Après avoir gagné le concours de février, Steve54 a demandé un tutoriel sur le HDR. Donc, chose promise…
Avant de commencer, nous allons mieux voir ce qu’est le HDR
Petites explications ICI et LA
Nous pouvons maintenant entrer dans le vif du sujet, et voir comment produire ce genre d’image.
Qu’est-ce qu’il faut pour faire une image HDR?
- Un sujet qui se prête à ce style d’image.
- Un appareil photo.
- Un programme de retouche, ou spécialisé HDR.
- Un trépied.
Comme on peut le voir dans cette petite liste, en vert foncé les éléments indispensables, en vert clair, nécessaire, mais on peut s’en passer. Pourtant, je le conseille plus que vivement.
Par contre, on ne peut pas se passer d’un appareil photo…pas besoin de vous expliquer pourquoi. On ne peut pas plus se passer d’un programme de retouche ou d’un programme spécialisé dans le HDR. Pour la raison évidente que c’est grâce à lui que l’on va pouvoir monter son image.
Parlant de programme, il faut savoir qu’il y en a beaucoup.
Personnellement, je favorise Photomatix Pro. C’est un programme spécialisé qui laisse beaucoup de liberté et qui va très loin dans la conception d’image HDR. On peut utiliser directement des fichiers RAW, plus fort encore, on peut créer avec ce programme en quelques cliques un HDR à partir d’une seule image RAW!
Je ne peux que le conseiller.
Pour les programmes de retouche habituelle, comme photoshop, ils intègrent aussi des options HDR. Je les trouve malheureusement moins performantes. On peut aussi monter ses HDR avec ce genre de programme en utilisant les calques. Je vous donnerais le lien d’un tutoriel efficace.
Pour le tutoriel du jour, je vais utiliser photomatix, qui, comme je l’ai dit plus haut, me semble le plus performant pour la création d’HDR.
Vous trouverez le programme téléchargeable en démo ICI
Je vous rassure, je ne gagne rien à conseiller ce programme, je ne suis pas sponsorisé!…Mais si le patron de cette boite passe par là et veut m’offrir quelque chose, il est le bienvenu
Plus sérieusement, passons au dernier point, un sujet qui se prête à ce style d’image.
Pourquoi je vous parle de ça?
En fait, je vois souvent des images HDR faites avec des photos dont la dynamique d’origine n’est pas très étendue. Du coup, sans HDR l’image aurait donné parfaitement bien. Donc, à moins de chercher un rendu bien particulier, je conseille d’utiliser le HDR que pour des images qui ont une forte dynamique. C’est avec ce genre de photo qu’on obtiendra les meilleures images.
Pour l’exemple, voici une photo qui cumule les difficultés pour un appareil photo. Vous pardonnerez à cette image d’être d’un banal et d’une mocheté absolue, elle n’est pas là dans un but artistique, mais bien pour mettre en avant les difficultés techniques d’une telle prise de vue.
Comme on peut le constater, entre le ciel clair, le mur en plein soleil et la partie dans l’ombre, l’expo était très difficile.
Il est impossible pour un appareil photo normal d’encaisser de telles différences de dynamique. Les écarts entre les hautes et basses lumières sont bien trop grands.
Commence ici le travail.
La création d’une image HDR
La prise de vue:
Après avoir choisi son sujet, le lieu, le bon moment…eh oui, c’est du travail, on peut commencer.
- Prendre son trépied, l’installer et peaufiner le cadrage (pas comme je l’ai fait moi)
- Régler son appareil sous le format RAW. Je conseille ici le RAW, car son encodage 12 ou 14 bits va permettre au programme d’aller chercher des détails dans les hautes et basses lumières.
- Commencer la prise de vue. Ici, on va prendre le réglage d’origine et changer la vitesse d’exposition entre chaque vue. Beaucoup d’appareils photo ont le bracketing auto qui permet de justes déclencher et l’appareil s’occupe seul de faire les changements qu’il faut. Il faut trois vues au minimum, j’en conseille sept, ce qui permet d’avoir le top en dynamique.
La conception du HDR:
De retour à la maison, on va décharger les images de son appareil. Ensuite nous allons ouvrir photomatix.
Vous allez alors cliquer sur Créer image HDR. Une boite de dialogue va s’ouvrir, cliquez sur Explorer, puis sélectionnez les images qui vont composer votre HDR. Vous pouvez directement les importer dans leur format RAW d’origine. Puis finalement, appuyez sur OK.
Une autre boite de dialogue va alors s’ouvrir:
Je vous conseille les mêmes réglages que moi. (En bleu).
Le programme va alors travailler un petit moment (selon la puissance de votre ordinateur). Puis vous ouvrir une image proprement HORRIBLE!
Ne vous faites pas de souci, c’est normal!
Enregistrez cette image, elle vous permettra de procéder à plusieurs développements possibles sans refaire à chaque fois le travail d’importation des photos.
