Dans la gamme Canon les appareils à deux chiffres sont certainement les préférés des passionnés de photo.
Il faut dire qu’ils sont idéalement placés dans le secteur moyen/haut de gamme, plus performants que les appareils à trois chiffres, et plus abordables que les appareils à un chiffre, ils offrent tout ce qu’un expert, ou moins expert, de l’image peut attendre d’un tel appareil.
Il y a trois années de ça, à la sortie du 70D j’ai trouvé la fiche technique si performante que je me suis laissé imaginer qu’il n’y aurait pas de 7D Mark II tant je le trouvais incroyable.
La question du jour est donc de savoir si Canon nous offre une évolution ou si ses créateurs et ingénieurs ont réussi à vraiment améliorer les choses.
Voyons ça ensemble, au travers d’un test fait sur le terrain pour évaluer cet appareil dans de vraies conditions de “travail” dans son véritable environnement, car pour savoir ce que cet appareil a dans le ventre, comment il réagit face à des situations de tous les jours, on ne peut pas se contenter de photographier son bureau et ce qui se passe sur le pas-de-porte.
Alors, installez-vous confortablement, nous allons voir ce que le petit a à nous offrir …
Pré-Test :
Le Canon EOS 80D est à première vue le clone du 70D, ils se ressemblent comme deux goûtes d’eau, il faudra y regarder à deux fois pour voir les différences d’apparence quand nous détaillerons dans la prise en mains.
Ci-dessus, petite vidéo “unboxing” pour vous faire une idée de ce que l’on trouve dans la boite.
Fiche technique 80D
- Capteur : CMOS APS-C 24,2 Mpx
- Antipoussière : oui
- Viseur: optique : pentaprisme 100%
- Écran : tactile et orientable de 7,7 cm 1,04 millions de pixels
- Mise au point : TTL sur capteur Cmos 45 collimateurs AF de type croisé f/5,6, 27 collimateurs f/8 (9 de type croisé), le collimateur central croisé f/2,8 – plage AF -3 à 18 IL
- Mise au point Liveview: AF CMOS Dual Pixel (détection de visages et suivi AF, FlexiZone-Multi, FlexiZone-Single), détection de phase AF (mode rapide) détection visage
- Mesures d’exposition : Capteur de mesure RVB + IR de 7560 pixels sur 63 zones
- Modes d’exposition : évaluative, pondérée centrale, sélective au centre et spot
- Vitesse d’obturation : 30 à 1/8000 seconde vitesse synchro-x 1/250s
- Motorisation : 7 images par seconde sur 110 JPeg et 25 Raw
- Sensibilité ISO : 100 à 16000 ISO extension à 25600 ISO
- Mémoire : un slot SD
- Vidéo : MOV Full HD 1920 x 1080
- Alimentation : LP-E6
- Connexion : USB 2 (sortie vidéo), mini HDMI, microphone (mini-jack 3,5 mm), casque
- Flash : NG 12 fonction flash-maître
- Dimensions et Poids : 139 × 105,2 × 78,5 mm pour 755 g
Fiche technique 70D
- Capteur : CMOS APS-C 20,2 Mpx
- Antipoussière : oui
- Viseur: optique : pentamiroir 98%
– - Écran : tactile et orientable de 7,7 cm 1,04 millions de pixels
- Mise au point : TTL sur capteur Cmos. 19 collimateurs en croix (sensibilité supplémentaire à f/2,8 au centre). sensibilité -0,5/18 IL
– - Mise au point Liveview: AF CMOS Dual Pixel (détection de visages et suivi AF, FlexiZone-Multi, FlexiZone-Single), détection de phase AF (mode rapide)
– - Mesures d’exposition : TTL Capteur sur 63 zones
– - Modes d’exposition : évaluative, pondérée centrale, sélective au centre et spot
- Vitesse d’obturation : 30 à 1/8000 seconde vitesse synchro-x 1/250s
- Motorisation : 7 images par seconde sur 65 JPeg et 16 Raw
- Sensibilité ISO : 100 à 12800 ISO extension à 25600 ISO
- Mémoire : un slot SD
- Vidéo : MOV Full HD 1920 x 1080
- Alimentation : LP-E6
- Connexion : USB 2 (sortie vidéo), mini HDMI, microphone (mini-jack 3,5 mm)
- Flash : NG 13 fonction flash-maître
- Dimensions et Poids : 139 × 104,3 × 78,5 mm pour 755 g
Comme vous avez pu le voir, j’ai mis en parallèle la fiche technique du 70D et du 80D avec en vert les améliorations.
