La semaine passée, je réfléchissais à un sujet dont je parlerais bien dans cet article. J’avais bien quelques idées, mais rien qui me tentait plus que ça. Je me suis dit que ça viendrait tout seul plus tard. Je suis passé à une autre chose, histoire de laisser mon cerveau débroussailler tout ça pour moi. Les jours passent et toujours rien. Le weekend arrive et pas mieux. Je sais que le lundi arrive et que j’ai besoin d’un article mais aucun sujet me m’inspirait plus que cela…. jusqu’au moment où, ça a tillé. À croire que quelques neurones avaient enfin décidé de sortir de l’océan de vin dans lequel ils barbotaient. Et si je vous parlais justement du manque d’inspiration.
Clic… ou pas
En tant que photographe, à la base, on aime tous prendre des photos. On se passionne pour nos images, on pense photo, on dort photo, on vit photo. On cherche à s’améliorer, on essaie de toujours faire mieux que la fois précédente…. et un jour, on se retrouve devant ses dernières photos et on se dit que finalement, c’est pas terrible. Du coup, on ressort pour en prendre des nouvelles. On mitraille ce qui nous tombe sous la main, on revient et rebelote, on ne trouve rien qui en vaillent la peine alors que sur le terrain, on était pleinement satisfait. Donc…. on ressort en se disant que cette fois, on va tout déchirer, que ça arrive d’avoir un ou 2 mauvais jours et nous revoilà plein d’espoir sur le terrain… Et là, on a beau chercher à droite, à gauche en haut en bas, partout on ne trouve rien qui nous fassent vibrer le capteur alors qu’on en est certain : il y a des chouettes photos à faire. On perd notre créativité, notre inspiration, on a l’impression d’être devant un mur et plus on prend de photos, plus on rentre dans ce mur.
Gauche ou droite ?
La plupart du temps, les murs sont plus costauds que nous. Dès lors, plutôt que de continuer à rentrer de dedans en espérant qu’il s’écroule, pourquoi tout simplement ne pas le contourner ?
Mais comment ? Il y a plusieurs possibilités pour retrouver son inspiration, sa créativité, son œil. Nous allons en parcourir quelques-unes. Cette liste ne sera évidemment pas exhaustive et certaines idées conviendront mieux à certains qu’à d’autres mais au final, ce qui est important, c’est que vous ne vous heurtiez plus à vos murs.
N’achetez pas !
Je sais, c’est particulier de commencer une liste en disant de ne pas faire quelque chose… mais c’est une conception courante : acheter un nouvel objectif ramener votre créativité. En réalité, ce n’est pas tout à fait le cas. Ça va l’être durant une courte période où l’excitation de ce nouvel objectif sera présente mais dès que celle-ci sera passée, vous vous retrouverez au même point qu’auparavant.
Coupez !
Et si vous preniez un petit break ? Déposez votre boitier. Oubliez la photo pendant 1, 2 jours, une semaine. Laissez votre cerveau se vider de toutes ces images. Faites une sorte de reboot. Sortez vous promener, juste pour le plaisir de vous promener, sans penser à rien d’autre. Ne parlez plus photo pendant quelques jours, n’en regardez pas non plus. Oubliez. Créez le manque. Je sais que ce n’est pas toujours facile à faire, mais cela permettra à l’envie de revenir doucement, à votre créativité de repartir de zéro. Quand vous reprendrez votre boitier vous aurez l’impression de tout voir avec un nouvel œil, tout frais.
Discutez !
Et si vous en discutiez avec des créatifs d’autres milieux ou simplement avec des non-photographes ? Ces personnes ne savent pas ce qu’est un tilt-shift ou si le bol beauté conviendra mieux que la softbox ou si le boitier X est mieux que le Y…. Et en plus, vous savez quoi ? La plupart du temps, ils s’en foutent. Si vous leur demandez un avis, elles vous répondront par des idées, des ressentis visuels. Dans le cas d’artistes, ils vous parleront de leur façon d’approcher leur art, de leur sources d’inspiration, de leur processus créatif. Vous allez créer comme une sorte de brainstorming, plutôt basé sur des concepts que sur du concret. En laissant le tout macérer un peu dans votre tête vous allez vous apercevoir que vous êtes finalement bien remontés et que plein d’idées nouvelles sont apparues
Changez !
Vous êtes portraitistes ? Faites du paysage. Vous êtes architecturistes ? Faites de la macro. Vous êtes paysagiste ? Faite du portrait. Vous êtes naturistes ?… Mettez un slip …. euh….
Bref, changez vos habitudes, sortez de votre zone de confort. Mettez-vous des défis. Le fait de pratiquer une discipline dans laquelle vous n’avez pas forcement vos repères, vous donnera l’impression d’avoir un nouveau monde à apprendre. Votre motivation s’en retrouvera augmentée. Vous vous sentirez parfois un peu perdu mais vous sentirez une énergie créative revenir.
Contraignez-vous !
Mettez-vous volontairement une(des) contraintes. Par exemple, faites une sortie avec juste un seul objectif, celui que vous utilisez le moins. Ou juste en utilisant votre smartphone. Ou en vous limitant à un seul lieu, comme par exemple un parc, une cathédrale. Le fait de devoir vous débrouiller avec ce dont vous disposez vous obligera à voir les choses différemment.
Inspirez-vous !
Que ce soit dans un musée avec les grands maitres de la peinture, dans un magnifique recueil de photos, online (ce ne sont pas les sites qui manquent), en regardant des films et en vous concentrant sur les cadrages et les lumières, bouffez de l’image. Nourrissez votre moteur créatif d’images, demandez-vous pourquoi vous aimez telle ou telle peinture, photo, plan de film. Notez ce qui vous fait l’aimer. Ça peut aller de l’ambiance globale à un détail de l’image, peu importe. Le lendemain, reprenez vos notes, relisez-les et servez-vous-en comme base à votre prochain shoot.
Relaxez-vous !
Arrêtez de vous mettre la pression du résultat. Il faut pouvoir accepter que parfois vos sorties photos ne donneront rien…. selon vous. Souvent, nous nous mettons trop de pression pour arriver à un résultat qui doit être super extra selon nos critères à chaque sortie. Tout cette pression à tendance à nous presser, on voit le temps qui avance plus vite, et plus ça passe, plus on se met de pression, plus on se renferme, on perd la conscience de ce qui nous entoure et au final, on rentre frustré, déprimé, on s’en veut, on se bloque. Il faut apprendre à accepter que l’on ne fera pas la photo de l’année à chaque sortie, cela vous aidera à retirer la pression que vous vous êtes mis. Prenez simplement du plaisir à faire vos photos. Sans cette pression inutile, en étant plus relax, vous serez également plus aware de ce qui vous entoure, comme dirait mon compatriote hollywoodien JCVD. Et à ce moment-là, vous commencerez à voir toutes les opportunités photographiques qui vous entourent. Et si vous vous demandez pourquoi j’ai précisé « selon vous » au début de ce paragraphe, la raison en est très simple : des fois, nous sommes simplement trop durs avec notre production. Pensez à montrer vos photos à des personnes d’horizon divers et vous verrez que bien souvent, tout n’est pas aussi mauvais que ce que vous en pensez.
Finalement…
Ainsi donc j’’ai vaincu mon angoisse de la page blanche. Nous voici arrivés au bout de cet article. J’espère qu’il vous sera utile si un jour vous vous retrouvez confronté au syndrome de la photo blanche.