Darth's Blog

Test terrain: Canon EF 400/2,8 L IS USM

Canon EOS 1D MKIII – EF 400/2,8 L IS USM – F/4 – 1/1250s

Vous devez vous demander pourquoi j’ai décidé de tester le Canon EF 400mm F/2,8 L IS USM?!

Il y a plusieurs raisons qui m’ont poussé à faire ce test.

Une d’entre elles, c’est que s’il existe des tests en français ils ont été publiés dans la presse écrite, et de plus ces tests (comme beaucoup de tests d’objectif) ont été fait sur des mires et non pas sur le terrain.

Je sais que ces tests sont très bien, mais souvent c’est uniquement pour connaitre les performances pures d’une optique, et non pas son comportement sur le terrain. Avouons que nous, c’est réellement ce qui nous intéresse.

Mais assez parlé, commençons !

Déballage:

Quand on reçoit la bête, la première chose qui saute aux yeux, c’est l’énorme valise grise de transport. Un monument à elle toute seule où on sait que le 400/2,8 y est en sécurité.

Pourtant, j’ai décidé de l’oublier et de transporter l’objectif dans un sac.

Vous allez me demander pourquoi ?

Je vous répondrais que bien que sa qualité de construction soit irréprochable, je trouve qu’ils ont “oublié” quelques détails qui auraient pu la rendre pratique.

Dans ces défauts on peut noter qu’ils n’ont pas pensé à laisser une place pour transporter le boitier, qu’ils n’ont pas mis de roulettes à cette valise, et qu’ils auraient pu éviter de marquer sur la tranche ce qu’elle est sensée transporter. C’est un peu du pousse au crime.

Mais comme on n’est pas là pour tester la valise, revenons à l’objectif lui-même.

Là, on entre carrément dans une autre dimension, et un peu dans tous les sens du terme. En sortant l’engin de sa valise, on se rend compte qu’il est énorme, mais en plus d’être énorme il est très très lourd !

Pour faire quelques petites comparaisons, sa lentille frontale (163mm) n’a que 3mm de moins que celle du 600mm F/4, il fait pourtant 10g de plus que ce dernier (5,370kg). Il fait presque 3kg de plus que le 300mm F/2,8.

Pour vous faire une petite idée, trois images qui devraient être assez parlante:

La taille et le poids sont en rapport direct avec la qualité de construction. Aucun reproche ne peut être fait de ce côté, on est proche de la perfection avec un objectif rassurant qui on le sait saura résister à presque tout.

Le seul élément qui pourrait souffrir sur le long terme sera la peinture blanche si typique qui pare les “grands blancs “. Mais pour avoir baroudé de longues années avec mon 300/2,8, je ne me fais pas plus de souci que ça.

Préparation pour la sortie sur le terrain :

Maintenant qu’on sait à quoi il ressemble combien il pèse, allons sur le terrain pour voir ce qu’il a dans le ventre.

Je le place donc dans un grand sac à dos avec l’EOS 1D MKIII, à eu deux ils prennent toute la place ou presque, plus beaucoup d’espace pour emmener du matériel supplémentaire.

Je prends également avec moi un monopode muni d’une rotule.

Le Canon EF 400mm F2,8 L IS USM possède deux fixations, une petite et une grande. Un conseil, oubliez d’entrée de jeu la petite, pour avoir testé, la tige filetée cédée de façon nette (comme si on l’avait scié) Bullit l’a vu, il pourra en témoigner !

Il faut donc privilégier du matériel vraiment robuste pour supporter le poids de ce monstre.

Sur le terrain:

Monté sur le monopode je le transporte sur l’épaule, très vite son poids se fait sentir, une chose est sûre, faire de la billebaude avec cet objectif va vous muscler !

Je commence à faire mes premières photos, et l’objectif est à la hauteur de mes attentes.