Ce qui saute aux yeux c’est que certains changements sont plutôt marquants et poussent clairement la fiche technique vers le haut!
Je pense notamment au viseur – qui devient enfin un vrai viseur 100% -, mais également au module AF, à la mesure de lumière …etc.
Ce qui est moins spectaculaire avec cette première lecture, ce sont les capacités du tout nouveau CMOS, mais nous détaillerons tout ça plus loin dans l’article …
Ergonomie :
Pour la partie prise en main ergonomie, on est vraiment très très … très proche de son prédécesseur.
On notera dans les tout petits changements qu’il y a deux positions supplémentaires sur le barillet, avec une position personnalisable de plus (la C2) et une position “filtre créatif”, pour obtenir des effets, telle que HDR, effet maquette, aquarelle … etc
Des options, qui feront sûrement plaisir aux plus néophytes d’entres nous, qui ne maîtrisent pas du tout le post-traitement, pour les autres, ils ont tout avantage à faire ce genre de modification au moment du développement.
Pour le reste, c’est l’exacte copie du 70D, je me permets donc un vilain “copier/coller”:
L’ergonomie est le plus souvent un point fort chez Canon et le 70D 80D ne change pas la tradition, le travail ergonomique a été fait avec beaucoup de soin.
L’ergonomie du Canon EOS 70D 80D est très proche de celle du Canon EOS 6D (voir le test ICI), on retrouve le même principe de disposition des commandes.
Part rapport au 6D, on voit l’apparition d’un nouveau bouton sur le haut du capot qui permet de choisir le nombre de collimateurs qui vont aider à la mise au point, un peu comme le bouton M-fn sur le 1Dx et le 5D Mark III.
Pour le reste, même si je m’habitue au multicontrôleur en centre de la roue modeuse, j’avoue qu’un mini joystick aurait été à mon avis plus aisé. D’autant plus que je vise avec l’œil gauche et que, de fait, chaque fois que je veux changer un collimateur, je me retrouve avec le pouce dans l’œil droit.
Les menus sont toujours aussi efficaces dans leur ergonomie générale, rangés de façon logique, sans jamais qu’une liste ne se déroule plus que ce qui peut être affiché. Notons qu’ils sont maintenant numérotés sur le 80D
Avec en prime l’écran tactile, on finit par piloter son appareil avec une simplicité telle que cela vient à me manquer quand j’utilise mon 1Dx …
Encore une fois, Canon démontre qu’ils sont vraiment à l’écoute des photographes en nous livrant un appareil avec une ergonomie presque parfaite.
Nous allons maintenant passer à un des éléments qui, a mon sens, est des plus important dans un appareil photo, je veux bien sûr dire …
Le viseur :
Ho mon Dieu !
C’est un peu mon expression quand j’ai mis l’oeil contre ce viseur, pour un APS-C, il est juste superbe!
Clair, lumineux, avec un très bon dégagement oculaire, qui saura ravir les binoclards comme moi quand ils portent leurs lunettes.
Toutes les infos nécessaires sont là, à portée d’oeil et c’est un vrai plus!
Tout comme ses ainés, le Canon EOS 80D permet de personnaliser le viseur à sa guise, on peut ajouter / enlever la grille de composition et les autres infos, un vrai must!
Mais la cerise sur le gâteau, c’est bel et bien le passage à une visée 100% que j’attendais depuis très longtemps sur cette gamme d’appareils et c’est quelque chose de vraiment positif que de voir arriver cette avancée, qui pour moi est aussi importante qu’un bon AF!
