Si beaucoup de photographes actuels donnent comme finalité à leurs images l’écran d’un ordinateur ou d’un autre support électronique, de plus en plus de personnes ont l’envie de faire vivre leurs images autrement.
Si j’aime regarder une image sur un écran, je reste un amoureux des beaux tirages, et pour moi, une belle photo se doit de finir sur un papier qui mettra en valeur toutes ses qualités.
Lors du dernier “Mais Qu’est-ce” les deux gagnantes; qui, comme vous le savez, ont le droit de choisir le thème d’un prochain article; m’ont demandé d’écrire un billet sur :
Conseils pour obtenir le meilleur de ses photos à l’impression quand on passe par un site web (sur livre, toile, tirage 10×15, A4, A3, etc..)
Je dois reconnaitre que si le principe d’un article sur l’impression et les conseils qui vont avec me semble une très bonne chose, le fait de l’orienter uniquement sur l’impression par le web me pose quelques problèmes.
Pourquoi ?
Simplement, du fait que quelques éléments clefs d’un bon tirage ne peuvent pas être contrôlés quand on passe par le Web pour faire une impression.
Mais ne vous en faites pas, je vais vous expliquer ça de façon détaillée en vous donnant les clefs d’une bonne impression photo et pas uniquement pour le web
La couleur :
Pour bien comprendre comment se passe une impression, il faut comprendre comment fonctionne la couleur, comment nous la percevons, que vous soyez fan de N&B ne change rien à l’affaire, il faudra connaitre les bases.
La couleur est la perception que nous avons des différentes longueurs d’onde qui constituent la lumière visible.
La couleur est une sensation traduite par notre cerveau grâce aux informations des trois types de cônes (rouges, verts et bleus) qui servent à décomposer la lumière en couleur.
Tien donc, des cônes spécialisés dans les couleurs rouge, vert et bleu…. ça ne vous rappelle rien?
Le fameux capteur de notre appareil photo ne fonctionnerait-il pas de la même façon? (Cliquez ici pour ceux qui auraient raté la leçon)
Donc, on retrouve nos fameux (rouge, vert et bleu) mieux connus sous le nom familier de RVB.
Le format RVB est en fait le mélange des trois couleurs dites primaires pour former tout le spectre couleur.
C’est le physicien Yong qui a découvert ce qu’on appelle la synthèse additive des couleurs qui consiste à former toutes les couleurs (visibles par l’œil humain) en partant de la lumière des trois couleurs primaires.
C’est par exemple de cette façon que fonctionne votre écran.
Tout le monde a appris qu’en mélangeant du jaune et du bleu sur une feuille, on obtient du vert.
Les couleurs de base, qui ne sont plus des couleurs dites primaires, mais fondamentales, sont le cyan, le magenta et le jaune.
Si on mélange ces trois couleurs fondamentales, on obtient du noir, l’absence de couleur détermine le “blanc” si le support est blanc.
On comprendra alors facilement que la pureté d’un blanc en impression est étroitement liée à son support.
L’addition deux à deux de ces couleurs fondamentales permet d’obtenir les couleurs secondaires :
- le cyan et le jaune donnent le vert
- le cyan et le magenta donnent le bleu (bleu-violet)
- le jaune et le magenta donnent le rouge (rouge vermillon)
Toutes les couleurs sont donc formées par le “mélange” des couleurs fondamentales, que l’on appelle CMJ.
Je suppose que vous avez déjà croisé l’appellation CMJN !? D’où vient ce N en plus, puisque les couleurs de base son Cyan, Magenta et Jaune?
Le N vient du Noir, car si en la réalité théorique veut que le mélange complet de CMJ donne du noir, la réalité physique est différente, et le mélange complet (selon le support) donnera un brun très foncé plus ou moins intense, mais certainement pas un noir profond.
La norme d’imprimerie est donc le CMJN, ou en anglais CMYK. Cyan, Magenta, Yellow, Key, ce qui permet d’imprimer une très large palette de couleur avec des noirs très profonds, qui dépendent toujours de la couleur de base du support.
