Le Fujifilm X-T100 est le boitier le moins cher de la série X qui inclut un viseur électronique. Mais malgré ce positionnement, la qualité qui en ressort, que ce soit en terme de construction aussi bien qu’en terme d’image, vous donnera l’impression d’en recevoir plus pour l’argent que vous y avez investi.
Préambule
Comme vous pouvez vous en douter à la lecture de cette petite introduction, j’ai fortement apprécié le temps que j’ai pu passer en compagnie de ce petit, par la taille, boitier. Avant de rentrer dans le test à proprement parler, une petite précision s’impose. Ce boitier m’a été fourni équipé de l’objectif Fuji XC 15-45 f/3.5-5.6, un petit objectif assez compact qui est souvent vendu en kit avec ce boitier. Il se fait que dans le même temps, j’avais à ma disposition le Fuji XF 16-55 f/2.8 LM, une magnifique optique d’un tout autre niveau, d’un tout autre gabarit et d’un tout autre prix. D’où la question qui s’est posée : quel optique utiliser pour ce test boitier ? Bien que je sache que l’optique est à n’en pas douter la partie de votre équipement la plus importante pour vous garantir une superbe qualité de photo, j’ai opté pour le petit 15-45 (Bon ok, j’ai aussi monté le 16-55 dessus pour pousser un peu le capteur, mais juste une fois). Mais pourquoi donc me direz-vous ? La raison est assez simple : dans ma conception, le X-T100 est le petit boitier compact, léger et à prix très raisonnable que l’on emporte tous les jours avec soi. Si on lui adjoint le 16-55, on double toutes ses caractéristiques, c’est à dire qu’il devient plus de 2 fois plus lourd, 2 fois plus encombrants et … 3 fois plus chers (oui le 16-55 coute 2 fois le prix du boitier X-100), ce qui selon moi, lui faisait perdre son essence de pouvoir être facilement emporté partout avec soi. Il s’agit bien évidement d’un parti pris qui n’engage que moi et avec lequel vous pourriez ne pas être d’accord, mais c’est sous cet angle de compacité et légèreté que j’ai abordé ce test.
Il y en a un peu moins, vous le prenez quand même ?
Parlons un peu des caractéristiques techniques de ce X-T100 :
Il mesure 83 x 121 x 47mm. Pour vous donner une idée, une main humaine mesure en moyenne 175mm. Dire que ce boitier tient donc dans la main n’est pas qu’une image. Il pèse 448 grammes. À titre de comparaison, le poids moyen d’un pamplemousse est de 400gr. Comme vous pouvez le constater, on est plutôt dans la catégorie poids plume.
Il est équipé d’un capteur Cmos Aps-C de 24,2 Mpx. Il possède un viseur électronique OLED en couleurs d’environ 2,36 millions de points, un écran LCD arrière tactile de 7,6cm d’ 1.040 Mpx orientable dans 3 axes et jusque 180°, façon « écran pour selfie ou pour vloggeur ». Il est équipé d’un module AF hybride à analyse de contraste et corrélation de phase ainsi que d’une stabilisation d’image. En mode vidéo, il peut filmer en 4K, 3840×2160, 15images/secondes, ainsi qu’en Full HD et en HD.
Il est à noter que Fuji vous fournit dans la boite une petite poignée qui se visse su le côté droit du boitier et en améliore fortement le confort de préhension.
Sur l’épaule droite, vous trouverez une roulette de sélection des modes (P,A,S,M, et autres …), l’interrupteur, le déclencheur photo ainsi que le video, et 1 roulette dédiée par défaut à la correction d’expo (mais donc la fonction change suivant le mode sélectionné) et un bouton Fn. Sur la gauche, se trouve la molette de sélection des simulations de film et le levier d’extraction du flash pop-up, car oui, il possède un flash pop-up ainsi qu’un sabot pour cobra.
À l’arrière se trouve, outre le LCD orientable et les boutons traditionnels, le bouton Q d’accès au menu de réglage rapide, ainsi qu’une petite roulette configurable, placée verticalement sous le pouce. Cependant, il n’y a pas de joystick pour déplacer les collimateurs.
Il possède une monture X-Trans qui lui permet de recevoir l’entièreté de la gamme d’objectifs Fujinon XC et XF.
Je ne vais pas vous faire la liste entière des spécifications dans cet article, ce n’est pas le but. Si vous voulez en prendre connaissance de l’entièreté, je vous renvoie sur le site de Fujifilm Belgique qui m’a gentiment prêté le boitier : https://www.fujifilm.eu/be/produits/appareils-photo-numeriques/model/x-t100/specifications-33832.
Les chiffres, c’est beau, mais à l’usage ?
Logiquement, la première chose que l’on voit du X-T100, c’est son look, marqué retro, comme le reste de la gamme. Que l’on aime ou pas (ça reste finalement une notion totalement subjective), il faut reconnaitre que c’est assez stylé, surtout en version Dark silver.
Ensuite vient le moment de le prendre en main. Je suis habitué à utiliser un reflex muni d’un grip avec des objectifs dépassant allégrement le kilo, c’est à dire un kit à peu près à l’opposé de ce petit Fuji. Et je dois reconnaitre que j’ai été très agréablement surpris par la prise en main. Cela m’a paru de suite très intuitif et confortable. Les commandes tombent sous les doigts, hormis cette petite roulette verticale qui demande un petit temps d’adaptation. Il faut dire que la petite poignée amovible dont je vous ai parlé précédemment participe grandement à ce confort. On sent que ce petit boitier a été conçu pour être facilement accessible au plus grand nombre.
