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Canon eos 550D test terrain


Canon EOS 550D – EF 400/2,8 L IS USM + x2 – F/5,6 – 1/125s – 100 iso

Voilà trois mois que je teste le Canon EOS 550D pour vous en livrer un compte rendu détaillé.

Trois mois de vie commune avec cet appareil que j’ai testé dans ces grandes largeurs et dans presque toutes les situations.

Si parfois j’ai utilisé sur ce boitier des objectifs spécifiques, la grande majeure partie du temps, je me suis contenté de l’objectif du kit de base, le Canon EF-S 18-55/3,5-5,6 USM IS.

Je voulais surtout rester dans une configuration de base, mais aussi connaitre ses réactions avec du matériel plus “pointu “.

Je vous laisse donc vous assoir tranquillement et c’est parti pour le test !

Prétest :

Avant même de déballer ce boitier, j’avais une idée plus ou moins préconçue de ce qu’allait être cet appareil.

Pour moi, en toute logique il suivait les grandes lignes de ses prédécesseurs, c’était donc un boitier entré de gamme avec ses avantages et ses limites.

En d’autres termes, j’avais d’avance quelques préjugés.

Ergonomie:

La première impression que l’on a quand le boitier est entre les mains et qu’on a l’habitude de travailler avec une brique (mon 1D) c’est que cet appareil est très petit et surtout très léger. À tel point que j’ai cru qu’il n’y avait pas l’accu en place.

Il faut avouer que c’est vraiment agréable, je pensais y voir un point négatif, mais ce fut tout le contraire, du moins avec l’objectif de base, car reconnaissons que lorsque qu’on lui adjoint un objectif plus imposant (genre 24-70/2,8 L USM), l’équilibre s’en trouve tout de suite perturbé et la prise en main devient moins agréable.

D’autant que la poignée est un peu courte, et j’ai toujours mon petit doigt dans le vide.

Mis à part ça, son ergonomie est très bonne et intuitive. Ils ont vraiment pensé à nous faciliter la vie.

Par exemple, juste derrière le déclencheur se trouve une molette, très pratique pour changer les réglages ( l‘ouverture quand on est en mode AV … etc.). Juste derrière cette molette se trouve la touche “iso” qui tombe facilement sous les doigts.

Si l’on prend la face arrière, on va découvrir plusieurs boutons. Les deux habituelles pour la mémorisation d’expo et pour le changement de collimateur. (Qui en mode lecteur servent pour la loupe).

Mais les deux qui m’intéressent le plus pendant la prise de vue sont la touche AV et la touche Q.

La touche AV qui tombe sous le pouce très facilement (quand on vise avec l’œil droit, ce qui n’est pas mon cas), permet de contrôler la correction d’exposition. On maintient la touche appuyée pendant qu’on joue de la molette.

La touche Q quant à elle, permet une fois qu’on a appuyé dessus de changer tous les réglages principaux de la prise de vue.

Très pratique et très intuitif, on ce balade très facilement dans ce menu avec le Joypad et la touche SET pour confirmer nos choix.

Si ce n’est pas aussi pratique qu’un écran LCD sur le dessus, cela n’est pas pour autant un handicape.

Pour ce qui est des autres réglages et menus, je ne vais pas m’attarder trop longtemps.

Je pourrais résumer en disant que tout est fait pour simplifier la vie des utilisateurs Canon. Les menus restent exactement disposés de la même façon sur tous les boitiers. Que je passe du 550D au 1D MKIII je ne suis pas dépayser, la logique est la même, les code couleur sont les mêmes. À tel point que si on a déjà un appareil Canon, on pourrait presque se passer de la lecture du mode d’emploi.

Le petit plus qui fait bien plaisir, le menu personnalisable où l’on peut enregistrer toutes nos préférences pour obtenir des réglages rapides sans se perdre dans la liste bien étoffée des possibilités.

Prise de vue:

Je pense que c’est la partie qui doit être la plus intéressante pour vous. Ce fut en tout cas celle qui fut une belle surprise pour moi!

Quand on teste un appareil, on se doit de tester tous les modes. Pour cette raison j’ai fait pas mal de photos dans les modes toute auto.

Il y a des pictogrammes sur la molette de selection qui permettent de choisir son réglage. Les pictogrammes sont clairs, donc même sans mode d’emploi on comprend bien à quoi ils correspondent.