Si on regarde les imprimantes à jet d’encre haut de gamme, elles ne se contentent pas de 4 cartouches CMJN, mais en offrent bien plus, certaines en ont jusqu’à 12! Ainsi, elles permettent d’offrir des nuances de couleurs très précises et une qualité incroyable. Et pour les fans de N&B, ces mêmes imprimantes ont en plus de la cartouche “noir”, plusieurs cartouches de niveaux de gris afin d’offrir des tirages N&B avec des dégradés de très haut vol.
C’est bien beau de savoir comment on créait les couleurs en impression, maintenant, on va se pencher sur comment sont restituées ces fameuses couleurs.
Les couleurs imprimables :
Quand on regarde un écran, il restitue une certaine quantité de couleur que notre vision peut percevoir. La quantité de couleur que peut restituer un support par rapport à la vision humaine est appelé le GAMUT, c’est une représentation graphique de cette capacité (voir illustration ci-dessus).
Nos amis de Wikipedia nous apprennent cela :
En colorimétrie, le gamut, ou gamut de couleur est un certain sous-ensemble complet de couleurs. L’usage le plus fréquent fait référence à un sous-ensemble qui, dans certaines circonstances, représente l’étendue de l’espace de couleur qu’un certain type de matériel permet de reproduire.
Cette notion traduit le fait qu’un appareil tel qu’un écran d’ordinateur ou une imprimante ne peut reproduire idéalement toutes les couleurs perceptibles par l’œil humain. Toutes les teintes sont certes affichables, mais non toutes les saturations.
Pour un écran, la représentation du gamut est assez simple, car la seule chose qui influence le gamut est la qualité de l’écran. C’est pourquoi il est toujours représenté par un triangle au bord bien défini dont les sommets représentent RVB.
En impression, l’affaire se corse!
En effet, le gamut d’une impression est directement lié aux trois points suivants:
- L’imprimante
- L’encre
- Le papier
Ce n’est que l’addition de ses trois éléments qui va déterminer le gamut. C’est ainsi que, la représentation des gamut d’impression se dessine par des bords arrondis bien moins réguliers que ceux des écrans.
Mais ce n’est pas la seule difficulté…
Comme vous le savez maintenant, votre écran ne restitue pas les couleurs de la même façon qu’une photo imprimée. De fait, le gamut d’un écran n’est clairement pas le même que celui du trio, papier, encre, imprimante.
Si le gamut d’un écran ne restitue pas fondamentalement plus de couleurs qu’une image imprimée, il est clairement décalé dans les tons qu’il peut afficher par rapport à un tirage papier.
Ce qui traduit en des termes plus simples, veut dire qu’un écran pourra afficher des nuances et des saturations qu’une impression ne pourra pas restituer. L’inverse est également vrai, certaines nuances qu’une image imprimée peut gérer ne sont pas affichables sur un écran.
Autant dire, qu’il est très difficile de se faire une idée de l’apparence qu’aura notre photo en le regardant sur écran, même avec une grande habitude, ce n’est pas chose aisée.
Cela ne vient pas uniquement du fait que l’écran a un gamut différent, il y a aussi la différence de “méthode” pour créer la couleur, d’un côté c’est créé à partir de lumière (écran rétroéclairé, projecteur…etc.) avec une synthèse additive, alors que de l’autre, c’est par synthèse soustractive, sans apport de lumière.
Le fait qu’une image imprimée ne soit pas éclairée complique notre capacité à imaginer le résultat final.
Malheureusement, ce n’est toujours pas la seule chose qui va faire varier le rendu…
Type d’impression et papier :
Voici une partie bien délicate quand on veut faire imprimer ses photos en passant par un site web. C’est déjà un sujet un peu laborieux à maîtriser quand on passe par une impression “maison”, mais ça devient vite nébuleux quand on passe par le Net.
En effet, il existe plusieurs techniques d’impression dans le monde de la photo :
- Exposition de papier argentique par laser RVB (technique utilisé par les labos Web jusqu’au format 20X30cm).
- Sublimation thermique
- Jet d’encre
- Offset (imprimerie, les magazines ou livres photos que vous lisez sont tiré en offset).