Petit reproche néanmoins, le niveau affiché dans le viseur, c’est une bonne idée mais j’aurais préféré celui qu’on trouve sur le 7D Mark II ou le 1Dx Mark II, qui permettent de vraiment se rendre compte de ce qui se passe, ici, le manque de “graduations” ne permet pas vraiment de l’utiliser et le rend presque inefficace, mais c’est vraiment le seul point noir.
Pour le reste, on a vraiment droit à une très belle évolution du viseur.
La prise en main:
Comme expliqué dans le chapitre sur l’ergonomie, le Canon EOS 80D est très bien pensé et sa prise en main sur le terrain est vraiment agréable.
Etant le presque jumeau du EOS 70D, on se retrouve vraiment en terrain connu avec un appareil superbement pensé.
Les commandes tombent naturellement sous les doigts et il devient facile de le piloter l’œil au viseur, on reste dans la logique d’ergonomie Canon où tout se fait très naturellement.
Si vous vous offrez le grip vertical, vous aurez encore une meilleure prise en main, avec toutes les commandes doublées en position portrait.
Le menu rapide, que l’on atteint avec la touche “Q”, devient l’arme ultime grâce à l’écran tactile, un vrai plus qui aide réellement sur le terrain.
Comme expliqué plus haut, je suis vite devenu fan de l’écran tactile, que je voyais comme un gadget mais qui à l’usage me semble être un outil très performant et utile, qui heureusement est en train de se personnaliser.
Je préciserai que la construction solide est très rassurante sur le terrain, on sait qu’il ne craindra pas de prendre la pluie et saura être un bon baroudeur, qui a les capacités de se confronter au terrain et ceci quel que soit le temps.
La qualité d’image :
Canon 80D | EF 10-22mm f/3.5-4.5 USM |10mm | f/3.5 | 30s | 12’800ISO
Avant d’entrer directement dans le vif du sujet, il faut savoir que le Canon EOS 80D inaugure un tout nouveau type de capteur pour le format APS-C, son prédécesseur avait déjà eu une évolution de ce côté-là, mais ici, le saut technologique se ressent vraiment, les convertisseurs A/N (analogique numérique) directement sur le capteur ont une vraie influence, comme on le verra plus loin.
Après trois ans de bons et loyaux services, le CMOS du 70D est donc remplacé par le tout dernier né de Canon, avec une technologie très proche de celle du Canon EOS 1Dx Mark II. Un capteur de 24,2 millions de pixels, toujours pourvu de la technologie “Dual pixel”, qui c’est encore améliorée, comme on le verra un peu plus bas dans l’article.
Mais revenons à nos moutons…
Vous commencez à en avoir l’habitude maintenant, je teste la qualité d’image en tenant compte de trois points bien précis.
Ce sont toujours les mêmes, car ce sont vraiment ces points qui définissent la qualité de l’image au final.
Et ces différents points, qui rentrent en ligne de compte pour offrir la meilleure qualité d’image qui soit dans toutes les situations possibles, sont :
- La qualité de l’exposition.
- La qualité de l’AF et son suivi.
- La qualité des images fournies et la gestion de la montée en ISO.
Nous allons donc détailler tout ça, afin de connaître la qualité d’image que délivre notre cher 80D
Commençons par…
La qualité d’exposition :
Canon 80D | EF-S18-135mm f/3.5-5.6 IS USM |119mm | f/8 | 1/500s | 100ISO
Fort de son tout nouveau module de mesure avec un capteur CMOS RVB+IR de 7560 pixels sur 63 zones Canon arrive à encore améliorer la mesure de lumière, qui devient de plus en plus fine, ce qui est un exploit qui semblait presque impossible.
Il faut le dire, même si je me répète un peu, à l’heure actuelle, il est réellement difficile de prendre un boîtier en défaut. Sur les reflex on est toujours proche du sans-faute, et ceci, quelle que soit la marque. Le Canon EOS 80D ne déroge pas à cette règle, il pousse juste encore un peu plus loin la prouesse technique.
Car oui ! Le Canon EOS 80D est capable d’offrir une bonne exposition dans presque toutes les situations !
