Comme vous le savez, j’ai toujours eu une affection particulière pour les séries XXXD de Canon, cela fait maintenant de nombreuses années qu’un 550D seconde fièrement mon Canon EOS 1Dx et qu’il répond présent dès que j’en ai besoin.
Depuis le 550D, j’ai testé ici même toutes les évolutions de cette gamme d’appareils et j’ai toujours été séduit, c’est donc un peu surpris et étonné que j’ai vu Canon annoncer une sorte de “split” dans la gamme avec la sortie de deux appareils en simultané, sur un même segment.
Pourquoi sortir deux appareils?
D’autant plus qu’ils sont identiques, il n’y a que l’ergonomie extérieure, qui est différente d’un appareil à l’autre.
Nous verrons au cours de ce test que l’idée est plus que bien et permet de satisfaire tout le monde … mais nous reviendrons sur ce point plus loin dans l’article.
Pré-Test :
Je vous expliquais lors du test du 700D, que je pensais garder mon 550D, jusqu’à ce qu’il rende l’âme.
J’avoue qu’au vu du nouveau venu, mon idée pourrait bien changer et je pourrais en effet craquer pour le petit dernier des boîtiers à trois chiffres de Canon:
Fiche technique
- Capteur : CMOS APS-C 24,2 Mpx
- Antipoussière : oui
- Viseur optique : pentamiroir 95%
- Écran : tactile et orientable de 7,7 cm 1,04 millions de pixels
- Mise au point : TTL-CT-SIR par capteur CMOS, 19 collimateurs AF de type croisé (f/2,8 au centre)
- Mesures d’exposition : capteur de mesure RVB + IR de 7560 pixels
- Modes d’exposition : évaluative, pondérée centrale, sélective au centre et spot
- Vitesse d’obturation : 30 à 1/4000 seconde vitesse synchro-x 1/200s
- Motorisation : 5 images par seconde sur 940 JPeg et 8 Raw
- Sensibilité ISO : 100 à 12800 ISO extension à 25600 ISO
- Mémoire : un slot SD
- Vidéo : MOV Full HD 1920 x 1080
- Alimentation : LP-E17
- Connexion : USB 2 (sortie vidéo), mini HDMI, microphone (mini-jack 3,5 mm)
- Flash : NG 13 fonction flash-maître
- Dimensions et Poids : 131,9 × 100,9 × 78,8mm pour 565 g
Comme on peut le voir, EXIT le capteur CMOS de 18 millions de pixels, c’est maintenant un capteur de 24 millions qui prend la relève, bonjour également le Digic 6 pour améliorer l’électronique, ainsi qu’un nouveau module AF et une nouvelle mesure de lumière, en prime le fait que le 760D soit pourvu d’un écran LCD sur le capot supérieur et d’une molette à l’arrière change passablement la donne, comme nous allons le voir avec son …
Ergonomie :
Si on regarde l’ergonomie du 750D, elle est très proche de ce que pouvait être le 700D, car depuis le 550D, ce ne sont que quelques petits changements cosmétiques qui ont été apportés.
Par contre, quand on regarde le 760D, gros changement, la molette de sélection, avec le commutateur ON/OFF que l’on trouvait sur l’épaule droite a déménagé sur l’épaule gauche, à droite on trouve maintenant un petit écran LCD N&B, avec toutes les indications nécessaires et intéressantes pour les photographes.
De dos, on voit aussi une évolution, la touche AV disparait remplacée par la touche “play”, qui elle fait place au commutateur pour activer ou non la molette arrière qui entoure le trèfle de sélection.
Moi, qui disais qu’une très belle évolution serait l’ajout d’une molette arrière, il faut croire que Canon a lu dans mes pensées et celles de pas mal de photographes.
Le viseur :
Il ne change presque pas, par rapport au 700D, je me permets donc un horrible copier/coller:
Mon amour des beaux viseurs n’est plus un secret, tout le monde sait maintenant l’importance que j’attache à cette partie de l’appareil photo qui, pour moi, est une des plus importantes.