- …etc.
À l’heure actuelle, et même si cela va étonner plus d’une personne, ce n’est pas le papier argentique qui offre la meilleure qualité d’image pour un tirage photo, bien au contraire !
En effet, le jet d’encre permet une qualité bien meilleure que l’exposition du papier argentique par laser RVB et avec une tenue dans le temps supérieure.
Quand on passe par un labo en ligne, le petit problème, c’est qu’au-delà du format 20*30, on ne connait pas les techniques d’impression utilisées par les différents labos, car aucune information n’est donnée.
On ne connait pas la technique, le type d’encre et le type de papier (si ce n’est plus ou moins sa brillance)… etc. pourtant, toutes ces choses on un effet réel sur le rendu d’une image.
Si vous passez par un labo pro qui a pignon sur rue et que vous pouvez discuter de vos besoins avec le tireur, aucun souci, car il vous expliquera, fera quelques essais de rendus… etc. Si bien, que vous aurez une idée précise du résultat, grâce à ses conseils, son expertise et le service qui va avec.
Si comme moi vous préférez gérer la chaine d’image de la prise de vue à l’impression, vous allez certainement opter pour une imprimante photo (sauf exception, comme les livres photo, les tirages sur support spécifique, ou encore les très grands formats. Là encore, je passe par un labo pro qui a pignon sur rue).
Dans ce cas précis, vous aurez un contrôle optimal de vos images.
Imprimante et encre seront connues, le choix du papier se fera en fonction d’un désir de rendu. Les imprimantes de bonne qualité permettent d’ajouter à loisir des profils de couleurs pour des impressions irréprochables.
Les imprimantes de qualité moyenne vont quant à elles demander un calibrage de la chaine d’impression si vous passez par des papiers autres que ceux proposés par le constructeur. Les papiers constructeurs sont souvent de très bonne qualité et offrent un choix très large.
Ensuite, il vous faudra quelques essais pour obtenir des impressions au plus proche de vos attentes, mais au final, vous aurez un parfait contrôle du rendu.
Nous verrons tout ça plus en détail plus loin dans l’article.
Malheureusement, en passant par un labo en ligne, vous n’aurez certainement pas un contrôle aussi poussé sur le rendu final.
Déjà, la totalité des prestataires est d’un opaque absolu quant aux techniques d’impression qu’ils utilisent, quant aux types de papiers proposés (ce qui est normal, puisqu’ils s’approvisionnent en cherchant les prix les plus bas, et ne peuvent donc pas garantir sur le long terme une marque et un type de papier précis).
Certains, mais ils sont encore trop rares, vous fournissent un profil couleur qui correspond à leur standard, cela va permettre d’être plus précis, mais ce n’est pas encore suffisant.
Malheureusement, trop de ces labos font des corrections auto non demandées sur les images. Il faut donc TOUJOURS veiller à décocher (quand c’est possible) les corrections automatiques proposées.
Nous allons d’ailleurs voir plus loin comment préparer ses photos pour l’impression, que ce soit fait par vos bons soins, par celui d’un labo pro ou par un prestataire en ligne, la méthode sera la même.
Avant, nous allons répondre à une question que beaucoup se posent…
Mais quelle taille va faire mon image ?
Cette question on me l’a posée des milliers de fois. C’est une question récurrente qui donne mal à la tête, car on confond souvent les notions de définition et de résolution, sans compter que certaines idées sont si profondément ancrées dans la croyance populaire, qu’il est difficile d’expliquer sans que nos interlocuteurs finissent par tout mélanger.
C’est d’autant plus vrai qu’en français, les acronymes pour la définition et la résolution sont les mêmes PPP (pour Pixel Par Pouce) et PPP (pour Point Par Pouce). C’est pourquoi dans l’explication que je vais vous donner, je prendrais la norme anglaise, pour plus de clarté.
On va donc essayer de reprendre ça à la base…
Une image numérique est composée de pixels, soit un nombre de points définis pour la largeur et la hauteur. On dira par exemple une image de 5’000*4’000 pixels ce qui donne 20’000’000 de pixels en tout.