Canon 80D | EF-S18-135mm f/3.5-5.6 IS USM | 135mm | f/5.6 | 1/800s | 100ISO
Sur le terrain, cela donne une exposition que l’on a peine à prendre en défaut. Que l’on soit en contre-jour, à la tombée de la nuit, en lumière artificielle ou naturelle… etc.
Pas moyen de vraiment piéger l’appareil ou alors seulement en le poussant vraiment dans ses derniers retranchements… Et là encore, ce n’est pas l’exposition même qui déclare forfait, mais la dynamique du capteur qui ne peut physiquement plus tenir la route, même s’ils ont aussi améliorer les choses de ce côté-là, comme nous le verrons plus loin.
Dans tous les cas, on peut compter sur les outils tels que la correction de luminosité, qui sont plutôt efficaces pour aider à gérer au mieux les scènes difficiles.
Oui, vous pourrez vous reposer sur la qualité de son exposition !
Autofocus et piqué :
Canon 80D | EF 70-200mm f/2.8 L IS USM II |200mm | f/8 | 1/500s | 1’600ISO
Je trouvais déjà que l’AF du 70D était très bon, c’était un des points qui me faisait penser (à tort) qu’il n’y aurait pas de 7D Mark II (comme je me suis bien trompé !!!) et bien croyez le ou non, mais avec le Canon EOS 80D on passe clairement au cran supérieur!
Attention, on ne rigole plus, ce sont maintenant pas moins de 45 collimateurs tous de type croisé et le central sensible à -3IL (traduction, il voit presque dans le noir), mais ce n’est pas tout … L’engin propose pas moins de 27 collimateurs sensibles à f/8, dont 9 de type croisé, un must dans cette catégorie d’appareil!
Pour vous faire une idée, le Nikon D5, vaisseau amiral de la marque jaune, propose 15 capteurs compatibles à f/8, soit 12 de moins que le 80D, dont 9 en croix … ce qui est autant que le 80D!
Pour le coup, on peut dire que le petit a mis la barre très, très haut!
Et cette capacité ne se dément pas sur le terrain où les performances de son AF sont juste impressionnantes et ont de quoi donner quelques complexes aux concurrents de la même gamme …
De plus, pour ne rien gâcher, les ingénieurs de Canon ont réussi à améliorer encore l’AF en liveview avec leur incroyable système “dual pixel”, qui était déjà d’une performance incroyable et qui devient encore meilleur, si c’est possible.
Pour ceux qui ne sauraient pas ce qu’est le “dual pixel”, petite piqûre de rappel:
Le problème de la mise au point faite le miroir relevé (en liveview), soit directement sur le capteur, est que le processus de travail est une comparaison des zones de contraste. Ce qui demande pas mal de ressources et surtout la mise en œuvre est passablement lente, bien loin de ce que peut faire un module autofocus traditionnel.
En effet, il n’existe rien de plus efficace que la mise au point par détection de phase, celle que tous les reflex utilisent quand on fait nos photos l’œil au viseur.
Le principe de la détection de phase est assez simple, on prend un rayon lumineux que l’on coupe en deux. On observe alors le décalage entre les deux rayons, et l’on corrige la mise au point pour qu’il n’y ait plus de décalage et que les deux rayons ne forment plus qu’un seul point. Cela fonctionne exactement de la même façon que les anciens reflex et leur mise au point manuelle facilitée grâce au stigmomètre.
Et bien figurez vous que Canon a réussi l’incroyable exploit de faire un AF à détection de phase directement sur le capteur!
Comme on peut le voir sur l’illustration ci-dessus, chaque photodiode est séparée en deux. Quand la lumière arrive sur une microlentille, le rayon est divisé, une partie arrive sur la photodiode A et une autre sur la photodiode B.
Si la mise au point n’est pas faite, les deux rayons de lumière sont décalés, l’appareil va alors activer l’AF en tenant compte du décalage pour ramener les deux rayons lumineux sur le même point, ainsi l’image sera nette.
Il faut reconnaître que l’idée est vraiment géniale et permet un AF aussi réactionnel en liveview/vidéo qu’en visée optique, ce qui est une grande première et une très belle avancée !