Ces modes “scène” sont le bon moyen pour un débutant, voire un néophyte, de réussir ses images sans arrière-pensée. C’est simple et efficace et ça fonctionne plutôt très bien.

Le mode auto que j’ai trouvé très sympathique est le fameux mode CA.

Il fonctionne presque de façon interactive avec vous. On choisit le degré de floue de l’arrière plan, si on veut que la scène soit plus ou moins claire… etc.

Un très bon moyen d’avoir le contrôle sur son image quand on débute et qu’on ne sait pas comment faire pour régler tous les paramètre, ici, on dit ce qu’on veut, l’appareil fait le reste !

Quand on veut reprendre en main les choses, passer en mode expert et contrôler sa prise de vu, le petit 550D est aussi à l’aise que ses grands frères.

Comme je l’ai dit dans la partie ergonomique, il est très simple d’intervenir sur les changements et réglages, tout est pensé pour faciliter la vie.

Si on n’est pas aussi à l’aise qu’avec une double molette, reconnaissons que la difficulté est mineure.

Surtout que notre petit dernier se comporte de façon plutôt surprenante (en bien) dans presque toutes les situations.

Si son AF est loin d’être une bête de course, il reste très performant.

Il n’y a que dans les situations difficiles qu’il commence à grimacer. Quand il fait sombre ou encore quand un objet bouge un peu trop vite pour lui. Il a quelques difficultés à suivre un petit oiseau en vole.

Malheureusement, l’objectif de base n’est pas là pour aider, en plus d’être bruyant il a un moteur AF qui fait perdre vraiment du temps.

La différence avec un objectif série L est vraiment flagrante ! Comme quoi, quel que soit le boitier, l’objectif reste le plus important.

Mais je vous rassure, dans le 80% des cas, son AF sera plus que largement suffisant !

Comme je vous parle d’objectif, n’oubliez pas que c’est un APS-C et que de ce fait il ne faut pas oublier de multiplier la longueur focale de ses objectifs par 1,6. Ce qui donne par exemple pour ma première image, qui a été faite avec un 400/2,8 plus doubleur (800mm), l’équivalent d’un 1’280mm/5,6.

Ce qui est très agréable pour les longues focales peut le devenir moins pour le grand-angle, ou le 18mm se transforme en un 29mm.

Canon EOS 550D – EF 18-55/3,5-5,6 USM IS – 18mm – F/5,6 – 1/125s – 1’600 iso

L’image ci-dessus a été faite pour le “making-off” d’une prise de vue studio.  J’ai utilisé le 550D pour immortaliser ces moments. Si ça ne se voit pas à l’image, je peux vous dire que malgré le spot il faisait plutôt sombre. 1’600 iso pour 1/125 de seconde, je pense que c’est parlant.

Pour obtenir l’image que je voulais, j’ai déclenché la rafale. Le petit tourne presque à 4 images par seconde (en fait 3,7 i/s) ce qui m’a permis de saisir le bon moment.

Si cette rafale n’est pas suffisante pour certains sports ou certaines pratiques de la photo animalière, elle convient dans la plupart des cas.

Le côté pratique de cette “petite” rafale est qu’elle ne ralentit pas tant que la carte n’est pas pleine. (En JPEG haute qualité).

Quant à l’exposition, il est très difficile de la piéger, le multizone est très performant et prend bien en compte les difficultés de la scène qu’il doit exposer. Pas grand chose à dire sur le sujet, si ce n’est qu’on peut dans 90% des cas faire une confiance aveugle à l’expo de base, les corrections ne seront utiles que pour donner un “style” particulier à vos images !

Qualité d’image:

Toutes les photos que j’ai prises avec cet appareil ont été faites en JPEG haute qualité et non pas en RAW.

Vous allez me demander pourquoi ?

Je vous dirais alors, c’est le genre d’appareil qui est, la plus part du temps, utilisé dans cette configuration. Je voulais aussi pouvoir juger dans la qualité sans jouer les sorciers derrière mon ordinateur. De ce fait, toutes les images présentées dans ce test n’ont subi aucune retouche et sont de véritable brute de capteur. Les seules corrections que j’ai pu apporter sont les différents recadrages. Pour le reste, l’image vous est présentée telle qu’elle est sortie du JPEG.

