[Test Terrain] Fujifilm X-H1

Il y a peu, je vous donnais mon avis sur le Fujifilm X-100T. En même temps que ce boîtier, j’ai reçu en test son grand frère, le X-H1, nouveau fleuron de la gamme X.

Boulons/rondelles.

Avant de rentrer dans le vif du sujet des performances pratiques sur le terrain, faisons le tour du boîtier.

Si vous êtes un habitué des boîtiers Fuji, les 2 premières choses qui vous frapperont visuellement, sont sa taille et son architecture. C’est simple, on dirait l’enfant terrible d’un croisement entre le GFX (le moyen format de Fuji) et du X-T2. En chiffre, cela donne 139,8 mm x 97.3mm x 85.5 mm (épaisseur minimale 39.5mm) pour un poids de 623 grammes (à vide). Et l’on voit apparaître sur l’épaule droite un écran configurable, copie conforme de celui du GFX.

La poignée est assez bien dessinée et vous assure une bonne et agréable préhension du boîtier. L’embonpoint du boîtier provient principalement de la construction renforcée du châssis en alliage de magnésium, 25% plus épais. Il est également tropicalisé.

Le dos du boîtier est assez épuré. Il reprend les codes du X-T2 et du GFX, avec notamment une touche de raccourci pour accéder au menu, un joystick et quelques boutons standard. Au milieu, trône un écran LCD tactile de 7,6cm doté d’une définition de 1.04 millions de points et qui pivote sur 2 axes, mais pas à 180°.

Sur la face avant, on trouve entre autre, un bouton configurable et le sélecteur de mode de mise au point. La plupart des boutons sont d’ailleurs configurables selon vos souhaits.

Un des gros changements pour les Fujistes est auditif : le bruit du déclencheur, devenu un rien plus souple, a changé. C’est plutôt compliqué de traduire un bruit par écrit, mais ce que je peux vous dire, c’est tous les photographes qui l’ont entendu pendant ce test, quelle que soit la marque qu’ils utilisent, en sont tout de suite devenus fan. Avouons-le, ce bruit au déclenchement est une vraie réussite !

En parlant du déclencheur, vous pouvez le configurer en plusieurs modes (mécaniques et électronique).

Concernant le viseur, il s’agit d’un écran OLED de 3.69 millions de points. Le capteur est identique à celui du X-T2, à savoir 24 millions de pixels en Aps-C. Mais pour la première fois chez Fuji, celui-ci est stabilisé sur 5 axes.

Sur les côtés se trouvent 2 slots pour carte SD ainsi que toutes les connectiques du boîtier (prise casque/micro stéréo mini-jack 3,5 mm, un port micro-USB, une sortie HDMI (Type-D) et une prise synchro-flash). Le boîtier est aussi Wi-Fi et Bluetooth.

Et pour finir, tout cet ensemble est alimenté par la même batterie que celle du X-t2. Il existe un grip, vendu séparément, dans lequel on peut loger 2 batteries supplémentaires, dont je ne peux vous parler, ne l’ayant pas eu lors de ce test. Il permet, outre d’allonger le temps d’utilisation, de passer de 8 images/secondes en rafale à 11,

Au final, on a affaire à un boîtier bien pensé, qui inspire à la confiance et vous donne envie de l’utiliser.

J’ai reçu le boîtier avec le Fujinon 16-58mm f/2.8 R LM WR (équivalent à un 24-84mm). Comme c’était la seule optique disponible durant la période de test, toutes les photos publiées dans cet article ont été réalisées avec cet objectif.

Parlons maintenant de la…

Prise en main

Le lendemain de la réception du boîtier, j’ai demandé à une amie de m’accompagner pour une petite séance photo. Je n’avais jusque-là pas encore allumé le boîtier. Et honnêtement, moi qui suis habitué au reflex, je me suis senti tout de suite « comme à la maison ».

C’est plus petit et léger que ma configuration habituelle mais l’utilisation m’a semblé très naturelle. Je ne suis pas forcément un adepte des roulettes sur le dessus, mais on s’y fait assez vite. Une des premières questions que m’ont posée les quelques photographes que j’ai croisés pendant ce test concernait le viseur. C’était aussi mon cas quand j’y ai porté mon œil la première fois n’ayant jusque-là utilisé que des viseurs optiques. Et ma réaction fut… inexistante, c’est a dire que j’ai commencé à l’utiliser comme si j’utilisais mon viseur optique. Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit : ce n’est pas équivalent mais la qualité est telle que franchement, on en vient à l’oublier pour se concentrer sur ce qui est important. De plus, la possibilité de voir en temps réel le résultat de ses réglages ainsi que de que pouvoir afficher toutes les infos que l’on souhaite sont des options vraiment appréciables. À ce niveau-là, rien à dire, les ingénieurs de chez Fuji ont fait vraiment du bon boulot.

