devenir un réflecteur, le sol, un mur, une fenêtre… La photo ci-dessous a été prise en utilisant une fenêtre comme source de lumière, fenêtre qui reflète un soleil descendant de fin d’après-midi.

(100 isos – f/2.8 – 1/160 – 200 mm)

Vous n’avez pas de source de lumière artificielle ? Pas de problème, utilisez les sources fixes présentes en extérieur, comme par exemple l’éclairage d’un passage pour piéton souterrain, comme sur la photo suivante.

(800 isos – f/2.8 – 1/200 – 140mm)

Ou alors utilisez la disposition des lieux pour obtenir une lumière douce et directionnelle. Dans l’exemple ci-dessous, je me suis servi de la rampe d’accès d’un autre passage souterrain. Ma modèle est placée sur le mur que l’on voit au fond, dans le prolongement de la rampe d’accès, sur la 1ere photo.

(800 isos – f/2.8 – 1/125 – 175mm)

Et cette liste n’est pas exhaustive tant les possibilités sont multiples.

Bien sûr que ce sera toujours plus confortable de travailler avec le matériel adéquat, il faudrait être d’une totale mauvaise foi pour dire le contraire. Cependant, des alternatives existent pour peu que vous renonciez à vous trouver des excuses mais plutôt que vous commenciez à vous trouver des solutions. Faites-en le test lors de votre prochaine ballade et essayez d’imaginer autour de chez vous qu’elles pourraient être les possibilités disponibles auxquelles vous n’aviez jamais pensées. Croyez-moi, vous allez être surpris !

Là-dessus, je vous laisse, il parait que j’ai une séance voie lactée à préparer….. Ou pas ! (je vous l’avais dit, je suis une feignasse).

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À propos de l'auteur:

Photographe belge, une fois. :-) Passionné par la lumière. Mes champs d'activité couvrent le portrait, les paysages, l'architecture, les voyages ainsi que les mariages et la famille. Mon travail a été publié dans différents magasines, tel le Photoshop User Magazine ou le Dark Beauty Magazine et j'ai également été lauréat de plusieurs concours internationnaux, notament dans le domaine du portrait, du mariage et du paysage. Find me on Instagram Visit my website Follow me on Facebook

18 Comments
  1. C’est très juste. Et d’ailleurs la photo de paysage, et l’astropaysage en particulier, font partit des domaines qui sanctionnent le plus les “fausses excuses”. Ca prend du temps, de la préparation, il faut parfois aller un peu loin, ou marcher, il peut faire froid, ou trop chaud, bref…

    Donc c’est pour quand le ciel étoilé à l’Irix ? Est-ce que rédiger cet article n’était pas une façon de se justifier et repousser encore cette photo… à plus tard ?
    :momi:

    • Denis

      Merci du retour Sylvain. L’article n’était pas une façon de me justifier, c’est juste réellement que je n’ai pas eu le temps de la préparer, d’autant plus que je n’ai jamais pris ce genre de photo. Du coup, je n’ai pas envie de laisser ça au hasard , surtout que je vis dans une région disons peu propice a ce genre de photo. :lol: :tumbsup: :lol:

  2. surtout que je vis dans une région disons peu propice a ce genre de photo

    Mais mais… C’est pas une excuse ça ?! :D

    Bon post, je suis totalement en accord ! Pour moi, les excuses sont motivées (entre autres) par un grand paramètre : le manque de recul. Les photographes pris dans leur routine quotidienne zappent bien des choses, des éléments de leur vie, et finissent par ne plus considérer leur environnement proche (maison/ville/région, voire même pays). Cet effet motive bien souvent l’argument “ahh, si seulement j’habitais un autre pays, je ferais la même chose !”, mais il n’est est rien. Pour ma part, c’est au travers de la collaboration que je réussis à m’extraire de cette spirale infernale, ça me permet bizarrement de dépoussiérer des choses que je considère comme “vues et revues”; déléguer la Direction Artistique, c’est mon salut !

    • Denis

      Pour le coup non, il y a tellement de pollution lumineuse dans un un rayon de 150km autour de chez moi que des fois, j’ai l’impression que la nuit n’arrive jamais :-P

  3. Très bons exemples et très belles photos ! :tumbsup:

    Ah les excuses… Si on remplacer tous les “il faudrait que..” “j’aimerais..” “je ne peux…” par des “je vais…” (moi le premier !.. notre production n’en serait que meilleurs..
    Logique mais indispensable.. Merci pour l’article !

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