L’appareil que je teste aujourd’hui est un peu spécial, donc, à l’instar de celui-ci, mon billet le sera également, vous le trouverez donc un peu différent de ce que j’ai l’habitude de publier.
Dans le monde du moyen format, qu’il soit numérique ou argentique, Hasselblad a clairement laissé sa trace.
Il faut dire que c’est vers la fin des années 50 que sort le système V de la marque, celui-là même, qui sera le premier appareil photo à voyager dans l’espace, emporté avec l’astronaute Walter Schirra en octobre 1962.
Ce qu’il faut savoir, c’est que fondamentalement, l’appareil n’a pas été changé, celui, qui a été acheté en magasin a simplement été envoyé dans l’espace.
Si Hasselblad avait déjà une très belle réputation, ce mariage avec la NASA lui offrit clairement ses lettres de noblesse.
Pour mieux comprendre toute l’importance du CFV50-C, il faut comprendre ce qu’est le système V d‘Hasselblad …
V, un système magique :
Quand Hasselblad a proposé le système V cela a révolutionné le monde de la photo moyen format, facilitant la vie de tous les photographes, aussi bien amateur que pro.
En effet, c’était la première fois qu’on avait en main un système modulaire aussi complet, le dos interchangeable permettant de travailler avec différents types de formats (6×6, 4,5×6 …etc) et de pellicules, on pouvait même y installer des dos Polaroïd, un peut l’ancêtre du numérique pour ce qui est de l’instantanéité.
De plus, ce système donna accès à de nombreux objectifs (à obturateur central), ainsi qu’à des accessoires comme les viseurs interchangeables, qui permettent une configuration complète selon les besoins et envies du photographe.
Le tout est construit de façon solide et durable, ce qui en fait un outil de prédilection.
Voici une petite liste (non exhaustive) des boîtiers du système v, qui ont fait la renommée de la marque:
- Hasselblad 500 C
- Hasselblad 500 CM
- Hasselblad 503 CX
- Hasselblad 501 C
- Hasselblad 501 CM
- Hasselblad 503 CW
C’est ce système, qui a fait d’Hasselblad la marque emblématique qu’elle st maintenant.
Du coup, bon nombre de photographes amateurs ou pros ont un boîtier et des objectifs dans cette gamme que ce soit pour la simple collection ou pour continuer à en faire un usage régulier, mais ces appareils argentiques n’ont pas été conçu pour être monté avec un dos numérique, normal vu qu’à leur création le numérique était loin d’avoir vu le jour!
Un coup de “jeune” :
Comme beaucoup de photographes sont attachés à leur boîtier Hasselblad et que celui-ci est par essence modulaire – de fait on peut y ajouter le dos de son choix -, donc l’idée d’y intégrer un dos numérique était presque une évidence.
Les propriétaires de tels boîtiers ne pouvaient voir ça que d’un bon œil, une façon d’allier le meilleur des deux mondes.
Une façon ingénieuse de donner un vrai coup de jeune à ces boîtiers et leur permettre de sortir plus souvent voir la lumière du jour
Pourtant, tout n’est pas si simple, un boîtier 100% mécanique, qui doit “dialoguer” avec un dos numérique, le défi n’était pas gagné d’avance.
Sans entré dans les détails techniques, on peut dire que les ingénieurs d’Hasseblad on réussit à faire du très bon travail, comme on va le voir …
Sur le terrain:
Dans ce sous-chapitre, on va plus s’intéresser à l’ergonomie et au plaisir d’utilisation de ce dos sur un appareil du système V d’Hasselblad, car pour la qualité d’image il faut savoir que le dos numérique utiliser pour faire le CFV50C est le même que celui que l’on trouve sur le H5D-50c, donc pour en connaître les performances (qui sont exceptionnel) et détails techniques, je vous invite à lire mon article test: Voir ICI
Pour ma part, mon test a été effectué sur un boîtier 500CM, avec son viseur de poitrine (si merveilleux
Je dois reconnaitre que les premiers temps la sensation est troublante, quand on travaille avec certains appareils on prend certains réflexes, qui sont clairement innés.