C’est donc la résolution intrinsèque de l’image, sa taille à proprement parler. Cette résolution aura une influence sur l’impression, nous verrons ça un peu plus bas.
Nous allons maintenant nous pencher sur la “définition”, qui, désolé du jeu de mots, définit la capacité d’un écran à produire une image.
On entend souvent parler de la résolution d’un écran, donc, de sa capacité à restituer un nombre de pixels sur une largeur définie (de un inch, soit 2,54cm), définition donné en PPI (pixel per inch) cette fameuse définition est ce qui permet d’afficher une image sur votre écran. Du temps des écrans cathodiques, on conseillait de mettre sur les programmes de retouche tels que Photoshop, 72 PPI… Chiffre qui reste encore à l’heure actuelle trop souvent conseillé, alors que pour les écrans modernes cette donnée change d’un modèle à l’autre.
Cette définition n’a rien avoir avec ce dont on a besoin pour imprimer une image, elle ne sert qu’à définir la qualité de votre écran, par exemple, un écran Apple Retina aura une définition proche de 250 PPI, alors que mon EIZO pourtant de très bonnes qualités se contente d’environ 100PPI…
La résolution pour imprimer une photo reste sur le même principe, mais ne parle plus de pixels, mais du nombre de points que l’on peut placer sur 2,54 cm DPI (Dote Per Inch). On déduit en toute logique que plus on peut y mettre de points, plus l’image sera détaillée. Ce qui dans l’absolu est vrai, et qui fait dire trop souvent que le chiffre idéal est un fichier qui permet une impression de 300 DPI.
Un fichier de 300DPI demande une image d’environ 2’000’000 de pixels pour un tirage 10*15cm et environ 8’000’000 de pixels pour un tirage 20*30cm (soit un A4) et 19’000’000 de pixels pour un tirage A3 …
Quand on regarde ça, on se dit qu’il est difficile pour la plupart des appareils photo d’accéder à des tirages A3 et que l’on peut presque oublier toute tentative de recadrage.
Sauf que c’est vrai, mais c’est également faux.
Le problème, c’est qu’on ne regarde pas une image en 10*15 cm à la même distance qu’un tirage A3+.
Il faut savoir que pour des raisons physiologiques, nos yeux, à une certaine distance d’une image, n’arrivent plus à distinguer les plus fins détails. Sur ce principe, une image qui peut vous sembler avoir une résolution trop faible vue de près pourra avoir un aspect parfait si on la regarde de plus loin.
Pour imager mes propos, regardez la photo ci-dessous, comme vous le voyez, elle n’est pas nette, trop peu de résolution:
Maintenant, placez-vous à 1 mètre 50 de votre écran, et regardez à nouveau cette image… Elle vous semblera nette, et vous pourrez presque lire le “Canon” qui se trouve sur l’imprimante.
C’est ainsi que l’on sait que pour un tirage regardé à une distance correcte n’aura pas nécessairement besoin de la même résolution qu’un tirage où l’on va “coller” les yeux dessus.
Pour illustrer tout ça, je vais vous donner quelques exemples avec des distances de visionnage correctes :
Une photo au format A4 regardée à 40cm demandera 200 DPI, soit 3,8 millions de pixels et pour un tirage A3 regardé à 60 cm 140 DPI , soit environ 4,1 millions de pixels. Et si on va encore plus loin, un tirage 70X105 regardé à 1,4 mètre demandera à peu près 60 DPI, soit environ 4 petits millions de pixels ...
On peut dire qu’une photo issue d’un capteur de 18 millions de pixels est plus que largement suffisante pour faire à peu près tous les tirages dont on aura besoin, et ceci dans une qualité optimale, pour peu que l’image soit regardée à une distance correcte.
Vous aurez même assez de réserve pour faire des tirages avec des résolutions supérieures, ce qui permettra à vos “spectateurs” de s’approcher un peu plus que la distance conseillée.
C’est là qu’on se rend compte que la course au pixel reste une belle utopie, car un capteur de 20’000’000 de pixel où l’on aura recadré 50% de l’image sera encore LARGEMENT suffisant pour des tirages de haute qualité.
