Darth's Blog

Faire de la photo avec peu de moyens: Première partie

La semaine passée, dans l’article d’introduction, je vous avais demandé de quel sujet vous vouliez parler et il ressort que le sujet de la photo studio plus particulièrement du packshot (photo publicitaire) ressort beaucoup, ainsi que la photo animalière en général.

Alors, je vois ceux qui se disent que le sujet ne les intéresse pas quitter la salle. Restez assis car ce thème pourrait très bien vous étonner positivement, même si vous ne pratiquez pas car, encore une fois, c’est plus la façon de penser, qu’une méthode à suivre point par point que nous allons voir.

L’avantage de la photo studio et particulièrement la photo d’objet, c’est que c’est une des disciplines les plus difficiles de la photo, elle est d’ailleurs à ce titre particulièrement paradoxale, car on a toute le temps de mettre les choses en place, de déplacer chaque élément, de peaufiner les détails et c’est pourtant les détails qui trahissent la qualité de ce genre d’image…

Pour bien comprendre tout ça, on va se pencher sur ce qu’est …

Le Packshot :

Ce type de prises de vues fait tellement partie du monde de la photo qu’on en trouve une définition officielle. C’est ainsi qu’on apprend dans Wikipedia:

En France, le terme « pack-shot » a fait l’objet de décisions dans la cadre de l’enrichissement de la langue : « plan visuel permettant l’identification d’un produit », d’après l’arrêté du 24 janvier 1983 relatif à l’enrichissement du vocabulaire de l’audiovisuel et de la publicité1, et a été repris dans le Répertoire Terminologique publié au Journal officiel du 22 septembre 2000. On peut retrouver le terme « pack-shot » dans la publication 2010 de la Commission générale de terminologie et de néologie6 avec la mention du JO du 22 septembre 2000.

PackshotWikipedia

Toujours dans le même article nous est donnée une définition:

Le packshot (ou pack shot, ou plan produit), est une photographie de haute qualité d’un produit sur un fond le plus souvent uni servant à présenter le produit sur catalogue, sur un site web ou encore dans une démarche de contrôle qualité au sein d’une entreprise [ … ] Un packshot se distingue d’une simple photographie par tous les détails de post-production (choix des ombres, accentuation des couleurs, des détails, reliefs, etc.).

Donc, comme on le comprend, faire un packshot ne consiste pas à simplement prendre un objet en photo, il faut le prendre de façon à le mettre réellement en valeur.

De fait, dans les shooting proc, il y a une réelle débauche de matériel, pour comprendre pourquoi, direction cet article.

L’idée va donc ici de trouver le moyen d’obtenir une qualité équivalente, avec les moyens du bord.

Et pour commencer, la première chose que l’on devra faire, c’est …

Déterminer nos besoins :

Bonjour C’ptaine Obvious … Oui, je sais, c’est logique de déterminer nos besoins, mais en même temps, ce n’est pas si évident que ça.

Déjà, il faut préparer son shooting et en photo packshot, ça passe obligatoirement par un croquis, comme j’en parlais dans l’article suivant: Cliquez ICI.

De là, il est plus simple de savoir comment éclairer sa scène, car soyons franc, le problème le plus important à surmonter dans ce type de photo, ce n’est pas tant la mise en scène, mais bien l’éclairage de cette fameuse scène.

C’est en connaissant nos besoins et donc ce que l’on n’a pas, qu’on pourra commencer à réfléchir à comment pallier à ces manques.

C’est ce même cheminement, qui au final va nous permettre de surmonter les difficultés du manque de matériel et ceci, quelle que soit la photo que l’on veut faire.

Mais nous allons regarder ça avec un exemple concret.

Shootons une bouteille :

Dans le cadre de la refonte de mon portfolio, j’ai fait quelques photos packshot, entre autres des bouteilles d’alcool fort.

La première est une photo d’une bouteille de vodka, une image très complexe, vu que tout le rendu est fait à la prise de vue.

Si je vous présente le plan d’éclairage, vous pourrez vous rendre compte que j’ai utilisé beaucoup de matériel pour réaliser cette photo.

En effet, il y a 8 flashs, pour modeler la lumière, malheureusement, pas tout le monde possède autant de flashs et dans ce cas, il faut donc penser autrement …

Dans l’idée de faire une photo simple et avec les moyens du bord, j’ai réalisé une autre photo de bouteille.