Je dois même avouer que je me suis retrouvé à composer mes photos via l’écran arrière sans que cela ne me pose le moindre problème. Et ce, encore plus facilement que vous pouvez faire la mise au point de façon tactile directement sur l’écran. En parlant de cet écran, le fait que l’on puisse le pivoter verticalement pour cadrer en format portrait s’est avéré bien pratique pour éviter de se retrouver dans des positions (trop) délicates (je n’ai rien contre le fait de devoir m’allonger par terre pour prendre une photo, mais si je peux éviter, j’aime autant).

Le module auto-focus du X-H1 est celui du X-T2, à savoir 325 collimateurs avec possibilité de 3 réglages différents (zone autofocus, sensibilité du suivi et vitesse du suivi). C’est rapide, précis et efficace. Il existe aussi la possibilité d’utiliser la détection de visage avec en option la détection oculaire, mais pas en mode suivi. J’ai pu constater que ça fonctionnait plutôt pas mal lors de ma sortie « portrait » inaugurale.

J’ai emporté ce boîtier sur différents types de terrains, du studio à la rue, et force est de constater qu’il est à l’aise partout. En un rien moins d’un seconde, vous pouvez commencer à capturer vos images. Mais pourquoi donc me direz-vous je vous parle du temps d’allumage, ce qui sous-entendrait que c’est une opération que j’ai réalisée souvent ? … Parce que l’on touche là le gros point faible du boîtier : sa batterie ! En effet, en utilisation photo, Mr Fuji annonce que l’on peut prendre 310 photos par charge de batterie. Reconnaissons-lui au moins son honnêteté : c’est grosso modo ce à quoi je suis parvenu en éteignant régulièrement le X-H1 pour économiser l’énergie et sans faire de vidéo. C’est peu pour un boîtier de sommet de gamme, d’autant plus lorsqu’il est optimisé pour l’usage en vidéo. Le grip vous permet en théorie, avec ses 2 batteries supplémentaires, d’atteindre un peu moins de 1.000 photos. C’est certes déjà mieux mais pour 3 batteries…. Autant vous dire qu’il vous faudra prévoir du stock de batteries chargées avec vous. Ce qui est fort dommage pour un boîtier qui trône au sommet de la gamme X et qui a été pensé et optimisé pour la vidéo, media ô combien énergivore.

Parlons-en justement de la…

Video

Le X-H1 vous propose en autre dans le domaine un vrai mode 4K Cinéma (4K DCI 17:9, 4 096 x 2 160 px à 24p), et est pourvu de modes évolués qui parleront aux professionnels, tels que l’encodage 200 Mbits/s, l’enregistrement F-Log (qui autorise une plus grande souplesse de postproduction en ce qui concerne le calibrage de la colorimétrie) directement sur la carte SD, des modes ralentis Full HD 120p jusqu’à 5x et une plage dynamique 400 %, De, plus, réputé pour ses modes de simulation de film, Fuji en propose un nouveau sur ce boîtier : l’Eterna, ainsi nommé en hommage à leur la pellicule argentique couleur 35 et 16 mm conçue pour le cinéma.

Vu ce qu’annonce la marque au sujet de ce boîtier, j’ai réalisé moi-même quelques séquences, qui je dois l’avouer m’ont vraiment impressionnées par leur qualité générale d’image. Cependant, n’étant pas personnellement très calé en vidéo, j’ai demandé à mon ami Roberto, plus compétent que moi dans le domaine de le tester sur une sympathique séance de danse. Les 2 séquences vidéo suivante ont été réalisée a cette occasion.

La première a été tournée à l’aide du stabilisateur Ronin M, la deuxième à main levée, pour éprouver la stabilisation 5 axes du capteur.


Je vous laisse juger par vous-même.

Voici également son ressenti, en tenant compte qu’il ne l’a utilisé que pendant 1 heure :

Il a bien aimé :

  • les possibilités de configuration ultra-précises. Par exemple, vous avez la possibilité lorsque vous filmez, de changer tous les paramètres avec l’écran tactile. Ainsi plus besoin d’utiliser les molettes , ceci est pratique à main levé ;

  • l’enregistrement en F-Log directement sur la carte SD ;

  • le contrôle de l’autofocus qui permet de finement déterminer si vous voulez que la transition entre les plans, soit douce ou non.

  • Le mode de reconnaissance du scintillement, outil fort efficace pour la vidéo ;

  • Les excellentes performances de la stabilisation 5 axes ;

  • la prise en main ;

  • la double carte SD

Et ce qu’il a moins apprécié :

  • l’autonomie des batteries ;

  • l’écran LCD non orientable à 180°,

Comme vous pouvez le voir, Fuji ne nous ment pas quand il parle des capacités optimisées du X-H1.

