Darth's Blog

Test terrain: Nikon D600

Dans le monde de la photo nous trouvons deux acteurs majeurs qui ont souvent tendance à se suivre de très près, je veux parler de Nikon et Canon.

Il y a quelque temps de ça, ces deux grosses boîtes ont chacune annoncé la sortie de boitiers qui sur le papier semblent similaires, à tel point que même leur nom ont un joli point commun.

Le premier à dégainer fut Nikon qui nous a présenté le D600 la nuit du 12 au 13 septembre, puis Canon 5 jours plus tard avec le 6D.

Très rapidement après son annonce on trouve le  Nikon D600 à la vente.

De son côté Canon traine un peu plus, et à l’heure ou j’écris ses lignes toujours aucun 6D en vitrine, le géant rouge nous promet pourtant une distribution effective début décembre.

Dans les deux cas, ce qui est mit en avant sur ces boitiers sont leurs côtés experts, mais aussi, et surtout les premiers pleins formats 24*36 abordables.

Belle promesse, et nous allons voir ensemble ce qu’il en est réellement sur le terrain!

Pré-Test:

Nikon D600 | Nikkor 24-70mm f/2,8 

Le Nikon D600 a fait couler beaucoup d’encres, c’est donc avec une impatience toute légitime que j’attendais de pouvoir tester l’engin.

Quand Nikon Suisse m’a proposé de me l’envoyer, j’ai sauté sur l’occasion et j’ai attendu le colis tel un enfant attendant le père Noël au soir du réveillon.

Chose amusante, mon ami et collègue blogueur Marc Charbonnier a reçu presque en même temps que moi un exemplaire du D600 prêté cette fois-ci par Nikon France pour test.

Nous avons donc fait ce test en parallèle et parfois ensemble et avec l’appui d’un “Nikoniste” endurci (comme vous pouvez le voir sur la photo ci-dessus), j’ai nommé Sébastien F,  qui nous a donné de très bons conseils et des informations précieuses, merci à lui.

On peut dire que vous avez de la chance, grâce à ça, ce test sera d’autant plus complet.

Ergonomie:

Quand on sort le boitier de son carton, ce qui saute directement aux yeux c’est la compacité de ce reflex pour un plein format. Sans être petit, il est clairement compact.

Si on regarde la photo ci-dessus, on peut voir de gauche à droite le D800, D600 et D7000, on remarque très clairement qu’il a des proportions proches du D7000.

L’aspect de compacité est en parfaite adéquation avec le poids, car en plus d’être petit, il est vraiment léger. Il affiche 850g sur la balance, et c’est vraiment agréable. Je reviendrais là-dessus un peu plus bas quand je parlerais de la prise en main.

Côté commande, le D600 est clairement dans la gamme amateur-expert. On retrouve l’afficheur LCD sur le dessus, les doubles molettes, le pad de contrôle…etc.

Tout Nikoniste sera très à l’aise avec le D600 qui reprend à peu de chose près l’architecture des autres boitiers.

Pour les autres, on comprend assez rapidement l’utilisation de l’appareil, mais un tour par le mode d’emploi reste tout de même une étape obligatoire si on veut vraiment bien comprendre ce reflex.

L’afficheur principal de 8cm est très clair et contrasté, il a une très bonne définition et est lisible dans la plupart des situations, il faut vraiment un fort soleil pour que cela soit vraiment difficile.

Un très bon écran de contrôle arrière que nous offre là Nikon

Le viseur:

Comme vous le savez, j’attache une importance toute particulière au viseur qui pour moi est l’un des instruments les plus indispensables d’un bon appareil.

Ici le viseur est clair, très précis et agréable à l’œil.

Toutes les infos nécessaires à la prise de vues sont là, tout ce qu’il faut sans fioriture, on ne demandait pas plus.

Un viseur clair et agréable, un vrai savoir-faire de Nikon qui m’ont toujours surpris en bien pour la qualité de leur visée.

Par contre, la fiche technique du Nikon D600 annonce un viseur 100%, mais je suis désolé de le dire, ce n’est pas le cas. Je pense qu’il cadre comme un très bon 97, voir 98%, mais pas vraiment à 100%.