Maintenant que nous savons quelle taille doivent faire nos fichiers pour une bonne impression, nous allons regarder comment choisir …
Son imprimante et son papier :
Comme vous l’aurez compris, cette partie-là n’est pas celle qui va intéresser ceux qui veulent passer par le Web pour imprimer leur image, pas plus que ceux qui vont passer par un tireur pro.
Malgré tout, je vous conseille de la lire, au cas où vous changeriez d’avis…
Nous allons commencer par le choix de …
L’imprimante :
Souvent, les personnes qui hésitent entre l’impression sur le web et celle faite à domicile pensent à deux choses:
- Le coût
- Le mérite
Le coût, je crois que tout le monde a compris, la question est simple, est-ce plus cher ou moins cher de faire tirer ses photos par un labo sur le web?
On répond trop souvent que le web est moins cher, car si ce n’est pas forcément faux, ce n’est pas juste non plus ! Laissez-moi vous en faire la démonstration.
Si on se contente de 10*15, il est clair que les prix affichés par les labos restent imbattables. Mais au-delà, à partir du format 20*30, les impressions maison reprennent l’avantage et si on va encore plus loin que 20*30, la question ne se pose même plus.
Il faudra pourtant nuancer ces propos, car il faut malgré tout acheter une imprimante, et cela a un certain coût… Pourtant, il faut savoir qu’au-delà d’une quarantaine d’impressions A4 avec une imprimante haut de gamme A3+, on aura amorti facilement son investissement !
De ce constat découle le point deux, celui du mérite.
Car en lisant mes lignes, combien d’entre vous se sont dit:
Mais je n’imprime presque jamais d’image en A4 ou plus, alors de là à en faire 40 …
Mais pourquoi n’imprime-t-on pas nos images en grand format ?
Après avoir discuté de ce point avec beaucoup de photographes et pas mal de mes élèves, il ressort que le principal blocage vient du “mérite” que l’on attribue à ses photos !
Autrement dit, la plupart des gens n’impriment pas en grand format, car ils pensent que leurs images ne sont pas assez bien pour avoir droit à des tirages de haute qualité sur papier beaux art en grand format…
Il faut bien avouer que c’est triste et que c’est une vision bien étriquée que l’on a de sa propre production.
Quand on connait le plaisir que l’on éprouve à soigner ses tirages, à regarder ses photos sur un papier que l’on aura choisi avec soin, tiré grâce à un fichier que l’on aura chouchouté, c’est presque criminel de se dire que certains se privent de ce pur bonheur …
Si une de vos photos vous plait, même si vous estimez (à tort ou à raison) qu’elle ne plaira qu’à vous, ne vous privez pas de la voir sur un beau papier grand format !
Reste à choisir une imprimante qui vous convient.
S’ils ne sont pas seuls sur le marché, les deux poids lourds de l’impression à domicile reste Canon et Epson, mais n’oublions pas en queue de peloton les imprimantes HP.
Je vous conseillerais de vous tourner vers les formats A3 qui ont généralement un bon rapport qualité-prix (on en trouve à partir de 180 €).
Le choix est pléthorique et dépendra pour beaucoup de votre budget.
Dans les points importants, je dirais qu’il faut (si le budget le permet) privilégier les modèles qui ont plus de 6 cartouches, qui ont des encres pigmentaires (meilleur rendu avec une plus longue longévité) et une cartouche de laquage pour finaliser les images (seulement pour les encres pigmentaires, les colorants n’en ont pas besoin).
Je ne donne pas de modèle précis, car comme expliqué un peu plus haut, cela dépend beaucoup de votre budget, de vos affinités avec une marque..etc. Il est donc difficile de faire un choix pour vous.
Si j’étais obligé de vous conseiller une imprimante, bien qu’ayant personnellement une Epson (une version A2+) si je devais vous donner un conseil sans tenir compte du budget, je n’hésiterais pas à vous recommander la Canon Pixma Pro-1, superbe imprimante avec 12 cartouches, mais qui demande tout de même de sortir un peu plus de 800€.