Comme on vient de le voir, la qualité des vidéos délivrées place le X-H1 dans le (très) haut du panier, mais qu’en est-il, version photo de la…

Qualité des images.

Sans la moindre surprise, elle est au rendez-vous. C’est précis, détaillé, contrasté jusque comme il faut, avec un rendu des couleurs à la hauteur de la réputation de la marque.

Il faut également signaler la qualité des Jpegs générés auxquels vous pouvez attribuer les simulations de film Fuji, y compris le nouveau profil Eterna, cité plus haut. La photo ci-dessous est un Jpeg issu du boitier avec ce profil. 

C’est en voulant regarder mes photos sur l’écran du boitier que j’ai remarque un autre léger “défaut”: lorsque l’on place l’écran arrière a l’horizontale, le viseur en obstrue tout le tiers supérieur. C’était plus embêtant, lorsque par exemple, vous voulez composer précisément avec le boitier sur pied assez bas, en voulant profiter de l’articulation de l’écran. Il faudrait juste pouvoir l’avancer de 1 centimètre pour régler ce léger soucis.

Au niveau de la gestion des Isos, en fonction de vous goûts, c’est clean juste 3200, ça nécessite un peu de travail jusque 6400 et ça reste utilisable en fonction du format jusque 12.800.

Un petit mot sur la stabilisation du capteur en utilisation photo: elle est annoncée comme permettant de gagner 5Ev. En pratique, cela vous permet d’allonger vos temps d’expo à main levée.

Tout comme pour la vidéo, on se trouve ici dans la (très) haut du panier.

Conclusion

Aussi performant en vidéo qu’en photo, le X-H1 sera votre fidèle compagnon sur tous les terrains, quelles que soient les conditions, une sorte de X-T2 sous amphétamines. Grâce a ce boîtier , on peut dire que Fuji dépose la cerise sur le gâteau d’un ligne X qui a décidément fière allure.

À propos de l'auteur:

Photographe belge, une fois. :-) Passionné par la lumière. Mes champs d'activité couvrent le portrait, les paysages, l'architecture, les voyages ainsi que les mariages et la famille. Mon travail a été publié dans différents magasines, tel le Photoshop User Magazine ou le Dark Beauty Magazine et j'ai également été lauréat de plusieurs concours internationnaux, notament dans le domaine du portrait, du mariage et du paysage. Find me on Instagram Visit my website Follow me on Facebook

12 Comments
  1. Kevin B.

    Un très bon article comme toujours sur ce site.
    Cet appareil est vraiment tentant, son ergonomie à l’air top comparé à mon XE-2 qui me donne l’impression de tenir une brique. :)

    Bonne continuation !

  2. Mathieu F.

    Je suis trop séduit par les Reflex que je ne peux pas envisager un hybride.
    Mais force est de constater que ce sont devenu des outils efficaces et performants.
    Je ne crois quand même pas qu’ils vont remplacer les Reflex pour autant. Mais au moins, il y en aura pour tous les goûts…

        • Aps-C ou FF, c’est le meme systeme, ce qui n’est le cas pour le Mirroless/Reflex. Maintenant, il faudra voir le futur, mais avec l’entree serieuse de Canon et Nikon sur ce marché, je pense qu’a term e, cela devidnra le standard.

    • Merci Seb. Disons que tu ne seras pas deçu si tu franchis le pas. Et si tu attends encore un petit peu, il se peut qu’il y ait un test qui pourrait t’intéresser…. Quoi? C’est du teasing? bah oui….

  3. Bonjour,

    Merci pour la qualité du test. Photographe de mariage avec un reflex Nikon D700, j’envisage de mettre à jour mon matos et j’hésite entre une autre reflex plus actuel et un Mirroless. Il est vrai que j’hésite d’autant plus que j’ai déjà pas mal d’objectif dédié à Nikon. Revenons au X-H1, pour moi il a un inconvénient majeur c’est l’autonomie comparé par exemple a un Sony Alpha. Il est vrai que l’idée de surveiller l’état de mes batteries me stressent, après il faut voir avec un grip et 3 accus. Par contre le silence au déclenchement et le poids est un véritable “plus” tant j’ai parfois honte de déclencher mon D700 à l’église par exemple. Qu’en est t’il aussi de la fiabilité du viseur électronique, de l’écran etc..Pour finir je suis tenté mais réinvestir dans des objos me fait réflechir

    • Bonjour Eric,

      J’ai aussi un D700, qui me sert maintenant de 2ieme boitier derriere mon D810.
      Dans ton cas, si tu veux vraiment switcher de marque et regarder vers Fuji, je te conseillerais plutot de lire le test du XT-3 que tu trouveras sur le blog egalement.
      Maintenant, vu que tu es bien investi en objo Nikon, pq ne pas regarder du cote du Z6?

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