Prise en main:

L’appareil photo est très bien dessiné, et la prise en main est très agréable, et ceci malgré sa compacité.

C’est un parfait compromis de taille, juste assez grand pour avoir une bonne préhension sur le revêtement de très bonne qualité, et juste assez petit pour qu’on ait envie de le prendre partout avec nous. D’autant plus qu’il est très léger, de fait très agréable à manipuler, et ceci même durant de longues heures.

Ici les ingénieurs de Nikon ont fait du très bon travail, et il n’y a pas grand-chose à dire, sauf pour le bouton ISO…

Le bouton pour changer les ISO se trouve tout en bas à gauche à côté de l’afficheur principal. Si bien, qu’il est tout simplement impossible de changer les ISO en gardant l’œil au viseur.

J’avais noté le même problème sur mon test du Nikon D4, à une différence près, sur le D4 on peut sans problème paramétrer un autre bouton qui sera asservi à cette tache, dans mon cas j’avais choisi le bouton d’enregistrement direct qui se trouve idéalement placé sous l’index.

Sauf qu’ici, les fonctions personnalisées ne permettent pas de faire un tel réglage, et on se voit obligé de décoller l’œil du viseur pour changer de valeur ISO. C’est d’autant plus vrai avec des objectifs qui font un certain poids, comme le 70-200mm par exemple.

Côté technique:

Pour revenir aux choses positives, malgré son poids “plume” et sa compacité, le Nikon D600 est très bien construit et affiche fièrement une “construction tout-temps”. S’il n’encaisse pas aussi bien une intempérie que son grand frère le D4, il sera capable de supporter une petite pluie sans problèmes.

Du côté des bonnes nouvelles, nos amis de chez Nikon ont eu la bonne intelligence de pourvoir le D600 d’un double slot pour carte SD.

Question obturateur, le Nikon D600 affiche une longévité estimée à 150’000 déclenchements, ce qui est pas mal du tout.

Pour les performances, c’est 1/4000s qui sera la vitesse d’obturation la plus rapide et une synchro-X à 1/200.

Cela peut sembler léger comparé au 1/8000s de ses grands frères D800 et D4, mais en réalité, sauf cas particulier, il reste assez rare que l’on ait besoin de vitesse supérieure à 1/4000s.

Les fans de photos à pleine ouverture en plein soleil vous diront le contraire, mais ils restent des exceptions.

Dans les mauvaises nouvelles, nous pouvons dire au revoir à la prise flash. On pourra toujours arguer que maintenant on passe plus facilement part des transmetteurs radio, mais je trouve quand même cette perte un peu dommage. Surtout pour ceux qui ont encore de “vieux” sets de flash qui fonctionnent parfaitement bien et qui gardent un système filaire.

Question motorisation, D600 n’est pas ridicule avec ses 5,5 images par seconde, ce qui est très bien surtout qu’il tient la cadence. J’ai réussi à engranger 62 images en JPEG fin et 21 en RAW avant que le boitier ne cède et affiche un gros ralentissement.

Quand on sait le nombre de pixels qu’embarque le Monsieur, on ne peut que saluer l’exploit!

Et en parlant du nombre de pixels, passons à …

La qualité d’image:

Nikon D600 | Nikkor 70-200/2,8 VR II | 165mm | f/5,6 | 1/40s | 5’000 ISO

Comme je vous en parlais un peu plus haut, le Nikon D600 affiche 24 millions de pixels au compteur. Ce qui n’est pas rien et permet d’envisager le plus sereinement possible un tirage A2+ avec même de quoi faire un petit recadrage.

Mais avoir beaucoup de pixels n’est pas forcément un gage de qualité. Alors, qu’en est-il pour le Nikon D600 ?

Plusieurs choses rentrent en ligne de compte pour offrir la meilleure qualité d’image qui soit dans toutes les situations possibles.

  • La qualité de l’exposition.
  • La qualité de l’AF et son suivi.
  • La qualité des images fournies et la gestion de la montée en ISO.