Pour ce faire, j’ai utilisé deux flashs, dans le cas présent, c’était des flashs studio, mais cela aurait pu fonctionner avec deux flashs cobra, il faut juste suivre la logique de mon raisonnement, finalement le matériel utilisé n’est pas très important, c’est d’ailleurs pour ça que je ne vais pas entrer dans le détail de la fabrication de cette image.

Donc, mon but était de photographier une bouteille de Whisky avec son verre (oui je sais, on ne met pas de glaçon, mais c’est plus esthétique pour une photo).

Si on prend le temps d’analyser l’image on voit que:

  1. La bouteille et le verre sont rétroéclairés
  2. Que les inscriptions de l’étiquette son éclairée et modelé (on fait apparaître la texture de l’étiquette avec un éclair non homogène).
  3. On voit un éclairage blanc sur le côté gauche de la bouteille (reflet blanc)
  4. On voit un éclairage orange sur le côté droit de la bouteille (reflet orangé)
  5. On voit un vignetage sur l’arrière-plan

On en déduit donc assez logiquement, qu’il nous faut 5 sources de lumière pour créer cette image.

Ce qui dans des conditions optimales serait proche de la vérité, bien que je pense qu’on serait plus proche des 7 sources que des 5.

Maintenant, si je vous montre la photo du BTS on voit que je suis très loin des 5 ou 7 sources que l’on peut imaginer:

Alors, comment j’ai fait pour m’en sortir?

Et bien selon nos moyens il y a deux solutions qui se présentent à nous, ces deux solutions peuvent plus ou moins se mixer selon ce que l’on veut faire!

Dans mon cas, c’est la solution un, qui a été utilisé en plus grande partie.

La solution un, c’est d’accepter le manque de matériel et passer par dessus par astuce.

Sans trop entrer dans les détails, mes astuces ont été surtout du bricolage!

Carton découpé à la forme voulue et recouvert de papier d’alu pour faire des mini réflecteurs pour rétroéclairer la bouteille et le verre. Des cartons noirs pour modeler la lumière posée à des endroits stratégiques comme sur le flash ou le réflecteur …etc, des morceaux de cartons avec des feuilles blanches dessus pour servir de mini réflecteur moins “fort” que ceux avec le papier d’alu, un ÉNORME diffuseur fait à partir de papier sulfurisé, un autre, qui est en fait une plaque de plexiglas blanche légèrement transparente …etc

Comme je l’ai dit, je n’entre pas dans les détails exacts de la prise de vue, j’explique que l’on peut en partie surmonter le manque de matériel grâce à un peu d’ingéniosité, si on comprend de quoi on a besoin.

La solution deux, quand on a encore moins de matériel, c’est de réaliser la photo tel un sandwich.

En effet, avec un seul flash, on va simplement éclairer zone par zone, point par point pour obtenir ce dont on a besoin, puis on va finalement remonter toutes ses images pour n’en faire qu’une seule, grâce à un programme de post-traitement, tel que Photoshop.

L’idée reste la même, petit bricolage pour chaque élément que l’on veut obtenir.

Oui mais encore …

C’est en écrivant cet article que je me rends compte de la certaine frustration qu’il va causer.

En effet, je vous explique comment réfléchir, mais je ne vous donne pas trop de détails, du coup, je sens moi-même qu’il va manquer quelque chose.

De fait, je m’engage ici à vous faire un article très très … très complet sur le packshot de montre.

Pourquoi le packshot de montre?

Tout simplement, car c’est une des disciplines les plus complexes en packshot.

L’idée, c’est de vous faire un vrai tuto en vidéo, mais vraiment dans le détail, de A à Z, avec tout ce qu’il faut pour réaliser le shoot en suivant cette formation point par point.

Conclusion :

J’espère que vous aurez compris le principe et la façon de penser pour réussir une photo de ce type, même quand on manque de matériel.

Encore une fois, je suis désolé de ne pas être entré dans les détails, mais au moins cela vous fait gagner un très bon tuto et bien plus complet que ce que j’aurais pu faire ici.

La suite de ce billet sera sur la photo animalière, l’idée restera la même, mais la façon de penser pour surmonter ses problèmes est un peu différente.

D’ici, je vous dis, bon courage et bonnes photos !

Un Tips pour pleins de superbes contre-parties