Mais je vous rassure, vous pourrez trouver votre bonheur pour moins cher !
Maintenant que nous avons parlé imprimante, nous allons parler…
Papier photo :
Je vous ai expliqué un peu plus haut l’impact du papier sur le rendu final d’une image. Le choix de celui-ci est donc plus que capital.
De toutes les étapes de l’impression, le choix du papier reste le plus compliqué à appréhender. C’est cette étape qui demandera le plus de temps, car le choix devra se faire selon le rendu désiré, donc l’influence du papier sur ce rendu, mais aussi selon nos goûts.
Le problème, c’est que s’il est difficile de choisir une imprimante à cause du nombre impressionnant de modèles, ce n’est rien à côté de la quantité astronomique de papiers photos que l’on peut trouver!
Du papier brillant au papier mat, en passant toutes les déclinaisons, les barytés et autres papiers beaux-arts, sans compter les différents grammages, puretés de blanc…etc., il est vraiment difficile de s’y retrouver.
Surtout qu’en plus des papiers propriétaire des marques qui commercialisent les imprimantes, on trouve des marques indépendantes qui offrent une très, très large gamme de papiers.
Et là, je ne fais même pas mention d’autres surfaces que le papier…
Le choix est donc cornélien et il n’y a pas vraiment d’autre solution que de faire des essais pour voir le papier que vous appréciez le plus.
Pour ne pas partir non plus dans toutes les directions sans trop savoir ce que l’on fait, il y a quelques petites choses à savoir :
- Les papiers brillants sont plus sensibles aux forts contrastes et grandes dynamiques, si on a donc des photos contrastées avec une dynamique assez large, on se tournera du côté des papiers glacés.
- À contrario, les papiers mats sont indiqués pour les photos qui présentent des tons très doux, des dynamiques serrées.
- Les papiers sont également plus ou moins blancs, ce qui aura une influence directe sur le rendu, notamment les couleurs, mais aussi sur le contraste général de l’image (plus le papier est blanc, plus l’image est contrastée) donc sur les rendus en N&B et en couleur.
- Enfin, il y a le taux d’absorption de l’encre qui change selon le type de papier. Certains n’absorbent presque pas l’encre, ce qui permet de garder les plus fins détails, alors que d’autres absorbent un peu plus, ce qui donne un rendu plus doux.
Si vous achetez une imprimante haut de gamme, ils fournissent en règle générale un set avec différents types de papiers afin de faire quelques essais pour s’y retrouver.
Les marques indépendantes vendent également ce genre de set, de plus à des prix réellement sympathiques, ce qui permet de se faire une très bonne idée des choses et ainsi choisir de la meilleure façon le meilleur papier pour une photo donnée, selon vos envies.
Si vous choisissez du papier constructeur, les profils couleur de ses papiers seront déjà préprogrammés dans l’imprimante. Si vous choisissez du papier d’une marque indépendante, ils fournissent le profil pour chaque papier.
Si vous avez une imprimante qui permet d’incorporer des profils colorimétriques, ce sera un jeu d’enfant. Si votre imprimante ne le fait pas, il faudra en passer par la calibration de celle-ci.
Deux méthodes existent:
- On achète une sonde de calibration pour l’imprimante, cette solution est un peu longue, efficace, mais surtout c’est coûteux. Une sonde pour calibrer son imprimante est plus chère que celle pour calibrer votre écran. À mon sens, ce n’est pas la meilleure solution.
- On passe par un spécialiste de la calibration sur internet. C’est à mon sens le choix le plus pertinent et plus accessible financièrement pour une qualité optimale (calibrage réalisé par des sondes pros). Il nous envoie un fichier à imprimer. On le lui retourne par la poste, puis il vous envoie un mail avec les fichiers de calibration qui seront de très très bonne qualité.
Maintenant que l’on a choisi son imprimante et son papier, on peut passer au prochain sujet qui concerne cette fois-ci tout le monde, comment…
Préparer ses photos pour l’impression :
La préparation de ses images pour une future impression se fait en tout dernier dans l’étape de développement. Quand on exporte sa photo de son appareil vers l’ordinateur, la première chose est de développer ses fichiers RAW.