Nous allons donc détailler ces trois points en regardant les réactions du Nikon D600 loin des labos de test, mais bien sûr le terrain. Commençons par…

La qualité d’exposition:



Nikon D600 | Nikkor 70-200/2,8 VR II | 85mm | f/4 | 1/2’500s | 200 ISO

Que dire sur l’expo?

Pas grand-chose, sinon qu’elle est toujours juste. Ici le travail de Nikonà été exceptionnel!

Le D600 expose juste et profite de toutes les qualités du CMOS de 24Mo pixel et sa capacité dynamique pour nous sortir de toutes les situations, même les plus difficiles.

On peut se reposer sur cet appareil qui saura exposer juste quelque soit la luminosité et à l’instar de son grand-frère le D4, la seule limite qu’il aura seront celles de la  “physique” autrement dit, la capacité du capteur à encaisser une grande différence de luminosité.

Mais sauf cas extrême comme de forts contre-jours ou autres amusements du genre, le D600 vous délivrera des images impeccables.

Si vous décidez de prendre vos photos en RAW (ce que je vous conseille) l’encodage sur 16 bits vous donnera la possibilité d’aller encore chercher des informations dans les ombres et les hautes lumières.

Le Nikon D600 n’a rien à envier à ses cousins et autres grands frères du côté de l’expo, il est tout simplement impeccable!

L’autofocus et piqué:



Nikon D600 | Nikkor 24-70mm f/2,8 | 70mm | f/4,5 | 1/160s | 200 ISO

L’autofocus et le piqué sont des points clefs de la photo. Il faut dire que l’un va rarement sans l’autre.

Avoir un piqué extraordinaire, mais un AF qui ne suit pas, va donner des images de mauvaises qualités. Cette affirmation fonctionnant dans les deux sens.

LeNikon D600 a un AF performant et de bonnes qualités. Ce ne sont pas non plus les foudres de guerres qu’on trouve sur les D4 ou autre D800, mais tel n’est pas son but ni ce pour quoi il a été pensé.

Sur le papier c’est 39 collimateurs qui seront là pour vous épauler. Configurable en 9, 21 ou 39 points actifs, vous pourrez choisir les réglages bien connus des Nikonistes, soit: AF-A, AF-S et AF-C, puis choisir la qualité du suivie, du simple capteur au suivie 3D.

Nikon n’a plus à faire ses preuves quant à la qualité de leur AF, et ici le D600 ne déçoit pas. Très bon, réactif, il saura faire le point dans la plupart des situations.

Quand il commence à faire sombre, l’AF ressent quelques difficultés et parfois met un peu de temps. Mais rien d’anormal ici.

Ce qui est plus décevant, le Nikon D600 à l’instar de son concurrent le plus direct le Canon EOS 6D, souffre d’une répartition des collimateurs trop étroite pour un format 24*36mm.

Ici, pas moyen d’aller faire le point sur un sujet excentré sans décadrer, la répartition des collimateurs étant vraiment trop au centre.

Passons au piqué des images, car c’est ici la vraie bonne nouvelle.

Avant d’aller plus loin, je vous laisse cliquer sur l’image de la petite fille (Merci à ma petite puce Ciuri qui s’est prêtée au jeu en bougeant autant qu’elle pouvait! ^__^ ) et vous faire mal aux yeux tellement ça pique!

Je pense que ce crop 100% se passe de commentaire tant la qualité du piqué est superlative. Ici on est carrément sur une autre planète, et la qualité des fichiers que fourni ce petit Nikon D600 est tout simplement bluffante!

Que dire de plus si ce n’est: Bravo Nikon pour ce superbe boulot!

C’est d’autant plus à souligner que ce reflex est aussi très à son aise sur…

La gestion de la montée en ISO:



Nikon D600 | Nikkor 70-200/2,8 VR II | 200mm | f/2,8 | 1/15s | 6’400 ISO

Si vous êtes l’un de mes fidèles lecteurs, vous savez très bien que cela fait un moment que j’ai pris parti de ne plus faire une série de photo à chaque valeur ISO pour vous les présenter.

Je pense simplement que prendre un objet en augmentant la valeur ISO n’est pas un compte rendu juste de la réalité du terrain!

