Je ne fais pas très souvent des prétests quand un appareil sort, en règle générale, je le fais pour des appareils d’exception.
La raison est simple, je n’aime pas parler d’un appareil dont je n’ai eu en main qu’un exemplaire de présérie, je préfère largement tester un exemple définitif pris au hasard au bout de la chaine de montage, pour donner un avis objectif sur un appareil, sans être bridé par les restrictions qu’impose un boitier pas encore définitif.
Si aujourd’hui je fais une nouvelle fois exception, c’est que le Nikon D850 fait fort, très très fort!
Caractéristiques techniques et ergonomie :
Nikon nous présente un appareil avec une fiche technique plutôt impressionnante et c’est d’ailleurs celle-ci même qui fait tant parler de lui.
C’est n’est pas tant les 45,4 millions de pixels, qui sont étonnants, finalement face au Canon 5Ds (R) ou le Sony A7R II, on dira que c’est une évolution assez attendue, presque normale.
C’est plus ce qui va avec cette montée en pixels, qui motive les nombreux commentaires que l’on voit.
Déjà, il faut savoir que c’est le premier capteur 24*36 sur un Nikon à être rétroéclairé, sans entrer dans les détails, l’avantage est une meilleure gestion du bruit et une gestion plus efficace du signal, nous verrons dans la qualité d’image ce qu’il en ressort.
L’exploit se trouve également dans sa capacité à être véloce malgré ses 45 millions de pixels, en effet, de base il enchaine sans problème 7 images par seconde et si on lui adjoint le grip vertical on passe à 9 images seconde, le tout en pleine résolution, ce qui laisse vraiment rêveur.
Comme en prime il hérite du module AF de son grand-frère le Nikon D5, (voir le test ICI) autant dire que lorsqu’il va accrocher sa cible, il ne va plus la lâcher !
Ce qui est génial, c’est que du coup, le Nikon D850 est aussi à son aise en studio avec une définition suffisante, qu’en photo d’action avec un AF et une cadence de tir à la hauteur de ce qu’on peut attendre d’un appareil taillé pour le sport ou la photo nature.
Avec une plage ISO annoncée de 64 à 25’600 ISO avec position étendue de 32 à 102’400, sa montée en ISO est dans une plage attendue et permettra de couvrir la plupart des situations.
Question ergonomie, on voit disparaitre le flash pop-up, pour laisser place à une superbe viseuse comme on en a rarement vu, vraiment magnifique (après, ne venez pas me parler de viseurs électroniques, quand on a mis son oeil dans ce viseur, on a plus envie de parler de viseurs électroniques).
Nikon a aussi mis un écran orientable et tactile, par contre, les menus sont toujours aussi mal organiser, on va faire semble de ne pas le voir tant le reste est bien.
Ils ont également prévu quelques petites choses bien sympas, comme un obturateur électronique pour un déclenchement parfaitement silencieux, la possibilité de faire un focus stacking auto à l’instar du PhaseOne XF et d’autres petites choses comme la connexion WiFi …etc.
Même la partie vidéo est juste impressionnante, images capturées sur la totalité du capteur en 4K (UHD), on peut enregistrer en 4.2.2, pas de log mais une version flat pour un étalonnage facilité.
Qualité d’images :
Je ne vais pas entrer dans les détails, car comme expliqué en introduction, n’ayant pas eu un exemplaire définitif de l’appareil, il est difficile pour moi de donner un avis objectif et surtout concluant de ce point précis.
Ce que je peux dire, c’est que la montée en ISO semble très bonne, en fait, je ne la trouve pas meilleure que celle de son prédécesseur le Nikon D810 tout comme la dynamique que je trouve très bonne, mais qui ne me semble pas non plus au-dessus du D850.
Je sais que certains sites ont annoncé un gain de 2IL par rapport à son petit frère, je ne doute pas de leur conclusion, mais pour le moment du moins, ce n’est pas mon constat, pour autant, ce constat pourra évoluer avec un exemplaire de série, donc, ne sautons pas aux conclusions
Dans le cas où mon ressenti serait vrai, si vous trouvez ça décevant, il faut pondérer mon propos et ceci pour deux raisons.
La première est simple, maintenir un tel niveau avec presque 10 millions de pixels en plus, ce n’est pas rien et la deuxième chose à prendre en compte, celle, qui fait que je ne vais pas en dire beaucoup plus, c’est encore une fois que je n’ai pas pu tester une version définitive, qui peut changer bien des choses.
Conclusion :
Je m’amusais l’autre jour en disant que vu les difficultés financières de Nikon, ils nous ont peut-être offert leur chant du cygne avec un des plus beaux appareils qu’ils n’ont jamais présenté.
En effet, que demandé de plus, un appareil aussi à son aise en studio qu’en photo d’action, qui permet de filmer de façon très qualitative, qui offre des performances vidéo que l’on attendait plus chez Nikon, on peut dire qu’ils ont su écouter leur client.
Bien sûr, on aurait aimé un AF par détection de phase sur le capteur, pour une plus grande performance en liveview ou encore une fois l’AF est plus un nom qu’une aide ou encore une refonte des menus, histoire de leur donner une cohérence et pas ce bordel que personne ne comprend sauf les fans de la marque.
Dans l’absolu, et je suis certain que mon test terrain le confirmera, on a affaire à des gros gros poids lourds de la photo en 2017, un appareil, qui je l’espère, fera réagir la concurrence.
Bon courage et bonnes photos