C’était comme ça…

En écrivant ces lignes, j’ai presque l’impression d’être un vieux pépé qui explique à ses petits enfants ses souvenirs d’antan.

Pourtant, je me souviens encore très bien d’un énorme débat qu’il y avait eu sur un forum qui à l’époque portait le petit nom de “photim”

C’était en 2002 pour être précis. Il n’y avait pas longtemps que j’avais acheté, mon Canon EOS 1D….celui de la première génération. Je disais à quel point il était génial et quel facilité par rapport à l’argentique.

Le débat c’était vitre transformé en pugilat, et les défenseurs du numérique (peu en ce temps-là) étaient montrés du doigt comme des sortes d’hommes bizarres. Je me souviens encore d’une phrase qui aujourd’hui me fait sourire.

De ton numérique, on en reparlera dans vingt, là il commencera seulement à ce rapprocher de l’argentique…l’argentique à encore de belles années!

Il s’était en effet trompé.

Je suis maintenant 100% en numérique. Ici personne ne pourra nier les avantages, pourtant, oui pourtant, je reste un nostalgique.

Je m’explique!

Je collectionne les vieux appareils photo. Ceux où il faut mettre de la pellicule dedans. J’en ai plein de toutes les époques (ou presque)

Je me souviens de ce temps pas si lointain où je devais bien réfléchir à la sensibilité du film que j’allais utiliser, car elle durerait 36 poses quoi que j’y fasse. Je devais régler le diaphragme directement sur l’objectif. Je devais réarmer entre chaque prise de vue (à moins de faire de la surimpression). Pas d’autofocus, c’était nos doigts qui s’occupaient de ça!….Que de bons souvenirs!

Parfois alors, je prends un de mes appareils. J’y glisse une pellicule, et je vais faire 36 poses.

36 images que je ne verrais que deux semaines après les avoir donnés à développer. Pas moyen de regarder l’écran arrière. 36 images que je fais en moins de 4 secondes sur mon boitier actuel.

Ce qui me maque cruellement, c’est cette sensation que l’on a quand on retire le filme de l’appareil, après avoir tout bien préparé. On éteint la lumière et on se retrouve dans le noir complet. Là, par des gestes mille fois répétés on met le négatif dans sa solution, dans cette sorte de bouteille qui contient le produit magique. La sonnerie retenti, et il faut le retiré, le faire sécher.

Puis viens l’étape de le couper en morceau, de faire une planche contacte en alignant bien les bandes sous l’agrandisseur. Choisir une image et la faire apparaitre sur le papier avec tout le soin que cela demande.

Les odeurs, le toucher, parfois ça me manque.

Alors, oui je suis un fan des nouvelles technologies, et je n’envisagerais plus vraiment la photo sans un boitier numérique, sans un laboratoire informatique….mais parfois, que c’est bon un retour aux sources !

Bon courage et bonne photo….argentique ou numérique!

À propos de l'auteur:

Il est beau, fort et musclé... Enfin, s'il n'est pas tout ça, il est passionné de photo, passion qu'il essaye de vous transmettre du mieux qu'il peut!

27 Comments
  1. Je n’ai pas connu l’émotion de la chambre noire, et comme toi, je n’envisage plus de photos sans l’ordinateur. Mais ce décompte des prises, le coût qui obligeait à choisir l’instant où l’on déclenche, tout ça est bien loin des 50 vues réalisées en rafale numérique pour être sûr d’avoir l’image! (Et pour les réglages manuels… je sais à peine me servir de mon auto-focus! Voilà une chose qui n’a pas changé!). D’un autre côté, le numérique, c’est le choix après et non plus avant la prise de vue. Un autre défi déterminant qui pousse à réfléchir autrement sur notre pratique photo.
    Bonne journée

    • grasset

      Je suis très content de ton expérience! je n’ai jamais voulu abandonner l’argentique face au numérique même si ses techniques nous autorisent des prises de vue que nous n’aurions pu faire qu’avec beaucoup de difficultés en argentique; mais comme tu le dis si bien, c’est une philosophie différente; il y en a qui préfèrent mettre 6 heures pour aller à New York et d’autre prendre le Queen Mary et mettre quatre jours! la destination est la même, mais le plaisir…….
      Bravo pour cette expérience que je partage totalement.
      Bien cordialement.