La mise au point est si rapide en liveview que, lors du passage en vidéo, elle est ralentie pour avoir des transitions plus fluides et plus agréables à l’œil.
Du très très beau travail, qui va rendre heureuse plus d’une personne.
Il est donc à noter que sur le Canon EOS 80D cette technique a été encore améliorée, encore plus rapide elle s’offre même le luxe de reconnaître les visages et couleurs, pour une performance encore accrue!
Un superbe travail sur la qualité de l’AF, autant en visée optique qu’en liveview.
Cette précision de la mise au point, couplée a un très bon capteur, donne des images piquées à souhait, on est ici sur de la très haute qualité, pour peu que l’on offre de belles optiques à ce Canon EOS 80D, on aura droit à des images croustillantes de détails!
Un véritable plaisir pour les yeux.
La gestion de la montée en ISO :
Canon 80D | EF-S18-135mm f/3.5-5.6 IS USM |56mm | f/5,6 | 1/50s | 12’800ISO
Comme vous le savez maintenant, si vous êtes un habitué, cela fait un moment que j’ai pris le parti de ne plus faire une série de photos à chaque valeur ISO pour vous les présenter.
Je pense simplement que prendre un objet en augmentant la valeur ISO n’est pas un compte rendu juste de la réalité du terrain !
En effet, un éclairage qui donne un 1/20 de seconde à f/5,6 pour 100 ISO, donnera 1/5’000 de seconde à la même ouverture pour 25’600 ISO, ce qui est loin d’être la situation lumineuse la plus catastrophique. De fait, le fichier présenté ne souffrira que très peu du manque de lumière, ce qui sur le terrain est bien différent. En règle générale, on utilise de telles valeurs pour pallier un manque de luminosité.
Quand on regarde la photo d’illustration de ce chapitre, on voit qu’elle a été prise à 1/50 de seconde, à une ouverture de f/5.6 pour 12’800 ISO.
Comme on peut le constater si vous Cliquez ICI pour voir le crop 100% de cette belle Maison-Blanche en Lego (que vous connaissez très bien maintenant), le fichier est propre !
Sur ce point Canon montre vraiment son savoir-faire et sa maîtrise de la gestion du bruit numérique.
Le Canon EOS 80D a une plage ISO qui s’étend de 100 à 16 000 ISO avec une position étendue à 25 600 ISO, je conseillerai de rester à 6 400 ISO, valeur qui est encore exploitable, de réserver 12 800 ISO et 16 000 en cas de besoin, sachant que pour être imprimé il faudra un peu de travail, et enfin de garder la valeur plus élevée uniquement pour du dépannage.
En résumé, malgré l’ajout de 4 millions de pixels, le Canon EOS 80D offre des fichiers très très propres et c’est une belle réussite, quand on sait que plus les photosites sont petits, plus il est difficile de réduire le bruit.
Mais ce n’est pas tout, ce nouveau capteur offre même un peu plus, un peu plus de …
Dynamique :
Canon 80D | EF 50mm f/1.2 L USM | f/11 | 1/200s | 100ISO
Je ne parle que très rarement de dynamique dans mes tests, la raison est simple, c’est que sauf exception, la dynamique des appareils que je teste se tient dans un mouchoir de poche, pour preuve, il faut examiner des courbes pour réellement se rendre compte des différences, qui ne sautent pas forcément aux yeux sur nos photos de tous les jours.
Il faut surtout nuancer les choses, car si Canon a la réputation d’avoir une dynamique plus étroite que ses concurrents directs, cela n’est pas aussi vrai que peut le laisser supposer la rumeur … (attention avec les rumeurs, qui deviennent des “vérités à force d’être répétées”)
En effet, souvent la dynamique des Canon est plus étroite en bas ISO et cette réalité s’inverse en hauts ISO où la marque rouge reste très forte et offre une dynamique fréquemment plus large que la concurrence.
Cependant, avec les nouveaux capteurs que Canon nous a présentés, autant sur le 80D que sur le 1Dx Mark II, cette vérité semble bel et bien bousculée.
En effet comme je l’ai déjà expliqué Canon s’est attaqué à la gestion du bruit à bas ISO.