Ce qui en d’autres termes vous permet d’extrapoler qu’en RAW et avec votre développement personnel vous aurez largement de quoi améliorer les résultats.

Le Canon EOS 550D à un capteur CMOS de 18 Mo Pixel, autant dire que c’est vraiment énorme.

Cela permet bien sûr des recadrages très importants en gardant assez de matière pour tirer nos images en grand format.

Pour comparaison, mon 1D MKIII n’a que 10 Mo pixel, ce qui est presque moitié moins que le 550D.

Mais est-ce vraiment un avantage que d’avoir autant de pixels ?

J’avoue que cela me faisait un peu peur, en effet, comme vous avez du le lire sur mon article qui parle des ” iso en numérique(voir ICI) plus un capteur est petit et plus il y a de pixels, plus le bruit numérique va monter.

Ici, on a affaire à un capteur APS-C qui à presque le double de pixel que mon 1D (qui lui à un capteur APS-H, format de conversion 1,3). Ma crainte était légitime, qu’est-ce qu’on allait pouvoir retirer de cet appareil dans les hauts iso ?

Surtout que l’engin ce targue d’avoir une plage comprise entre 100 et 6’400 iso en mode normal, avec possibilité d’étendre à 12’800 iso !

Le challenge est donc énorme, je sais que les tests des journaux étaient plutôt bons, mais je voulais voir de mes yeux.

Que dire sinon que le petit joue vraiment dans la cour des grands ?!

Mon 1D n’a pas à rougir face au 550D et a peu ou prou les mêmes performances. Mais ceci avec un capteur bien plus grand et surtout moitié moins de pixel. Autant dire que Canon fait ici très fort !

On peut utilisé sans remord les 3’200 iso, on peut poussé à 6’400 pour un petit dépannage je vous conseil d’oublier les 12’800 ou alors vraiment pour vous sortir d’une situation où il n’y a plus que ce choix.

Pour vous faire une idée, voici une petite galerie (cliquez sur l’image pour les avoir en grand) avec toutes les valeurs et les crop 100% qui vont avec.

On a donc:

J’ai pris volontairement des images avec couleurs, blanc et parties foncées pour que vous puissiez voir le bruit numérique dans presque toutes les situations:

Comme on peut le constater, ceci malgré le nombre de pixels et la taille du capteur, le 550D tient bien la route et même plus que ça.

La qualité d’image est exceptionnelle, mais attention, il faut savoir que selon ce que l’on va mettre devant le capteur, la qualité pourra s’en ressentir.

Le fait que le 550D cumule les pixels le rend très exigent côté optique. Si les objectifs qui sont vendus avec le kit sont prévus pour et qu’ils encaissent très bien les 18Mo pixels, d’autres pourraient ce casser les dents sur cette définition.

Le paradoxe de cet appareil est qu’il est exceptionnel qu’avec des objectifs prévus pour une telle résolution et qui sont eux-mêmes de très bonne qualité. Ce qui ne correspond que moyennement à son appellation “entrée moyen de gamme”.

Pour l’avoir testé avec un 17-35/2,8-3,5 de sigma, je me suis vite rendu compte que l’objectif ne tenait pas la route et donnait l’impression que mes images n’étaient pas nettes. Un peu comme si la mise au point n’était pas parfaite.

Le problème venait bien entendu de l’optique et non pas de l’appareil photo. Cet objectif n’était pas capable de séparer la “lumière” assez finement.

Pour le reste, avec des objectifs prévu pour, ou mieux, des cailloux de la série L, vous devriez obtenir le meilleur de ce capteur.

La vidéo:

Si j’ai testé la vidéo en long en large et en travers, je ne suis largement pas un assez bon cinéaste pour vous présenter un film qui rende justice à cette option. J’ai bien essayé, mais je suis loin du compte. Pas pour la qualité d’image, mais plus pour l’idée, le scénario et le montage.

Chacun sa spécialité comme on dit !

De ce fait, je vous mets une petite vidéo faite avec le même boitier, mais dont je ne suis pas l’auteur.

Je peux quand même vous parler de la partie prise de vue animée du 550D.

J’ai entendu beaucoup de personnes dire à quel point il est difficile de filmer avec un reflex, j’ai donc eux quelques appréhensions quand j’ai utilisé pour la première fois l’engin dans son mode vidéo.