  2. Pour le débutant que je suis, heureusement que je suis en numérique sinon j’aurai explosé les coût de pellicule. Je pense que l’argentique satisfaisait plus les photographes pour le côté exclusif de la maîtrise technique. Le numérique a démocratisé leur savoir faire…
    Étant aussi audiophile, ça me fait penser au débat entre les inconditionnels du vinyle et les aficionados du CD.

  3. tritritri

    salut,
    pour te rassurer je suis dans le cas contraire je me suis mis a la photo a + de 35 ans qu’avec le numerique , 350 puis 40d puis 5d markii .Depuis deux bonnes années je me suis mis au 120 ( agfa super isolette , rolleiflex automat ) et au M7 , je vais apprendre à développer.Ce qui est agréable avec un super isolette* ,par exemple, tu as un nombre limité de photos , tu dois réfléchir et en plus je ne fais que du noir et blanc
    Etrangement cela a une répercussion sur le numerique en diminuant mon nombre de photos …

    *et en plus ca favorise les contacts , car les gens viennent voir de pres l’appareil à soufflet !!

  4. Je n’ai pas connu la photo “sérieuse” en argentique. Je me contentais à l’époque d’un “point & shoot” sans possibilité de réglages.
    J’aimais néanmoins beaucoup recevoir la pellicule développée et la sensation que cela procurait.

    Mais maintenant, se passer du numérique serait très difficile…

  5. Moi aussi, ca me manque cet instant où on ouvre la pochette de photos qu’on a donné a développer 1 semaine avant. Vont-elle être réussies? Et si j’avais fait une erreur en règlant les ASA!!!!!!!

  6. Ce n’est pas du film dont j’ai la nostalgie, mais des boîtiers.
    Longtemps, on est resté sur l’annonce du capteur numérique universel, à placer sur n’importe quel reflex 24 x 36.
    Il n’est jamais arrivé alors que je reste persuadé qu’il pourrait maintenant voir le jour pour pas bien cher. A preuve, Leica l’a réalisé pour le R9.
    Imaginez un OM2 numérique, ou un F4 !

  7. steve54

    Ha l’argentique !!!!
    j’ai eu 1 EOS500 et l’accès au labo du lycée durant ma scolarité, même si je ne me suis pas particulièrement éclaté à enrouler le film dans le noir complet pour le faire prendre par sa petite solution magique. Je me suis bien amusé à tirer mes photos N&B sur papier avec l’incidence du temps de pose, le masquage de zones,etc….
    En 2004, je passe au numérique, là miracle, on conserve les avantages du boîtier reflex avec le traitement sur ordinateur, et tous les avantages que cela comporte ; pas de pièce monopolisée, on travaille assit sur sa chaise et on peut monter soit même ses photos couleurs.
    Cependant, vu la chute des modèles argentiques, j’ai racheté un EOS33, dont je ne me sers que très rarement et dont je regarde toujours le dos après une photo.
    Le numérique me permet aussi de prendre plus de photos, en cela, je déclenche toujours quand je pense avoir ce que je veux, je ne multiplie pas les prises, mais sur une année le nombre est plus important, ce que je regrette, c’est que comme beaucoup je pense, je n’en sort plus assez sur papier !!!!

  8. Ghile

    J’ai pas connu tout ça moi, j’ai commencé directement en numérique. Mais tout cet univers me faisait bien rêver avant de me mettre à la photo. Aujourd’hui je n’ai pas vraiment le courage (ni l’argent !) de me lancer là-dedans malgré les magies du numérique… Un jour peut-être ?

  9. Un grand merci à tous pour vos témoignages, et toute mes excuses pour mon absence…mais j’ai eux quelque problèmes de connexion.

    Et comme répondre au commentaire avec son téléphone c’est pas facile, j’ai évité.

    En tout cas merci de votre passage!

  10. aïe aïe aïe!!!