Pour mieux comprendre:
Le bruit numérique est un signal parasite, qui vient s’ajouter au signal de base qui compose l’image.
Ce qu’il faut savoir, c’est que ce bruit est présent dès les plus petites valeurs ISO, il est présent pour différentes raisons que je ne vais pas détailler ici, mais il faut retenir que même l’obturateur fermé, pendant la phase de transformation du signal, des bruits parasites viennent troubler la qualité de l’image et s’additionner aux bruits que l’on va avoir à l’enregistrement même dudit signal (les photons qui vont venir toucher le CMOS); ces différentes sources de bruits “de base” vont être amplifiées quand on va monter dans les valeurs ISO, en effet, la montée en ISO, en numérique, n’est en fait qu’une amplification de la valeur nominative du capteur : Voir ICI
De fait, plus le bruit est maîtrisé dans les valeurs les plus basses, plus les fichiers seront propres quand on va faire monter les ISO dans les valeurs les plus hautes.
Du coup, la très bonne gestion du bruit numérique dans les valeurs les plus faibles fait que les nouveaux Canon arrivent à gagner entre un et deux diaph sur leurs prédécesseurs, qui étaient déjà très forts de ce côté-là.
Cet exploit est dû à une révision complète de la gestion du capteur, car ils ont travaillé sur la plupart des sources qui parasitent le signal, le bruit photonique, le bruit de structure, le bruit de lecture, le bruit d’amplification, le bruit de quantification et le bruit thermique ..etc
Cette avancée a aussi une conséquence sur la dynamique générale de l’image, qui y gagne vraiment, c’est un constat fait avec comme seul outil mes yeux et mon expérience, mais je note clairement que les noirs ont plus de détails.
Je reconnais ici ma limite et je serais bien incapable de quantifier ça de façon précise, surtout que je me refuse à entrer dans ce jeu lancé par le site dpriview, qui consiste à sous-exposer une photo de 4 diaph pour ensuite la rehausser en post-traitement, soi-disant pour montrer les qualités d’un fichier de base.
Cette façon de faire ne prouve rien d’autre qu’un fichier sous ex doit finir à la poubelle … elle ne fait la preuve de rien d’autre!
Les petits plus du 80D :
Canon 80D | EF 70-200mm f/2.8 L IS USM II |186mm | f/2,8 | 1/640s | 100ISO
Le Canon EOS 80D, à l’instar de son prédécesseur, embarque avec lui quelques petites options plutôt sympathiques.
Celle que je préfère et qui pour moi est plus qu’un gadget reste sans aucun doute le WiFi, qui en en plus doublé du NFC pour les propriétaires d’appareil compatible.
Le WiFi nous permet de piloter notre appareil photo depuis un smartphone ou une tablette. Quand on a pris une photo, on peut directement la partager et il faut avouer que c’est agréable.
Le Canon EOS 80D embarque également d’autres petites options, comme les modes scènes intelligents, le mode vert, les modes créatifs avec leurs différents filtres dont je vous ai parlé plus haut, …etc.
On notera aussi l’excellent système Flicker, qui permet de ne plus avoir de problèmes quand on photographie sous des néons et autres lumières difficiles, car l’appareil tient compte du scintillement et permet d’avoir toutes nos images sans perturbation de couleur.
Pour finir, comme sur la plupart des reflex Canon actuels, on peut piloter les flashs cobra depuis le boîtier, ce qui permet de faire du flash déporté très simplement sans forcément investir dans un flash haut de gamme ou un transmetteur.
Canon 80D | EF-S18-135mm f/3.5-5.6 IS USM |71mm | f/5 | 1/60s | 400ISO
La vidéo :
Je ne suis pas un spécialiste de la vidéo, je vais tout de même vous en toucher quelques mots sur des points que mon expérience limitée me permet d’analyser.
C’est donc mon point de vue de “photographe”, qui s’amuse avec la fonction vidéo, que vous aurez et non pas l’avis bien plus pointu de Daniel le spécialiste du sujet, peut-être fera-t-il à l’occasion un article sur ce point spécifique de l’appareil.