Si je parle de RAW, ce n’est pas au hasard, mais bien parce que ce format est IMPÉRATIF pour avoir un maximum de tonalité.
En effet, le sRVB des JPEG n’a pas assez de nuances pour couvrir tout le gamut d’un simple écran, alors, on peut dès lors comprendre que l’on perd énormément de nuances pour une future impression.
Certains me diront qu’on peut passer en Adobe RVB, certes, le spectre sera plus étendu, mais il sera toujours insuffisant pour fournir assez d’informations et de nuances pour une bonne impression.
Il n’y a guère que le RAW et sont développement en TIFF 16 bits, pour ceux qui ne travaillent pas directement leur RAW sur le programme de retouche, qui offrira toutes les nuances nécessaires à un tirage de qualité.
Quand on a fini de travailler son image, que ce soit de la façon la plus simple jusqu’à la grosse retouche, on va décider si la photo sera imprimée ou non.
Si cette photo n’est pas montrée, enregistrez là dans le format le moins destructeur sans plus rien toucher, ainsi, vous pourrez plus tard décider de sa destination finale.
Si vous voulez une copie pour le Net, redimensionnez l’image, puis appliquez une accentuation d’usage pour le Net.
Si vous décidez d’imprimer votre image, vous allez effectuer les derniers réglages pour optimiser votre fichier pour l’impression.
Il faut garder en tête que la vision de votre photo que vous avez à l’écran sera assez loin du résultat imprimé. Nous savons maintenant pourquoi, mais il faut bien garder ça à l’esprit pour ne pas avoir de déception.
La première chose à vérifier, c’est que toutes les couleurs de votre photo soient imprimables. Pour ce faire, il suffit de demander à son programme de retouche (à l’heure actuelle ils savent presque tous le faire) de simuler l’impression. Il vous montrera par comparaison (en surimpression) les zones de l’image où les couleurs ne peuvent pas être imprimées, vous pourrez alors décider de faire des corrections de tons et de colorimétries si besoin est.
Il faut aussi penser à un peu “éclaircir” l’image, en effet, le rendu papier vous semblera toujours un peu plus foncé que le rendu de votre écran, mais cela ne doit pas non plus être caricatural.
Je conseille pour cette étape d’utiliser l’outil niveau :
Cela a plusieurs avantages. On peut en tirant la molette des tons clairs (qui se trouve tout à droite) vers la gauche éclaircir l’image. En bougeant celle des tons moyens et celle des tons foncés, on peut harmoniser le rendu de la lumière sur l’image tout en y apportant un peu plus de contraste.
Le contraste étant toujours quelque chose qui manque lors d’une impression, en ajouter un peu, voir beaucoup selon les cas, est réellement conseillé.
Si vous avez un programme de retouche qui vous permet de faire ce genre de réglage de façon locale, comme Photoshop avec ses calques de réglages, n’hésitez pas à être le plus précis possible en ajustent vos réglages selon les zones.
Plus vous serez précis, plus votre tirage sera de qualité.
Cette étape vous demandera bien entendu quelques essais, et pour ce faire, je vous conseille après avoir choisi votre papier, de faire comme une sorte de planche contact avec plusieurs réglages différents que vous appliquerez sur autant de vignettes imprimées sur une même feuille.
Vous pourrez ainsi constater en un regard le réglage le plus pertinent, en ayant utilisé qu’une seule feuille de papier. Ainsi, pendant la période d’apprentissage, vous pourrez faire quelques économies de papier et d’encre.
Il est clair que pour les tirages sur le WEB, ce genre d’essai n’est pas aisé, voire impossible pour des coûts raisonnables, sans compter que le labo ne donnant aucune indication sur le papier, ne pourra pas vous garantir la pérennité du support. Ce qui n’aide pas, mais là, pas vraiment de solution miracle.
L’avant-dernier réglage à faire avant de lancer l’impression est celui du redimensionnement de l’image selon vos besoins.
L’imprimante peut le faire à votre place, et en règle générale elle se débrouille pas mal. Mais le faire soit même en passant par votre programme de retouche permet d’être encore plus précis.