    Armer du pouce une pellicule, prendre le temps de tout régler et composer sa photo….. Moi je reviens volontiers de temps en temps à l’argentique!

    Si j’ai laissé complètement de côté mon Eos 100 et 5 depuis mon passage au numérique, ce sont avec “mes vieux” que je m’éclate le plus. Certes je ne fais guère plus d’une 36 poses par mois mais quel plaisir (parfois aussi des déceptions!) de sortir une pochette de n&b (que c’est chère un développement maintenant!) et de toucher ses photos!

    l’argentique me rappelle combien il est important de ne pas gâcher par du mitraillage (que je pratique aussi!) au profit d’une réflexion sur la composition, le cadrage, la mise au point…).

    Et puis n’ayant pas la chance d’avoir un plein format numérique, coller l’oeil dans un viseur de F1 ou A1 muni de son 50mm f1.4 c’est autre chose que ces viseurs riquiqui qui affichent fièrement leurs 95% (théoriques!).

    Quand je pars en reportage pour la journée (surtout en urbain) j’ai toujours un argentique avec moi. Ce n’est pas pour la frime, c’est juste pour le plaisir de photographier autrement, de sentir l’odeur du cuir ou de la graisse, de faire revivre un appareil qui a déjà vécu, de toucher quelques “légendes” fièrement gagnées” sur Ebay!
    cela participe aussi parfois à des rencontres et des discussions.

    bref c’est un plaisir avant tout, autant le faire partager non?
    ;-)
    ps serait ce un AE1 au fond?

  11. Hé hé, tu as l’oeil, c’est effectivement un AE1 avec un 50/1,4 (qui à bien vécu) monté dessus.

    Je crois que tu décris très bien ce que je ressens quand je fait “revivre” mes vieux appareils!!

  12. Ah la patience de rigueur avant d’avoir ses photos… Choisir “argggh c’est la dernière pellicule…”
    Ca me manque quelque part, même si je n’avais pas de réflex, la “surprise” de voir le résultat.

    J’imagine qu’avec un réflex argentique ça devait être encore plus intéressant. Par contre le jour où tu vas tenter d’expliquer ça à tes petits-enfants, ils vont sûrement te prendre pour un fou! :lol:

  13. Impossible! Les bobos sont écologiques! L’argentique n’est pas très écologique, le numérique non plus mais si on jette au final les photos ratées ça fait moins d’énergie perdue et de produits chimiques utilisés pour rien.
    Après ça se discute sur l’écologie, tu avais fait un bel article à ce sujet.

  14. En fait, deux façon de voir cette affirmation… même trois.

    1) je te fait rire, donc, le rapprochement est un compliment, tu aimes mon “humour”

    2) Tu me trouve stupide, et je te fais rire, pas fameux, mais au moins je te fais rire.

    3) tu me vois pas comme le Perceval de la série, mais plus comme le légendaire chevalier, le seul à avoir vu le Graal, le plus valeureux de toute les légendes arthurienne du coup tu m’admires et tu me voue un culte.

    Je ne sais pas lequel c’est des trois, mais les trois me conviennent :lol:

  15. Les 3 vraiment? Même si je te trouvais stupide?

    Le Perceval de la série, c’est sûr ça ne peut pas être flatteur… Les légendes arthuriennes, je les connais un peu mais je n’ai pas lu toutes les “fantaisies” que certains se sont amusés à écrire.
    Vouer un culte à quelqu’un ce n’est pas DU TOUT mon genre. Ce n’est qu’un être humain… il ne mérite pas.

    Bon.. je crois que tu as la réponse par déduction. Et tu peux en faire une autre déduction, c’est que je pense que tu n’es pas stupide vu que tu peux trouver la réponse!
    ;-)

  16. Si tu me trouve stupide … et bien, c’est que tu dois certainement avoir des raison, donc, si en plus je te fais rire, ça m’aurais été :mrgreen:

    Mais j’avoue que je préfère cette version ;-)

  17. Oui, il passe sur la TSR … avant de passer sur M6 !

    Même chose pour Joséphine Ange gardien, il passe sur la TSR avant TF1 … et c’est la même chose pour presque toutes les séries française ;)

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