Cliquez alors sur l’icône “Tone Mapping“.
C’est à partir de là que le vrai travail commence.
Votre image va alors s’ouvrir, elle sera mieux que la première fois. Il va donc falloir maintenant jouer des curseurs pour arriver à un réglage optimal de notre photo.
A partir de là, le rendu ne tient qu’à vous.
Pas de recette miracle, selon ce que vous aimer, selon votre envie vous pourrez obtenir à peu près tout ce qui vous passe par la tête.
Mais je vais commencer par vous détailler la boite de dialogue bloc par bloc.
En haut nous avons ça:
Le HDR-Compresseur est une autre façon de créer son HDR, mais il offre moins de possibilités, je vais donc passer par-dessus.
Nous allons donc nous concentrer sur le HDR Révélateur.
Regardons les trois premiers curseurs :
- Intensité: Il va permettre de régler la valeur du tone mapping appliqué à l’image. En d’autres termes, plus on va le pousser loin sur la droite, plus l’effet sera fort et la dynamique étendue. Et plus on va le pousser vers la gauche, et moins l’effet sera fort.
- Saturation des couleurs: Comme son nom l’indique, ce curseur permet de plus ou moins saturer les couleurs. Je conseillerais d’utiliser ce curseur en tout dernier!
- Lissage du contraste: Il permet de doser plus ou moins fort l’effet d’intensité. Je dirais que pour régler le rendu de l’image il faut jouer de pair avec intensité et lissage des contrastes. Plus le lissage sera bas plus l’effet sera marqué. Ce qui va aussi provoquer ces forts effets de halo. Plus il sera haut, moins il sera marqué. Le contraste étant moins important, le dégrader entre chaque zone sera plus doux.
- Luminosité: Pour régler la luminosité. Je vous déconseille de le toucher, car on verra un peu plus bas, qu’un curseur permet de faire ça bien mieux.
Passons à la suite de la boite de dialogue:
Onglet Ton:
- Le curseur point blanc va donner plus ou moins de force aux tons clairs.
- Le curseur point noir va donner plus ou moins de force aux tons foncés.
- Le curseur gamma va lui jouer sur le gamma, autrement dit, sur la luminosité de l’ensemble de l’image.
Onglet Couleur:
- Le curseur température va jouer sur le rendu de l’image. Poussé sur la droite il va donner une atmosphère plus chaude. Poussez à gauche, plus froide.
- Le curseur saturation des hautes lumières va, comme son nom l’indique, plus ou moins saturer les hautes lumières.
- Le curseur saturation des ombres, va plus ou moins saturé les basses lumières.
Onglet Micro:
- Le curseur Micro-contraste va augmenter l’accentuation de l’image
- Le curseur Micro-Lissage va diminuer le bruit numérique (notamment dans les ombres)
C’est deux réglages qu’il vaut mieux effectuer sur un programme de retouche spécialisé si vous en avez un. Car leur performance ici est plutôt limitée.
Onglet O/L:
- Le curseur Lissage des hautes lumières permet de diminuer le bruit chromatique dans les hautes lumières, fait perdre aussi en contraste.
- Le curseur Lissage des ombres permet de diminuer le bruit chromatique dans les parties plus denses, fait perdre aussi en contraste.
- Le curseur Coupure des ombres permet une transition entre les basses et hautes lumières plus en douceur.
Finalement:
Je dirais qu’il n’y a pas de recette miracle. On peut obtenir un peu tout ce que l’on veut, il suffit de tester, d’essayer de bouger les curseurs et regarder ce qu’il se passe.
On peut obtenir des rendus diamétralement opposés avec les mêmes images.
Premier exemple, un rendu bien connut. Celui qui signe le HDR. Très contrasté qui ressemble à un dessin. Avec une photo qui aurait plus de couleur, l’effet serait encore plus surprenant.
A l’opposé, une image bien plus naturelle. Difficile ici de savoir sans indication qu’il s’agit d’un HDR. La dynamique est certes étendue, mais elle n’est pas choquante. Cette image reste très réaliste.
Quand on compare ces deux images à celle de base, que l’on préfère un rendu saturé ou naturel, on voit tout de suite l’avantage que peut amener le HDR dans nos prises de vue.
Dès que l’on est en présence d’une forte dynamique, le HDR est un outil redoutable!
Le HDR est une histoire de gout.
Personnellement, je suis plus fan des HDR de nuit discrets (comme l’image de lustration de ce billet) que des HDR clinquants plein de couleurs et très saturé qui sont très proches des dessins.
Attention, je parle bien de les faires, et non pas de les admirer.
Car si j’aime faire des HDR tout en douceur, j’aime beaucoup admirer les ouvres de certains photographes qui poussent très loin le rendu.
Je vous conseille de bien vous amuser, de faire un maximum d’essais. Car, comme pour toute chose, c’est l’expérience qui vous permettra d’obtenir le meilleur.
Bon courage et bonne photo.