Darth's Blog

Test Terrain: Fuji X-Pro2

Avant d’entrer dans le vif du sujet, je tenais à m’excuser du temps que j’ai mis à publier ce test, pas mal de problèmes perso m’ont un peu contraint à repousser sa publication.

Comme vous le savez, j’aime les tests faits avec attention et je peux le dire ici, avec amour, du coup, je ne voulais pas me précipiter ni écrire ce compte rendu rapidement juste pour le publier, parfois, il faut savoir prendre son temps.

Et je le fais ici avec d’autant plus de plaisir, que l’on parle du successeur d’un appareil qui est clairement entré dans la légende…

Pré-Test:

Si on regarde rapidement le Fuji X-Pro2 il est très difficile de voir des changements, un premier regard nous donne l’impression que tout est pareil.

Il garde son look rétro, qui lors de la sortie du premier du nom était un point très fort, qui a pas mal contribué à amadouer les amoureux de la photo.

Il y a pourtant quelques changements significatifs de l’ergonomie, que nous détaillerons un peu plus loin dans l’article, mais c’est surtout à l’intérieur de l’engin que se trouvent les vraies avancées, notamment grâce à son nouveau capteur, qui gagne au passage 8 millions de pixels, un sacré bond dans la définition, reste à savoir si la qualité d’image a suivi le même chemin …

Fiche technique

  • Capteur : CMOS X-Trans APS-C 24,3 Mpx
  • Monture : X (Fujifilm)
  • Antipoussière : intégré au capteur
  • Viseur : 2 360 000 points Oled multi hybride pour le X-Pro1
  • Écran : LCD 7,6 cm, 1 620 000 points
  • Mise au point : TTL par détection de contraste à corrélation de phase
  • Mesures d’exposition : Mesure TTL sur 256 zones Correction d’exposition +/- 2 IL.
  • Modes d’exposition : P,S,A,M.
  • Vitesse d’obturation : 30 à 1/8000 seconde, Synchro-X 1/250 s – obturateur électronique 1/32000s
  • Motorisation : 8 images par seconde
  • Sensibilité ISO : 100 à 51200 ISO
  • Mémoire : Carte mémoire 2x SD / SDHC / SDXC (UHS-I)
  • Format image : photo : JPeg / Raw, 6000 x 4000 pixels
  • vidéo : full HD 60 images par seconde
  • Connexion : WiFi USB 2, mini HDMI, mini-jack (micro) 2,5 mm et télécommande
  • Dimensions : 141 mm x 83 mm x 46 mm
  • Poids : 495 g sans optique, mais équipé (batterie, carte)

Maintenant que l’on en sait un peu plus sur la théorie, passons à la pratique du terrain en commençant par …

L’ergonomie:

Je suis content de constater que Fuji a eu la bonne idée d’écouter ses clients et ainsi de revoir certains points de l’ergonomie de son nouvel appareil.

Tout en gardant l’esprit et l’esthétique du premier, ils ont tout de même redessiné certains points de l’appareil, c’est ainsi que l’on se retrouve avec une meilleure poignée, qui de fait offre une préhension encore améliorée.

Ils ont aussi revu les commandes, ce qui se traduit par l’ajout de la molette à l’avant, d’un joystick à l’arrière, la mollette de correction d’expo agrandie pour plus de simplicité, la migration des boutons qui étaient à gauche de l’écran à la droite de celui-ci et l’ajout de touches “programmables”, et sur le dessus un accès direct aux valeurs ISO avec un système de “double” molette que l’on soulève pour changer la sensibilité, ce qui permet de contrôler le triangle d’exposition sans même avoir à allumer l’écran.

Comme on peut le voir, ils ont vraiment été attentifs aux détails, écoutant les désirs de leurs client.

Du point de vue ergonomique, il n’y a guère que l’écran tactile qui me manque, pour le reste, c’est une très belle évolution.

Le viseur:

Un des grands points forts des X-Pro c’est bien entendu la visée hybride.