Ici, pas de miracle, si le viseur reste correct avec un bon dégagement oculaire (19mm) qui permettra au porteur de lunettes de voir tout ce qui s’y passe, si la couverture reste correcte (95%) et si toutes les infos nécessaires sont à portée d’œil, je le trouve trop étroit, on a presque l’impression de regarder un film sur un iPad au lieu de notre écran 42″ …
Pour le reste, c’est un bon viseur, mais j’aurais aimé avoir mieux, comme d’habitude.
La prise en main:
Si la prise en main du Canon EOS 750D reste exactement la même que sur le 700D, en résumé, bien pensé et de très bonne qualité, que l’on pourrait résumer ainsi:
Il est léger et assez petit, sans pour autant qu’on le perde entre nos mains. La poignée très bien dessinée offre une bonne préhension. Le revêtement du grip et des autres zones est de bonne qualité, très bien collé, c’est fait pour durer un bon moment.
Les commandes tombent naturellement sous les doigts et il devient facile de le piloter l’œil au viseur, on reste dans la logique d’ergonomie Canon où tout se fait très naturellement.
Le menu rapide que l’on atteint avec la touche “Q” devient l’arme ultime grâce à l’écran tactile, un vrai plus qui aide vraiment sur le terrain.
Comme expliqué plus haut, je suis vite devenu fan de l’écran tactile que je voyais comme un gadget, mais qui à l’usage me semble être un outil très performant et utile.
Il n’en est plus de même sur le Canon EOS 760D, qui a deux petits éléments supplémentaires, qui transforment son ergonomie pour en faire un vrai outil pour les photographes plus experts, la molette arrière et l’écran LCD sur le dessus sont une avancée primordiale pour ce genre d’appareil, tant le confort supplémentaire est réel.
Plus grand-chose à dire sur l’ergonomie, tant ces deux ajouts comblent les attentes de nombreux photographes, ou peut-être, pour encore pousser, espérer la touche “AF-ON” … mais là, je rêve!
La qualité d’image :
Les 750 et 760D ont un tout nouveau capteur, il est évident qu’étant la pièce maîtresse d’un appareil, on est plus que curieux de savoir ce qu’il a dans le ventre.
On peut avoir confiance en Canon pour nous offrir des éléments de qualité, d’autant qu’ils font eux-mêmes leurs capteurs.
Ici, on retrouve des éléments essentiels qu’il y a sur le capteur de leur grand frère, le 7D MKII, avec des microlentilles bord à bord …etc.
Vous commencez à avoir l’habitude maintenant, je teste la qualité d’image en tenant compte de trois points bien précis.
Ce sont toujours les mêmes, car ce sont vraiment ces points qui définissent la qualité de l’image au final.
Et ces différents points, qui rentrent en ligne de compte pour offrir la meilleure qualité d’image qui soit dans toutes les situations possibles, sont :
- La qualité de l’exposition.
- La qualité de l’AF et son suivi.
- La qualité des images fournies et la gestion de la montée en ISO.
Nous allons donc détailler tout ça, afin de connaître la qualité d’image que délivrent nos chers 750 et 760D
Commençons par…
La qualité d’exposition :
Bon, là, rien de vraiment nouveau sous le soleil, car soyons franc, Canon maîtrise parfaitement ce point et ces deux boîtiers ne dérogent pas à la règle, l’apport du nouveau module est certes présent, mais ne se démarque pas de façon drastique face à l’ancien modèle, mais il faut dire que de base le 700D était déjà très bon sur ce sujet.
Les Canon EOS 750 et 760D sont capables d’offrir une bonne exposition dans presque toutes les situations !
Sur le terrain, cela donne une exposition que l’on a peine à prendre en défaut. Que l’on soit en contre-jour, à la tombée de la nuit, en lumière artificielle ou naturelle… etc.
Pas moyen de vraiment la piéger, ou alors seulement en la poussant vraiment dans ses derniers retranchements… Et là encore, ce n’est pas l’exposition même qui déclare forfait, mais la dynamique du capteur qui ne peut physiquement plus tenir la route.