L’AF est hyper rapide, plus que silencieux. Le sélecteur sur le côté permet de choisir entre trois positions différentes

  1. De 3m à l’infini.
  2. De 3m à 10m.
  3. De 10m à l’infini.

Il ne faut pas hésiter d’utiliser et d’abuser de ce sélecteur qui accélère un AF qu’on pense ne pas pouvoir être plus rapide. C’est d’autant plus efficace quand on suit un oiseau en vole qui est de petite taille pour éviter les allez retour inutile quand l’appareil perd le point.

Le stabilisateur est plus qu’efficace. On peut sans autre faire des photos à 1/60s sur le monopode et pour les plus courageux qui voudraient essayer à main levée, moi qui suis loin d’être un athlète j’ai fait des photos nettes à 1/200s.

Et en parlant de netteté, qu’est-ce que donne la définition de cet objectif, est-ce qu’il fait croustiller les détails ?

En réalité, il est tellement bien, qu’on en a presque mal aux yeux … et j’exagère à peine.

Je vous présente une photo qui est vraiment brute de capteur, sans aucune accentuation (ce qui montre qu’on a encore beaucoup de marge), je vous laisse donc cliquer sur l’image pour voir un crop 100% de celle-ci:

Canon EOS 1D MKIII – EF 400/2,8 L IS USM – F/2,8 – 1/2500s

Merci à Yohan de m’avoir servi de modèle ! Grâce au piqué exceptionnel de cet objectif, on sait maintenant que tu as des poils sur les oreilles

De là, on ne se pose plus la question de savoir s’il reconstitue tous les fins détails, je pense que la preuve en est faite !

La qualité est si exceptionnelle qu’avec un converter 1,4 on ne voit pas de différence, même en cherchant. C’est tout simplement incroyable et dès la pleine ouverture !

Avec le doubleur, on commence à voir une petite baisse de régime et une très très légère perte de contraste et aussi une très légère montée des AC (Abération Chromatique), rien de violant, rien qui nous empêcherait de l’utiliser. Ce serait même dommage de s’en priver tant la qualité reste superlative.

Un des grands avantages de cet objectif est aussi une mise au point plutôt courte qui permet de s’essayer à la macro avec un objectif vraiment exceptionnel.

Canon EOS 1D MKIII – EF 400/2,8 L IS USM – F/2,8 – 1/500s
 

 
Canon EOS 1D MKIII — EF 400/2,8 L IS USM — F/2,8 — 1/500s

Sa mise au point minimum est de 3m. Sachant que le 300/2,8 qui à 100mm de moins à lui une mise au point minimum de 2,5m on comprend très vite l’avantage de cet objectif qui à tout de même un rapport de grandissement de 0,14.

Avec un converter ou un doubleur, la mise au point reste la même, et du coup le rapport de grandissement augmente d’autant.

Conclusion:

Le Canon EF 400mm F/2,8 L IS USM est un objectif de légende, pour beaucoup la plus belle réussite optique toute marque confondue.

Quand on a la chance de l’avoir en main et qu’on peut voir le résultat sur les photos, on comprend très bien un tel jugement et une telle admiration.

Difficile de lui trouver des défauts tant il est optimum sur tous les points.

Pourtant, on peut dire qu’il y a deux ombres au tableau.

  1. Le prix, si en suisse on peut le trouver pour environ 9’200.-CHF (˜6’200€), je sais qu’en France il est bien plus cher, et dans tous les cas cela représente une véritable fortune qui n’entre malheureusement pas dans le budget habituel en photo.
  2. Le poids, si on aime partir léger, avec lui on peut oublier. Couplé au 1D à eux deux ils frôlent les 7Kg ! Il faut avoir les épaules solides, et surtout ce serait dommage de l’acheter pour le laisser à la maison parce qu’on n’a pas pris en compte ce “détail”.

Mis à part ces deux défauts qui peuvent être vu différemment selon les personnes, je ne trouve rien à redire sur cet objectif mythique qui offre tant de plaisir que je doute pouvoir m’en lasser un jour.

J’espère que vous aurez apprécié ce test de terrain.

Je vous dis bon courage et bonne photo … et pour une fois à moi aussi

PS: Et par tradition quand je teste un objectif, une petite photo de moi avec l’engin (cliquez ICI)