Comme je l’avais dit lors du test du premier du nom, si l’idée sur le papier me semble séduisante, j’avoue que je suis toujours perplexe à l’utilisation et finalement je finis par faire le choix du viseur électronique, qui me semble plus “simple” et ergonomique à l’usage.

Pour autant, ceux qui aiment cette visée hybride seront ici servis, car elle s’est clairement améliorée avec le cadre en surimpression : on peut cadrer finement, on sait ce qui va en résulter c’est donc très bien.

Personnellement, je trouve vite la limite quand j’utilise une optique trop “grosse” qui bouche une partie du viseur sur la droite et de fait fait vite perdre l’intérêt du viseur optique.

Pour ce qui est du viseur électronique en lui-même, comme tous les viseurs électroniques, il a le défaut de ses qualités, bien que les choses s’améliorent, mais on reste loin du confort d’une vraie visée optique du type “reflex”.

La prise en main:

Je suis toujours aussi séduit par la prise en main de ce boîtier, le Fuji X-Pro2 est un bon gaillard, solide, avec un corps en alliage de magnésium, qui lui offre à la fois légèreté et solidité.

Pourvu de 61 joints, il n’a pas peur de fonctionner dans les environnements les plus rudes, contrairement à ce que son look rétro pourrait laisser à penser.

Avec un poids avoisinant les 500g sans objectif, le petit n’est pas trop lourd, bien équilibré et pensé avec un soin tout particulier.

Sur le terrain la nouvelle molette avant, le joystick à l’arrière et l’accès aux ISO sur la molette de réglage sur le dessus de l’appareil, ainsi que les touches personnalisables sont de vrais plus qui nous facilitent la vie.

On finit par utiliser l’engin de façon très instinctive et sans trop y réfléchir, ce qui est vraiment une très bonne chose.

Il n’y a que les menus, qui à mon sens pourraient être perfectibles, avec une ergonomie plus “logique”, on est ici très proche de ce que fait Nikon, les spécialistes pour nous rendre dingues  … ^^

Mais pour le reste, c’est un vrai plaisir que de l’utiliser.

Qualité d’image:

Avant d’entrer dans le vif du sujet, il faut savoir que le capteur très spécial que Fuji a placé au cœur de cette configuration demande un dématriçage des RAW tout particulier.

Lors du test de la première version, je vous expliquais que des programmes comme Lightroom ne savaient pas tirer le meilleur de cet appareil, ce n’est aujourd’hui plus vrai et Lightroom tout comme Capture One, savent jouer de toutes les subtilités des fichiers pour en tirer le meilleur.

Ceci étant dit, passons à la suite…

Comme on ne change pas une équipe qui gagne, voici les points principaux sur lesquels je me penche pour tester la qualité d’image.

Ces différents points, qui rentrent en ligne de compte pour offrir la meilleure qualité d’image qui soit dans toutes les situations possibles, sont:

  • La qualité de l’exposition.
  • La qualité de l’AF.
  • La qualité des images fournies et la gestion de la montée en ISO.

Nous allons donc les détailler afin de voir ce que ces appareils ont à offrir!

La qualité d’exposition:

Désolé pour ceux qui attendent une critique cinglante, ici pas de quoi se plaindre, l’exposition est juste parfaite.

Les 256 zones font très bien leur travail et on sait que l’on peut compter sur une exposition de qualité, un gros plus bien agréable.

Quelles que soient les conditions, le Fuji X-Pro2 relève le défi haut la main, même pas moyen de le piéger avec un beau contre-jour difficile! Non, il saura se déjouer de ce piège, ceci aidé par la dynamique toujours aussi spectaculaire des capteurs Fuji.

En effet, le Fuji X-Pro2 ne déroge pas à la tradition et offre une dynamique toujours aussi impressionnante pour un capteur APS-C, j’ose à peine imaginer ce qu’un tel capteur pourrait donner en Moyen Format, nous auront peut-être une réponse en septembre …

Autofocus et piqué:

Le piqué est en relation directe avec l’autofocus, mais aussi tributaire de l’optique que l’on met devant le capteur.