En effet, un éclairage qui donne un 1/20 de seconde à f/5,6 pour 100 ISO, donnera 1/1’250 de seconde à la même ouverture pour 6’400 ISO, ce qui est loin d’être la situation lumineuse la plus catastrophique. De fait, le fichier présenté ne souffrira que très peu du manque de lumière, ce qui sur le terrain est bien différent. En règle générale, on utilise de telles valeurs pour pallier un manque de luminosité.

Quand on regarde la photo d’illustration de ce sous-chapitre, on voit qu’elle a été prise à 1/15 de seconde, à une ouverture de f/2,8 pour 6’400 ISO. Autant dire qu’ici la valeur ISO élevée était un vrai besoin.

Si vous cliquez sur l’image pour voir le crop 100%, vous vous rendrez compte du superbe travail de Nikon qui délivre un fichier vraiment très propre.

De base le Nikon D600 à une échelle ISO comprise entre 100 et 6’400 ISO, que l’on peut pousser de 50 à 25’600 ISO.

Dans la pratique je conseille toujours de rester dans les valeurs de base d’un appareil, gardant le “supplément” pour dépannage seulement.

En bref, Nikon à fait un très beau travail et on pourra utiliser sans remords ses fichiers jusqu’à 1’600 ISO, avec un peu de travail en post-traitement à 3’200 ISO et 6’400ISO. Comme expliqué plus haut, je garderais pas contre pour des cas exceptionnels les valeurs supplémentaires.

Conclusion:



Nikon D600 | Zeiss Distagon 25mm f/2.8 | f/5,6 | 1/250s | 5’000 ISO

J’ai partagé un très bon moment avec ce boitier durant ce test.

Il a été mon compagnon de tous les jours et je me suis vraiment habitué à lui. Le rendre fut difficile tant il a été un boitier agréable pour la photo au quotidien.

Ce n’est certes pas une foudre de guerre qui sera à l’aise sur le bord des pistes ou en photo purement d’action, mais c’est un boitier qui saura se sortir de la plupart des situations et qui vous délivrera toujours des fichiers de très bonne qualité.

Que vous soyez un accro des RAW et des développements aux petits oignons, ou encore un accro au JPEG direct, le Nikon D600 répondra à vos attentes.

La question plus difficile et que l’on entend partout est son positionnement de prix.

On parle du premier “reflex FF abordable“, mais il vous en coutera tout de même environ 2’000€ (également aux environs de 2’000.- CHF) pour accéder au monde du plein format.

Est-ce que cela en vaut la peine?

Ma réponse est nuancée. J’aurais préféré que le tarif soit sous les 2’000€, du genre 1’800€, mais je ne pense pas que vous allez regretter cet achat.

Le Nikon D600 a vraiment une belle fiche technique et offre beaucoup, c’est une belle entrée dans le monde du plein format que je ne peux que conseiller, surtout si vous cherchez un appareil compact et léger, mais de très bonnes qualités.

Nous voilà au bout de test terrain, et je sais quelle question beaucoup d’entre-vous se pose:

Entre le Nikon D600 et Canon EOS 6D lequel est le meilleur?

À l’heure actuelle je n’ai pas eu de version définitive du  Canon EOS 6D, seulement une version de présérie dont j’ai publié une prise en main complète (voir ICI – en fin d’article).

Donc, ce que je peux dire pour le moment est à prendre au conditionnel et surtout en tenant compte du fait que je n’ai pas testé d’exemplaire définitif du 6D! Mise à jour 20 février 2013: Le test définitif du Canon EOS 6D a été publié (voir ICI)

Pour le moment, le Nikon D600 gagne le match d’une très très courte tête (je dirais du bout des cheveux). Cela se joue réellement aux détails et à très peu de choses. Des choses qui peuvent encore évoluer dans la version définitive du Canon

Fondamentalement, mise à part l’AF un peu mieux fourni sur le Nikon D600, les fiches techniques de ces deux appareils sont très très proches.

Mes conclusions vont peut-être changer ou s’affirmer après le test terrain définitif du Canon.

En attend, ce que je peux dire, c’est que si vous avez envie de vous offrir le Nikon D600, foncez, vous n’allez pas le regretter!

Sur ce, bon courage et bonnes photos… Quel que soit votre appareil!