Darth's Blog

Le Flash II (le retour)

Il y a quelques mois de ça, je vous avais parlé du flash (voir ICI) c’était une petite introduction pour comprendre les bases.

Maintenant que votre flash vous fait un peu moins peur, on va essayer de comprendre ce qui différencie une photo prise au flash d’une prise en lumière naturelle, et ainsi on va s’orienter sur les bases du Bounce-Flash.

On va se concentrer pour voir les détails qui dans notre tête nous font comprendre qu’il y a eu l’utilisation du flash!

Comme je vous l’avais dit dans mon article cité plus haut, les ombres portées sont le signal déclencheur de cette déduction.

Prenons cette photo, on reconnait sans aucun doute qu’il y a eu un coup de flash à la simple vu de l’ombre portée du nez.

C’est ce genre de situation qui pose le plus souvent problème avec le flash, car ces ombres enlèvent beaucoup du naturelle de la photo.

La première chose à faire pour remédier à un problème est d’en comprendre les tenants et les aboutissants afin de trouver la meilleure solution.

Mais pourquoi diable un coup de flash provoque des ombres?

Un flash fonctionne exactement de la même manière que notre bon vieux soleil.

Il envoie une lumière directe.

De la même façon que le soleil qui par beau temps vous transmet sa lumière de façon directe, rien n’est là pour dévier les rayons lumineux d’un flash.

Comme vous le savez, par beau temps selon l’heure de la journée les ombres seront plus ou moins grandes, ceci est dû à l’angle des rayons qui viennent du soleil durant les différentes heures de la journée.

Quand il fait beau, rien ne vient perturber le chemin de la lumière (ou presque) qui part de sa source (le soleil) et va tout droit sur le sujet, c’est un éclairage “dur “.

C’est bien ce qu’on appelle une lumière directe!

Le flash à la base va en faire autant, il va envoyer de la lumière de façon directe sur le sujet photographié, sans rien pour dévier les rayons.

Maintenant, prenons une belle journée d’automne avec ce ciel gris et plat (pas génial pour faire des photos de paysage).

Là, plus d’ombre! La lumière est uniforme et éclaire de façon égale le sujet.

Quand cette lumière est uniforme, notre cerveau déduit qu’il n’y pas eu de coup de flash.

Comme on peut le voir sur cette photo, l’éclairage semble naturel, pourtant j’ai bien utilisé un flash.

Le fait qu’il n’y est pas d’ombre marquée donne pourtant l’impression d’un éclairage naturel.

Mais comme mon petit papa était placé devant une fenêtre, sans flash, soit, il aurait été sombre et le fond bien exposé, soit, il aurait été bien exposé et le fond surexposé. (tout le problème des contres-jours)

J’ai, pour garder une lumière “naturel“, fait du flash indirect.

Exactement de la même façon que le soleil par un jour de temps gris.

Mais pourquoi n’y a t’il plus d’ombre les jours où le ciel est maussade?

La raison est simple, la lumière agit comme une boule de billard….elle rebondit ! (bien sûr, pour les puristes, c’est une explication très simplifiée…mais on ne fait pas de physique! ).

Plus la surface qu’elle touche est claire, moins la lumière perdra d’intensité lors du rebond.

Quand la lumière arrive du soleil et doit traverser les nuages qui la séparent du sujet qu’elle va éclairer, elle va rebondir un peu dans tout les sens dans le nuage même (qui va agir comme un réflecteur géant) et va arriver non plus de façon directe, mais bien de façon indirecte et ainsi donner cet éclairage uniforme et sans ombre marquée.

On en déduit donc que pour “simuler” les nuages et avoir un éclairage uniforme, il va falloir suivre la même idée et faire en sorte que son éclairage soit indirect.

On sait maintenant que la lumière à cette chouette tendance à rebondir un peu partout, nous allons utiliser cette particularité….bienvenue dans le monde du Bounce-Flash.

Bounce-Flash…???….Mais qu’est-ce!?

C’est la particularité de faire rebondir la lumière de son flash sur une surface (claire de préférence) pour éclairer le sujet de la photo de manière indirecte.

En pratique cela n’est possible qu’avec un flash orientable, malgré qu’il existe quelque astuce pour dévier la lumière des flashs fixes.