Il faut savoir que Fuji a un très grand savoir-faire dans le domaine de l’optique. Ils produisent beaucoup d’objectifs pour les caméras professionnelles. Un savoir-faire que leurs Maîtres opticiens ont utilisé pour réaliser des objectifs de très bonne qualité.

Ceci étant souligné, nous pouvons continuer comme à notre habitude.

L’auto focus du Fuji X-Pro2 a été complètement revu et Fuji nous promet un gain de 30% par rapport à la première version.

Je ne sais pas si c’est vrai, mais il est clair que le bond en avant est réellement significatif!

Fort d’un nouveau système qui utilise une détection par corrélation de phase et de contraste sur le capteur, le gain de temps devient évident.

Appuyé de 77 points AF, qui couvrent 40% de l’image on peut faire son focus de façon très précise et rapide, c’est d’autant plus vrai que l’ajout du joystick à l’arrière permet de très rapidement sélectionner le capteur qui nous sera le plus utile.

Il est également à noter que l’on peut accéder à 273 points AF, qui couvrent la quasi-totalité de l’image, mais ceux-ci ne fonctionnent qu’en détection de contraste sur le capteur et sont donc bien plus lents.

Pour le piqué, c’est presque une évidence, entre les optiques de très bonne qualité et le capteur sans filtre passe-bas, on ne pouvait pas avoir de mauvaises surprises!

Le piqué est tout simplement superlatif, le summum dans cette catégorie d’appareils!

La gestion de la montée en ISO:

Encore une fois (n’en déplaise à ceux qui cherchent du sang) Fuji a superbement travaillé!

Comme vous le savez maintenant, si vous êtes un habitué, cela fait un moment que j’ai pris parti de ne plus faire une série de photos à chaque valeur ISO pour vous les présenter.

Je pense simplement que prendre un objet en augmentant la valeur ISO n’est pas un compte rendu juste de la réalité du terrain!

En effet, un éclairage qui donne un 1/20 de seconde à f/5,6 pour 100 ISO, donnera 1/5’000 de seconde à la même ouverture pour 25’600 ISO, ce qui est loin d’être la situation lumineuse la plus catastrophique. De fait, le fichier présenté ne souffrira que très peu du manque de lumière, ce qui sur le terrain est bien différent. En règle générale, on utilise de telles valeurs pour pallier un manque de luminosité.

Quand on regarde la photo d’illustration de ce chapitre (qui est déjà un crop d’environ 50%), elle a été prise à 1/40 de seconde, à une ouverture de f/5,6 pour 12’800 ISO.

Comme on peut le constater si on CLIQUE sur le crop 100% (crop brut avant traitement), le fichier est tout particulièrement propre que ce soit dans les hautes ou dans les basses lumières!

Une très belle maîtrise de la montée en ISO.

Il faut savoir que les valeurs de base de ces boitiers sont comprises entre 200 et 12’800 ISO, que l’on peut étendre de 100 à 51’200 ISO.

Je dirais que les fichiers supportent sans trop de problèmes la montée jusqu’à 12’800 ISO, à partir de 25’600 c’est jouable pour l’impression avec un bon travail de post-traitement. Au-delà, je déconseille, ou alors uniquement pour un affichage web qui ne dépassera pas 1’200px de large.

Conclusion:

Nos amis de Fuji ont fait un superbe travail avec ce nouveau boîtier, c’est plus qu’une simple évolution, le changement du capteur à lui seul vaut le détour en offrant une image encore plus qualitative que la première version.

Un bel appareil, bien pensé avec une superbe qualité d’image et un parc optique de qualité, Fuji nous offre ici un superbe appareil que bon nombre de photographes auront beaucoup de plaisir à utiliser.

Si vous vous hésitez à vous l’offrir, si vous voulez partir sur un hybride de qualité, il n’y a plus à hésiter, je vous conseille de vous laisser tenter!

Bon courage et bonnes photos!