C’est à l’allumage que j’ai rencontré le premier point faible : le temps de réaction. Alors certes, le fait qu’il ait été muni du 15-45mm, qui n’est pas un foudre de guerre de rapidité, ne l’a pas aidé mais là, il faut quand même plus de 2 secondes et demie (je ne suis pas suisse, donc je vous prie de m’excuser pour la non-précision chirurgicale de cette mesure) entre l’allumage et la possibilité de prendre la première photo. Ça n’a l’air de rien comme ça 2.5 secondes mais à l’usage, cela parait bien long.
Une fois le boitier allumé, lorsqu’on le porte à l’œil, on découvre un viseur électronique plutôt agréable et lumineux. Un détecteur oculaire placé sous le viseur vous permet de passer assez rapidement de ce dernier à l’écran LCD et inversement. Attention, ce détecteur est particulièrement sensible. Pendant mon test, il m’est arrivé de l’activer accidentellement en passant juste la main devant alors que je visualisais sur l’écran arrière des images réalisées. Et d’un coup, votre LCD qui vous montrait vos magnifiques photos devient noir. N’étant pas un habitué des mirroless, il m’a fallu quelques instants la première fois où c’est arrivé pour en réaliser la cause. En mode visualisation, ce détail n’est finalement pas très gênant. Par contre, ça peut le devenir un peu plus lorsque vous déployez l’écran arrière et utilisez l’écran tactile pour votre mise au point lorsque vous prenez par exemple des photos au ras du sol. Pour éviter ce petit désagrément, il vous faudra switcher entre les différents modes (EVF seul, EVF+LCd, LCD seul, détection automatique, etc…).
Je n’ai évidemment pas lu le mode d’emploi avant d’utiliser le boitier, histoire de voir si le boitier et les menus sont suffisamment simples et intuitifs. Au niveau des commandes et des placements boutons, on s’y retrouve assez vite, même si à l’usage la petite roulette verticale n’est pas des plus faciles d’accès. Pour les menus, c’est un peu plus complexes mais honnêtement, si on est habitué à la nomenclature photographique, on finit par s’y habituer. Cela dit, ne faites quand même pas comme moi, lisez le mode d’emploi avant tout chose.
À l’usage, on prend assez vite ses marques et comme c’est un poids plume à encombrement minimal, on se surprend à l’utiliser comme son smartphone. C’est limite si on ne se promène pas avec le boitier constamment dans la main.
De bien belles images.
Force est de constater qu’en ce domaine, ce petit X-T100 tire très bien son épingle du jeu. Malgré que son capteur soit un Cmos et non un X-Trans (il faut bien des compromis pour le prix), les images produites sont vraiment d’excellente facture. Le rendu des couleurs est à la hauteur de la réputation de la marque en la matière. La gestion des contrastes est très agréables à l’œil. Les Raw générés vous laissent une belle marge de développement. Et si vous n’en avez pas le courage, vous serez étonnés par la qualité des Jpegs issus du boitier.
Sur ce dernier point, Mr Fuji a inclut dans le boitier toute une série de filtres permettant d’émuler les anciennes pellicules de la marque. Non seulement c’est ludique, mais en plus, les résultats sont assez convaincants. Sur la photo ci-dessous (Jpeg direct du boitier), j’ai utilisé le filtre Velvia.
Les Isos natifs sont de 200. Vous pouvez tranquillement monter à 3.200, voire à 6.400 avec un petit peu de boulot en post-prod. Au-dessus, c’est une zone à éviter, d’autant plus qu’à partir de 12.800, vous n’aurez plus droit qu’aux Jpegs.
L’auto-focus, par contre, n’est pas vraiment un foudre de guerre mais il assure le job tant que votre sujet n’a pas trop la bougeotte. Les photos de sport ou d’animaux rapides, ce n’est pas vraiment sa tasse de thé. En même temps, ce boitier n’a pas été pensé dans ce but.
Niveau vidéo, n’étant pas un grand spécialiste ni un grand utilisateur, je dois avouer que les petits tests réalisés m’ont convaincu. C’est propre, relativement stable, agréable à regarder. Le mode 4k a 15fps n’est pas d’une fluidité exemplaire mais rien à redire sur la Full HD. Ici encore, compte tenu du prix du boitier, le X-T100 s’en sort haut la main.
L’autonomie ne m’a jamais réellement posé un gros problème lors de mes séances de tests. Cependant, il sera préférable d’avoir une 2ieme batterie si vous l’utilisez une journée complète en mêlant photo et vidéo.
Le boitier est aussi connecté, wifi et bluetooth, vous permettant entre autre de le piloter depuis votre téléphone ainsi que d’y récupérer vos images pour les partager au plus vite.
On l’aime ou pas ?
Il faut être honnête, il est difficile de ne pas succomber au charme du X-T100. Petit, léger, facile d’accès et d’utilisation, vous offrant de belles images, il a tout pour être votre compagnon de tous les jours. Les bonnes fées de chez Fuji qui se sont penchées sur son berceau l’ont bien gâté ce petit boitier, tout en le maintenant à un prix très attractif. Utilisé pour ce à quoi il a été conçu le Fujifilm X-T100 vous fera chavirer le cœur.