Comme pour toutes choses, rien ne vaut la pratique et l’entrainement!

Je vous déconseille donc de débarquer au mariage du cousin Jean et de faire du Bounce-Flash si vous n’avez pas essayé au moins quelques fois pour l’entrainement.

Je vous rassure quand même, c’est très très simple à mettre en œuvre, mais un minimum de pratique pour comprendre les rouages de la chose est obligatoire.

Première étape:

Il faut avoir un sujet à photographier…hé oui! C’est la base!

Pour vous entrainer, réquisitionnez le petit frère, la petite sœur, l’ami(e), le cousin…etc. En bref, trouvez quelqu’un!

Si tout le monde vous déteste et que vous n’avez pas d’amis, une peluche fera parfaitement l’affaire!

Deuxième étape:

La pièce dans laquelle vous allez faire vos photos à toute son importance.

La taille, la couleur des murs et du plafond, la hauteur de la pièce….etc.

Selon la configuration vous n’allez pas choisir d’orienter votre flash de la même façon.

Si le plafond fait 12m de haut (genre église) on va plutôt se servir des murs.

Si le plafond est noir de même…etc.

Il faut aussi choisir l’endroit où orienter son flash selon l’éclairage ambiant.

Il ne faut pas non plus oublier que la couleur du mur va influer sur votre balance des blancs…donc, RAW obligatoire pour la corriger en post-prod (hé oui…c’est moi qui est dit ça!)

Mais je vous rassure, cela n’est pas si difficile, un peu de bon sens et de pratique et on comprend vite comment faire et où orienter son flash.

Troisème étape:

Quand on a compris comment orienter son flash, il faut faire quelques essais pour obtenir l’ambiance lumineuse désirée.

Si vous avez lu mon premier article sur le flash, vous êtes maintenant un pro et vous utilisez votre boitier en mode manuel avec le flash.

Cette solution reste la bonne, mais en bounce, pour garder l’ambiance lumineuse je vous conseille de passer en priorité ouverture, ainsi le coup de flash sera juste un ajout pour compenser le manque de lumière.

Quatrième étape:

Il faut garder en tête que les flashs que nous utilisons actuellement sont plutôt intelligents et savent délivrer la quantité de lumière nécessaire.

Il faut donc prendre ses photos sans trop d’arrière-pensées, votre flash fera très bien son travail!

Donc, n’hésitez pas à prendre plusieurs photos afin de trouver la configuration qui vous convient.

Les corrections sur l’intensité du flash, sur les iso…etc. Ne seront là que pour changer le rendu que vous voulez donner à votre image.

Démonstration:

Comme un exemple vaut mieux que mille mots, je vais vous expliquer comment j’ai procédé pour la photo de mon papa.

Comme la pièce était simple (un salon clair avec de grandes vitres) je savais que l’orientation du flash pourrait se faire à peu près n’importe où.

Mon père était assis devant une baie vitrée, la difficulté serait de compenser le contre-jour.

Pour cela j’ai fait une mesure spot sur l’extérieure (pour garder une bonne exposition et éviter de me retrouver avec l’arrière-plan sur ex).

J’ai orienté le flash au plafond, et j’ai sorti le petit diffuseur intégré en position verticale (il revoit ~ 30% de la lumière du flash en direction du sujet).

La magie de l’électronique opérant, j’ai eu droit à une photo parfaitement exposée en conservant l’ambiance lumineuse.

Parfois il convient d’augmenter ou descendre l’intensité du flash selon le rendu que l’on désire.

Par exemple, pour la photo de mon père j’ai un peu augmenté la puissance.

Conclusion:

Rien ne vaut la pratique pour maitriser son flash, mais cela reste vraiment à la portée de tous!

Plus vous allez l’utiliser et mieux vous allez comprendre comment il réagit, et pour finir vous ne pourrez plus vous en passer.

Personnellement mon flash est presque toujours monté sur mon appareil photo.

On peut faire tant de choses avec, qu’il serait dommage de s’en priver.

La prochaine fois, je vous ferais un article sur le fill-in encore une technique bien utile et très facile à mettre en oeuvre!

 

Bon courage et bonne photo