Par exemple, quand je travaille avec un vieux boîtier argentique comme le 500CM, je réarme pour la prochaine photo, geste que je fais machinalement, vraiment sans réfléchir. C’est pourtant un geste, qui n’existe plus sur les appareils modernes. Je sais que vous allez rire, mais parfois, j’oubliais de réarmer …
Pour mieux comprendre, comme pour un dos avec film, il faut réarmer pour faire le prochain déclenchement, l’appareil s’utilise exactement comme avec l’argentique.
On contrôle la vitesse et l’ouverture depuis l’objectif, la sensibilité ISO elle se pilote depuis le dos, d’ailleurs le dos fonctionne exactement de la même façon que les autres dos numériques de la marque, on retrouve ses repères très facilement et si on a déjà travaillé sur des dos numériques Hasselblad, tout se passe très naturellement.
De fait, quand je faisais mes réglages, pas de soucis, l’instinct prend le dessus et les gestes son juste, mais il suffit que je regarde le résultat sur le dos, que je veuille prendre une image ou deux supplémentaires pour que j’oublie de réarmer et qu’il me faille quelque dixième de seconde pour “comprendre” d’où vient le problème.
Au-delà de ce petit bug “mental” dont je suis certainement le seul à souffrir, le plaisir que l’on trouve à manipuler ces merveilleux boîtiers “argentiques”, avec tous les avantages que peut offrir la souplesse du numérique nous apporte un vrai moment de bonheur.
Le temps que j’ai passé avec cet appareil a été vraiment exceptionnel, je me suis retrouvé durant cette période au paradis du photographe à me dire que ce système allie vraiment le meilleur des deux mondes et c’est vraiment ce qui en fait ça force. C’est comme ça qu’on tombe amoureux.
Un autre gros plus est également une intégration parfaite et transparente, aussi bien dans l’utilisation, l’ergonomie – car le dos se comporte au final comme un dos argentique -, que dans l’esthétique, car ils ont travaillé à ce qu’il s’intègre parfaitement au système V sans qu’il ne dénote.
C’est tellement vrai, que bon nombre de personnes m’ayant croisé avec n’ont même pas remarqué que c’était un dos numérique. J’ai même eu droit au fameux “Ha! La photo argentique, la VRAIE photo“.
On peut dire, que pour les fans de ce système, c’est un plaisir à utiliser sur le terrain, car le dos numérique n’enlève rien, ajoute même un certain confort ergonomique grâce aux plus qu’apporte le numérique, tout en préservant une façon de faire que l’on aime tant sur ces boîtiers argentiques.
Conclusion:
Comme vous l’aurez compris, ma conclusion va être particulièrement positive, retrouver la magie du système V tout en ayant les plus du numérique, ne pouvait que me séduire.
Je ne suis d’ailleurs pas le seul à tomber sous le charme de ce duo et Hasselblad à eu le nez fin que de penser à marier son “vieux” système aux technologies de capture d’image les plus récentes.
Après, il est évident que ce type de dos va surtout intéresser les personnes qui travaille beaucoup avec leurs “vieux” boîtiers et qui n’ont pas envie d’investir dans le système H, cela leur permet de n’acheter que le dos et d’avoir les avantages du numérique tout en conservant leur façon de travailler et les sensations qu’ils ont avec ces boîtiers.
Pour ma part, j’avoue ne pas avoir les moyens de craquer pour un tel objet, que je ne pourrais simplement pas amortir – à noté qu’environ 13’000€ pour avoir un système MF numérique est un prix plus qu’intéressant! -, mais si je pouvais, vous pouvez croire qu’il aurait sa place dans mon four tout, c’est le genre de petit bijou que l’on peut apparenter à des voitures d’exception.
C’est un peu comme si on roulait dans une vieille Rolls avec toutes les aides à la conduite des versions les plus modernes, du pur bonheur!
Comme vous l’avez déjà compris, je suis conquis, sous le charme et pour tout vous dire, ce fut un moment très difficile que de rendre cette merveille!
Bon courage et bonnes photos!