Sans compter que des outils tels que la correction de luminosité sont plutôt efficaces pour aider à gérer au mieux les scènes difficiles.
Oui, vous pourrez vous reposer sur la qualité de son exposition !
Autofocus et piqué :
Les Canon EOS 750 et 760D ont pris du grade avec un surplus de capteurs, qui passe de 9 à 19 en croix, on est clairement un cran au-dessus.
Du coup, l’AF est bien plus performant, on voit le changement et la nette amélioration par rapport à l’ancienne version.
Certes, il ne prendra pas les départs d’un martin-pêcheur qui plonge, mais il saura se débrouiller dans la plupart des situations.
Pour moi, le défaut majeur reste que les capteurs AF qui ne s’allument que lorsqu’ils sont actifs, ce qui est dommage pour choisir facilement et rapidement. De plus, la plage AF reste, à mon sens, encore un peu étroite.
Le piqué est au top, pas grand-chose à dire si ce n’est que nos amis de la marque rouge on fait un très bon capteur qui délivre des images de qualité, surtout sur ce capteur précis.
La gestion de la montée en ISO :
Comme vous le savez maintenant, si vous êtes un habitué, cela fait un moment que j’ai pris le parti de ne plus faire une série de photos à chaque valeur ISO pour vous les présenter.
Je pense simplement que prendre un objet en augmentant la valeur ISO n’est pas un compte rendu juste de la réalité du terrain !
En effet, un éclairage qui donne un 1/20 de seconde à f/5,6 pour 100 ISO, donnera 1/5’000 de seconde à la même ouverture pour 25’600 ISO, ce qui est loin d’être la situation lumineuse la plus catastrophique. De fait, le fichier présenté ne souffrira que très peu du manque de lumière, ce qui sur le terrain est bien différent. En règle générale, on utilise de telles valeurs pour pallier un manque de luminosité.
Quand on regarde la photo d’illustration, notre maintenant célèbre maison blanche en Lego, on voit qu’elle a été prise à 1/10 de seconde, à une ouverture de f/6,3 pour 12’800 ISO.
Comme on peut le constater si on Clique ICI pour regarder le crop 100%, le fichier est propre !
Sur ce point Canon montre vraiment son savoir-faire et sa maîtrise de la gestion du bruit numérique et ceci malgré les 6 millions de pixels supplémentaires par rapport au 700D.
Les Canon EOS 750 et 760D 0n une plage ISO qui s’étend de 100 à 12’800 ISO, je conseillerais de rester à 6’400 ISO qui est encore exploitable, de réserver 12’800 ISO en cas de besoin, sachant que pour être imprimé il faudra un peu de travail, et enfin de garder la valeur supplémentaire uniquement pour du dépannage.
En résumé, ces petits reflex offrent une belle montée en ISO, un peu comme tous les boîtiers équipés de ce capteur.
Conclusion :
Voilà une très belle évolution des boîtiers à trois chiffres de la gamme de Canon, si l’évolution du 750D est bien là avec le nouveau capteur et un AF de meilleure qualité pour ce qui est le plus “voyant”, qu’il partage en commun avec son presque frère jumeau, le vrai bond en avant est le 760D avec ses petits plus ergonomiques, qui seront séduire les photographes les plus experts.
Autant ceux qui ont envie de partir légers avec leur deuxième boîtier, que ceux qui ont un budget plus modeste.
Scinder la gamme en deux est très bien pensé, d’un côté les amateurs de photo, qui ont envie d’aller un peu plus loin ont accès à un appareil avec la plupart des fonctions des boîtiers experts pour un coût final plus modique.
De l’autre côté, ceux qui font de la photo “loisir”, qui sont la plupart du temps en tout-auto, n’auront pas besoin de plus et sauront se contenter des apports du 750D.
En bref, une superbe avancée, qui va sûrement me faire craquer sous peu, comme vous le comprenez, je vous recommande chaudement ces deux appareils, avec un petit plus pour le 760D.
Bon courage et bonnes photos !