Ceci étant dit, commençons …
De façon très étonnante, la première chose que j’ai remarquée, c’est que le Canon EOS 80D avait enfin une prise pour le casque, un vrai plus bien agréable que beaucoup attendaient depuis longtemps sur cette gamme d’appareils.
En parlant de son, la qualité des micros a aussi eu droit à une révision à la hausse, avec un enregistrement de meilleure qualité, qui s’adapte très bien aux différentes situations de tournage.
Côté petit plus agréable, les capacités de l’AF en vidéo sont si bluffantes qu’on ne se soucie plus vraiment du point, on touche notre “cible” du doigt sur l’écran, l’appareil va verrouiller et ne plus le lâcher.
Comme il sait reconnaître les visages, cela devient presque un jeu d’enfant de se filmer seul, plus besoin de s’embêter à faire le point avant et se placer précisément, l’appareil se verrouille sur nous, on n’a plus qu’à tourner sans se poser de questions, mais si on bouge, il reste verrouillé, c’est juste génial.
La cadence maximum est de 60 i/s en full HD, ce qui est pas mal et permet de faire de sympathiques ralentis, ceci d’autant plus facilement si on utilise “Adobe Premier” et l’astuce de l’ami Stéphane de la chaine The Frenchies:
Canon nous offre également des modes créatifs, tout comme pour la photo ces modes seront “utiles” aux plus néophytes d’entre nous en vidéo, ceux qui maîtrisent un peu le sujet feront ce genre de chose en post-traitement, sauf pour le HDR !
Et c’est là que je suis d’un seul coup dubitatif sur ce qu’a fait la marque rouge …
En effet, offrir la possibilité de faire de la vidéo HDR est un vrai plus et une très bonne idée que je salue, d’autant que c’est plutôt efficace et ça fonctionne vraiment, on retrouve des détails dans les ombres et les hautes lumières que l’on n’a pas en filmant sans cette option.
Par contre, limiter cette possibilité au mode créatif où l’on ne peut rien paramétrer et où l’on doit laisser l’appareil tout gérer, je trouve que c’est brider une option bien pratique, dommage!
En bref, la section vidéo du Canon 80D s’est vue bien améliorée avec une très bonne évolution et permet maintenant d’envisager la vidéo de façon très sérieuse.
De vraies avancées que j’apprécie beaucoup, d’autant que je m’intéresse de plus en plus à la vidéo.
Conclusion :
Canon 80D | EF 70-200mm f/2.8 L IS USM II |186mm | f/2,8 | 1/640s | 100ISO
Le Canon EOS 80D est un appareil, qui va en séduire plus d’un, il n’est certes pas une révolution, mais bel et bien une bonne grosse évolution.
En effet, Canon a travaillé sur les principaux points qui offrent une meilleure qualité d’image, et les a améliorés de très belle façon.
Nouveau capteur avec une très bonne montée en ISO malgré 4 millions de pixels supplémentaire, un tout nouveau capteur AF digne des appareils les plus haut de gamme, un vrai must-have de cette catégorie de reflex, un tout nouveau module de mesure lumière bien plus performant, et tout ceci sans compter les petits plus qui facilitent la vie, comme le viseur 100%, l’amélioration de l’AF en liveview, une meilleure dotation en vidéo … etc.
En résumé, Canon a vraiment fait un superbe travail avec ce 80D et ce n’est pas une simple évolution cosmétique, mais bel et bien un vrai pas en avant avec de vrais plus tangibles.
Il est certain qu’au vu de tout ce que je viens de dire, personne ne va douter de la phrase qui va suivre … si vous cherchez un appareil moyen/haut de gamme, un reflex APS-C de qualité, il n’y a pas à hésiter, le Canon EOS 80D est celui qu’il vous faut !
J’espère que ce test terrain, que j’ai essayé de faire le plus complet possible – en testant l’appareil dans la plupart des situations photographiques habituelles et parfois “moins habituelles”-, vous aura fait plaisir.
De mon côté, j’ai beaucoup apprécié de faire ce test et les images qui l’accompagnent.
Bon courage et bonnes photos