Pourtant, très vite je fus rassuré. Ce n’est pas si difficile que ça!

Les réglages fonctionnent sur le même principe que la photo. On a une vitesse d’obturation, une PDC à gérer avec le diaph … etc.

Si on oublie les automatismes (comme l’AF qui ne sert absolument à rien !) et qu’on passe en mode tout manuel, on a très vite fait de devenir créatif et d’obtenir des choses bien sympathiques.

Il faut un peu s’habituer à la chose, comme faire la mise au point à la main tout en filmant. C’est un coup à prendre, mais ce n’est pas très difficile (j‘ai réussi à tenir le point sur une personne me mouvement avec un 50/1,4)

Il suffit de bien savoir dans quel sens tourner la bague, comprendre avec quelles “force” et “rapidité” le faire.

Pour filmer la famille, les amis, c’est un must. Les vidéos ressortent avec un cachet “pro” très marqué du fait de la PDC ultra-courte que l’on peut contrôler, de la possibilité de filmer à 1’600 iso sans remord … etc.

Pour les plus fanatiques de cinéma, c’est aussi un bon investissement, car le 550D offre tout ce que l’on peut attendre d’une caméra, avec un contrôle à 100% de tous les points, sans compter la possibilité d’ajouter un micro stéréo … etc.

Que ce soit pour avoir les souvenirs d’une fête, d’un moment qui nous tient à cœur ou pour jouer les cinéastes amateurs en vue d’un court (ou long) métrage, le 550D ne démérite pas dans sa partie vidéo.

Et comme une image vaut mieux que 1’000 mots, voici ce qu’on peut tirer de la bête:

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Conclusion:

Après ces trois mois passés en tête à tête avec ce boitier, j’avoue que mes conclusions sont très loin de ce que j’avais pu imaginer.

Du haut de mes préjugés, je pensais que je ne l’utiliserais presque jamais, ou pour faire mes tests. Un boitier si petit fait pour les débutants ne pouvait pas me satisfaire vu qu’il devait avoir beaucoup de restrictions.

Il n’en fut rien ! Très rapidement j’ai eux le coup de cœur pour ce petit appareil qui à su trouver une place dans mon fourre-tout à côté de mon 1D MKIII.

Il est léger, sans trop de bridage pénalisant, il offre des images de très bonne qualité, il c’est se jouer de presque toutes les situations, en un mot un boitier vraiment incroyable pour le prix.

C’est à se demander où Canon avait la tête ?

Quand j’ai entendu la première fois son surnom de “petit 7D” j’avoue que j’avais pas mal de doute, le 7D étant quand même un must dans le genre.

Pourtant, après utilisation, on peut dire qu’il n’a pas usurpé son surnom.

À tel point que si un expert hésitait entre le 7D et le 550D selon son “orientation” photographique, je le ferais se tourner du côté du 550D sans trop de remords.

Il n’a pas la capacité de rafale du 7D (qui tourne à 8 images par seconde) il n’a pas sa qualité de construction, il n’a pas non plus un viseur aussi agréable, pas plus que la double molette, ni le micro réglage des objectifs et encore moins le contrôle multiflash par le flash pop-up (ce qui est presque mesquin quand on sait que cela ne coute que quelques centimes).

Mais au final, il fallait laisser au 7D ses avantages, car le petit joue clairement dans la cour des grands.

Alors, pourquoi le nommer 550D ?

Au vu de ses caractéristiques, il est presque un hybride entre le 50D et le 7D ce qui le place très bien dans la hiérarchie des reflex de la gamme Canon, mais cela n’en fait pas vraiment un successeur du 500D à mon humble avis. Il aurait peut-être dû le nommer ½-7D ?!

On voyait mal Canon inventer une catégorie juste pour lui. Du coup, l’entrée, moyen de gamme de Canon prend un sérieux coup de boost !

Vous comprendrez aisément ma conclusion! Si vous hésitez à acheter cet appareil, je vous dis foncez ! Si vous cherchez un boitier expert pour un prix plus que correct, je vous dis foncez également. Si vous cherchez un second boitier pour épauler votre 7D ou 50D, n’hésitez pas !

Bref, pour moi c’est l’un des meilleurs rapports qualité prix du marché actuel !

Bon courage et bonne photo.