Pour ce faire, rien de plus simple, il suffit depuis son programme de retouche d’aller dans “taille de l’image”, choisir la résolution (notée en DPI) en tenant compte de mon explication plus haut sur la taille des images imprimées, de choisir ensuite la taille de l’image en cm et le programme fera le reste.
Une fois cette dernière étape terminée, il est temps pour vous d’enfin passer à l’accentuation.
Il y a beaucoup de techniques différentes pour accentuer une image, je ne vais pas faire ici un compte rendu sur le sujet ici, je vais juste vous donner quelques conseils.
L’accentuation ne doit jamais être exagérée, souvent moins forte que pour une image qui finit sur le web, parfois même aucune accentuation n’est nécessaire.
Il ne faut pas être caricatural et doser cette accentuation avec parcimonie. Encore une fois, si votre programme le permet, il est conseillé de le faire de façon localisée afin d’avoir un travail le plus propre possible.
Pour ceux qui passent par le web, bien que les labos sachent très bien gérer les conversions de profils, je vous conseille tout de même d’enregistrer vos fichiers en CMJN, et si possible les transmettre en TIFF pour ne pas perdre d’informations capitales.
Je sais que la plupart des labos web demandent des fichiers JPEG (qu’on peut enregistrer en CMJN) … je ne veux pas enfoncer le clou, mais c’est encore une bonne raison pour ne pas leur confier nos fichiers…
Après avoir fait tous ces réglages, il faudra impérativement retirer tous les automatismes d’amélioration de l’image, que ce soit ceux de l’imprimante ou ceux de votre laboratoire web.
Ce serait dommage d’avoir passé tant de temps à peaufiner son image, pour que des algorithmes vous massacrent tout ça.
Et voilà, c’est fini, il est temps pour vous de lancer votre impression !
Conclusion :
Nous voilà au bout de cet article, qui je l’espère vous aura été utile.
Normalement, l’impression, qu’elle soit faite par vos soins ou par un interlocuteur extérieur, ne devrait plus avoir de secret pour vous.
Vous aurez compris sans trop de mal que ma vision des choses me porte vers les impressions “maison”.
En effet, dans ma pratique j’imprime toutes mes images jusqu’au format A2+, au-delà de ce format, et pour le reste, comme les livres photo ou les impressions sur certains supports, je passe par des spécialistes du sujet avec lesquels je peux avoir un dialogue direct pour avoir un vrai travail d’équipe.
Je sais que pour beaucoup les labos en lignes semblent être une bonne solution, économique et de qualité.
Si je ne nie pas une certaine qualité, je trouve par contre que nous n’avons aucun contrôle sur celle-ci. C’est toujours un peu un jeu de hasard que de faire développer ses photos en ligne.
On n’est jamais certain du rendu, le résultat final peut nous satisfaire, mais nous n’avons aucun contrôle, aucune main-mise sur le résultat.
Avant d’écrire ce sujet, j’ai posé la question sur les réseaux sociaux afin de connaître l’opinion des gens quant à ce genre de service.
Les réponses ont presque fait l’unanimité, les résultats sont souvent décevants.
Non pas que la qualité d’impression soit dramatiquement mauvaise, car ils peuvent offrir des produits de qualité, mais bien que le manque de contrôle sur la fin de la chaine d’image offre des résultats bien trop aléatoires.
Peut-être suis-je trop maniaque, et que mon envie de contrôler le résultat de mes images, de la prise de vue à leur publication va trop dans l’excès ?
Ce que je sais, c’est que de tous les photographes que je connais, ceux qui ont passé l’étape et qui impriment eux-mêmes leurs photos sont tous absolument ravis de le faire. Je n’en connais aucun qui regrette, j’irai même plus loin, je suis certain qu’aucun d’eux ne seraient prêt à revenir en arrière…
En bref, j’espère que cet article vous aura aidé à comprendre les petits secrets d’une bonne impression, mais surtout, qu’il vous aura donné envie de le faire vous-même !
Bon courage et bonnes photos… quelle que soit leur destination finale !